Image Post

Sud-Kivu: L'absence des partenaires Techniques à la base des conflits armés et non armés

C’est en tout cas l’absence des partenaires techniques qui reste à la base des conflits dans le secteur minier. Cette situation devient  un handicap pour le développement du secteur minier en province. L'exploitation minière connait des sérieux problèmes dans la province du Sud-Kivu. Presque tous les sites miniers sont caractérisés par des conflits latents qui risquent d'entraîner des graves conséquences si une attention particulière n'est pas faite. 

Au cours d'un entretien avec www.libregrandlac.com, le responsable des négociants du centre de négoce de Numbi en territoire de Kalehe M. Ghislain Mpekabandume nous a révélé que le système de traçabilité des minerais n'est plus d'application. La fraude prend de l'ampleur et les négociants sont victimes de plusieurs tracasseries causées par les services publics. Il déclaré par ailleurs que le départ des partenaires techniques qui jadis facilitaient le système de qualification, certification et de traçabilité des minerais a occasionné le retour des groupes armés et des militaires loyalistes incontrôlés dans des sites miniers. A titre d'exemple, il cite le site minier de Lumbishi dans la carrière de Luziba en territoire de Kalehe qui est occupé il y a trois mois  par les groupes armés soutenus par certaines autorités provinciales. 

 "Les minerais aujourd'hui ne sont pas tracés, nous ne savons pas où ils sont vendus, la fraude minière s'accentue avec le départ des partenaires miniers à l'instar de l'OIM" dit-il.

 Dans une lettre adressée au chef de division des mines, les négociants de Numbi font savoir que depuis le dimanche 10/03/2019, un lot important des minerais est sorti du centre de négoce de Numbi vers KALUNGU avec étiquettes négociant seulement, sans fiche négociant, ni étiquettes mines, ni ATM. Ils craignent ainsi la fraude massive des matières minérales.

La coopérative des exploitants miniers artisanaux des hauts-plateaux de Lumbishi-Buzi a aussi dans une lettre adressée au ministre provincial des mines dénoncé l'expulsion des exploitants artisanaux et  l'exploitation par les miliciens Nyatura du site Ruziba dans la zea 750 en territoire de Kalehe, ce qui est à la base de la commercialisation frauduleuse du Coltan passant par Ngungu dans le masisi au Nord-Kivu.

"Les cas sont légions dans d'autres sites d'exploitation artisanales dans le territoires de Mwenga, Walungu et Fizi où les forces armées de la République Démocratique du Congo et les groupes armés sont impliqués dans l'exploitation et la commercialisation des minerais", soutient-elle. 

Le Centre de Recherche Stratégique en Afrique Centrale "CRESA" lie cette situation à l'absence des partenaires dans le secteur minier au Sud-Kivu. Ce centre renseigne qu'à l'époque où différentes organisations intervenaient dans ce secteur, les parties prenantes étaient à chaque fois associées dans des processus de pacification et certification des sites miniers dans la province du Sud-Kivu et amorçaient chaque fois des dialogues entre parties prenantes. 

 Pour arrêter cette hémorragie, le coordinateur du CRESA M.Remy Kasindi suggère le retour des partenaires à l'instar de l'Organisation Internationale de Migration "OIM", afin d'organiser différentes activités de pacification des sites miniers afin de  prévenir les conflits. 

 "Les groupés armés, certains hauts gradés incontrôlés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, les autorités civiles à différents niveaux entretiennent la magouille minière car aucune organisation externe ne suit de près les activités minières et il est impérieux qu'elles s'impliquent, même les organisations de la société civile sont privées des avantages liés à la présence des partenaires, des réunions du CPS et le cadre de dialogue ne sont plus fréquents", martele Remy kasindi.

laissez votre commentaire