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RDC : gratuité scolaire, Félix Tshisekedi Rassure

École gratuite ou pas ? La question taraudait les parents d‘élèves qui ont repris le chemin des cours lundi en République démocratique du Congo où le nouveau président a fait une promesse à 2,6 milliards de dollars : la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics.

L’engagement de Félix Tshisekedi concerne 50.000 écoles primaires publiques et surtout des millions d’enfants pauvres privés d‘éducation faute d’argent pour payer les frais.

“Je ne sais pas”. Lundi matin, le président lui-même a reconnu qu’il ne pouvait pas dire si sa promesse était appliquée dans l’ensemble du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2, 80 millions d’habitants, dont la moitié a moins de 20 ans).

Au cas où il ne respecte pas cette décision, il y aura des grèves et des protestations.

“Ce sera une mesure qui sera vraiment définitive et intégrale dans quelques mois”, a ajouté M. Tshisekedi.

“On a pris les choses en route. On n’avait pas de gouvernement, pas de budget. Ce sera fait. C’est mon objectif primordial”, a ajouté le président.

Interrogées sur la question du coût, qui représente 40 % du budget actuel de l’État, les autorités bottent en touche. “On n’en a pas peur. Le Congo est capable de lever de tels fonds. Et on le fera”, a assuré le chef de l’État.

A Kinshasa, la capitale aux dix millions d’habitants, la gratuité de l’enseignement primaire semblait une réalité lundi dans deux établissements publics.

“Chers parents, l’enseignement est gratuit”, lit-on sur un communiqué affiché à l’entrée de l‘école primaire 1 Ngaba, un quartier populaire.

“L’année dernière, les parents avaient payé 104.000 francs congolais (65 dollars) en trois fois”, précise le directeur, selon qui “le nombre d‘élèves inscrits a doublé” avec la gratuité.

“L’acompte de 20.000 francs congolais (12,5 dollars) que j’ai eu à payer m’a été remboursé”, se félicite une mère de famille venue avec ses trois enfants.

“Je n’ai rien payé”

“C‘était devenu une charge énorme en raison de nos faibles revenus”, explique cette mère de famille, Isabel Kyese.

“Les élèves ne vont rien payer”, affirme Jean-Claude Katemboue, directeur de l‘école primaire d’application (EPA 2) de la Gombe, un quartier résidentiel.

“Je n’ai rien payé et on ne nous a rien demandé”, confirme Mami Minga, qui accompagne ses deux enfants (6 et 10 ans) jusqu‘à leur salle de classe.

Comme chaque année en RDC, la rentrée scolaire se fait progressivement sur l’ensemble du territoire.

A Bukavu (est) et Kananga (centre), les élèves étaient nombreux dans les écoles, contrairement à Lubumbashi (sud-est) où la rentrée a été timide.

Avant la rentrée, le ministère de l’Enseignement primaire avait indiqué que la gratuité serait effective dans les écoles budgétisées, soit 30.773 sur 51.574.

La gratuité suppose que les enseignants ne soient plus payés par les parents, mais directement par l’État.

“Quand les parents supportent les enseignants, il arrive que nous privilégions les enfants des parents qui payent bien les frais scolaires”, déclare un enseignant en technologie, Ados Nsimba.

L’enseignant lance cependant une mise en garde à l’État pour le paiement des enseignants : “Au cas où il ne respecte pas cette décision, il y aura des grèves et des protestations”.

 

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