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RDC : tirs nourris à Beni près de 2 camps de l'ONU après un nouveau massacre de civils (AFP)

Les forces de sécurité congolaises tiraient à balles réelles lundi matin à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo pour contenir des manifestants qui ont attaqué deux camps des Nations unies, a constaté un correspondant de l’AFP.

La police et l’armée congolaise ont ouvert le feu à proximité des camps de l’ONU, visiblement pour tenter de disperser des centaines de manifestants en colère après un nouveau massacre dans la nuit de huit civils à Beni attribué au groupe armé des ADF.

Les manifestants avaient auparavant incendié la mairie de Beni. Deux policiers ont été blessés et saignaient abondamment, a constaté le correspondant de l’AFP.

 

De même source, deux hélicoptères des Nations unies survolaient Beni. Deux autres hélicoptères de l’ONU se sont brièvement posés dans l’un des deux camps attaqués, avant de repartir.

“Des manifestants ont cassé des murs d’enceinte d’un de nos bureaux. Des maisons du personnel des Nations unies ont été attaquées et vandalisées”, a détaillé une porte-parole de la Monusco, évoquant des tirs en réponse de la police et de l’armée congolaises.

La Monusco doit tenir une réunion de crise à partir de 12h00 GMT.

Avant de s’attaquer aux camps onusiens, proches l’un de l’autre, les habitants en colère ont mis le feu à l’autre bout de la ville à la mairie de Beni, qui a été partiellement incendiée, selon le correspondant de l’AFP.

Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi “l’inaction” de l’armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région. Un manifestant a été tué samedi par la police.

Huit personnes massacrées cette nuit

Huit personnes ont été massacrées dans la nuit de dimanche à lundi à Beni, ont indiqué plusieurs sources.

Au total 77 civils ont été tuées depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu), d’après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu du Groupe d’Etude du Congo (GEC).

Il s’agit d’après les experts de représailles des ADF après les opérations militaires annoncées contre leurs bases le 30 octobre par l’armée congolaise.

L’armée congolaise a lancé ses opérations militaires contre le groupe de manière unilatérale, sans demander le renfort des Casques bleus de la Monusco.

A l’origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, qui se sont repliés dans l’est de l’actuelle RDC en 1995.

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