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Sud-kivu : En 4 mois soit de janvier en avril, AFEM a documenté 173 cas des violences sexuelles à Bukavu, Luvungi et Mwenga.

L'Association des Femmes des Médias " AFEM" en sigle a documenté pour une période de quatre mois, soit de janvier en avril 2020, 173 cas des violences sexuelles basées sur le genre à Bukavu, Mwenga Centre et Luvungi en territoire d'Uvira.

Ce chiffre est contenu dans son feuillet d'information et de dénonciation sur les cas d'incidents de violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) rapportés au premier trimestre de l'année 2020 et appuyée par Coopération internationale Allemande pour le développement "GIZ" à travers le projet dénommé « La radio au service des droits et du leadership des femmes pour la paix et la sécurité », exécuté à Mwenga Centre, dans la plaine de la Ruzizi (Luvungi) et dans la ville de

Bukavu.

Le territoire de Mwenga a battu le record avec 74 cas de viol des femmes et jeunes filles, parmi lesquels quatre victimes ont été violentées par des hommes civiles, 

Luvungi a enregistré 56 cas et la ville de Bukavu 43 cas de violences sexuelles.

Parmi ces cas, 22 sont des filles mineures exploitées sexuellement par des proxénètes dans des débits des boissons, boites de nuit et maisons de tolérance qui pullulent dans les trois communes de la ville. Parmi ces mêmes cas, il y a aussi des femmes qui ont été forcées à faire les rapports sexuels avec leurs maris en état d'ivresse.

324 cas des pratiques néfastes dont les femmes et filles sont souvent victimes dans les axes touchés par le projet notamment 118 à Mwenga, 126 cas à Luvungi et 80 cas dans les trois communes de la ville de Bukavu à savoir Kadutu, lbanda et Bagira.

Pour ce qui est de la participation et prise en compte des besoins des femmes, 96 cas ont été enregistrés dont 37 à Luvungi, 42 à Mwenga et 17 dans la ville de Bukavu. Sur ces cas, 30 sont des femmes qui ont été menacées, injuriées, intimidées par leurs maris pour n'avoir pas adhéré dans les partis politiques de leurs choix, 22 sont des femmes qui ont été maltraitées et discriminées par les membres de leurs communautés pour avoir exprimé la volonté de briguer des postes de responsabilité en politique et 40 femmes ont été écartées de la gouvernance locale parce qu'elles ont exprimé la volonté d'occuper des postes de chef de village, sous villages suite aux coutumes rétrogrades. 

A travers ce tableau sombre, il y lieu de dire que la femme reste victime de toute sorte de violence au sein de la communauté et, sur le plan social, elle est assujettie à diverses contraintes d'ordre culturel dont les coutumes rétrogrades qui ne lui permettent pas d'accéder pleinement à la jouissance de ses droits, ce qui réduit sa participation aux efforts de développement de la communauté.

 "Ces mentalités et pratiques culturelles influent sur le statut de la femme et sur le complexe de supériorité de l'homme envers elle au sein de la société.

C'est ainsi qu'un effort doit être fait pour une prise en compte effective des préoccupations des femmes dans les politiques et programmes de développement à travers des actions de sensibilisation pour le changement de mentalité, en vue de permettre aux femmes de participer effectivement à la refondation de l'Etat", peut-on lire dans le feuillet. 

Ainsi, AFEM recommande aux autorités politico-administratives d'inviter les femmes dynamiques et compétentes à participer dans des réunions de sécurité élargies dans divers villages, dans la ville de Bukavu, afin de s'imprégner des différentes réalités de la population en général et celles des femmes en particulier, promouvoir les femmes en les nommant chefs de service au sein de l'administration locale, mais également aux autorités coutumières et religieuses d'instruire les hommes, et les parents à assurer non seulement la scolarité des filles et leur maintien à l'école, impliquer les femmes dans la gestion de l'entité telle que les villages et sous villages en vue de contribuer à la recherche et le maintien de la paix, adapter les normes coutumières et religieuses rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femmes.

 

L'Association des Femmes des Medias invite aussi les Organisations Non Gouvernementales, à intensifier les sensibilisations des membres de la communauté sur le rôle des femmes dans le processus de paix et de sécurité, dénoncer tout cas de violences sexuelles dont sont victimes les femmes et d'organiser régulièrement des séances de renforcement des capacités à l'intention des femmes dans différents domaines pour accroitre leur participation à la gestion de la chose publique, mais aussi aux médias de dénoncer les violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les femmes et les filles dans leurs différents programmes pour susciter l'implication des autorités dans la prise des mesures réduisant les violences sexuelles et basées sur le genre.

 

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