Image Post

RDC-RWANDA : L’Affaire Karega, un symbole des toxiques relations des « bons-mauvais » voisinage entre Kinshasa et Kigali

Malgré le semblant d’une bonne entente affichée entre la RDC et le Rwanda, les relations entre Kinshasa et Kigali ne sont jamais au beau fixe depuis 1994 et l’arrivée au pouvoir du Front Patriotique Rwandais (FPR) avec son inamovible et hégémoniste chef ; Paul Kagame. 

Si Kagame s’est toujours félicité d’avoir contribuer à l’éviction de Mobutu à la tête du Zaïre et son remplacement momentané par Laurent-Désiré Kabila à la tête du Congo le 17 mai 1997, son pays le Rwanda ne s’est jamais caché de son expansionnisme glouton.

Dès 1994, il s’était déjà employé à occuper une partie de l’Est du Congo sous prétexte de la chasse aux Interahamwe ; ces miliciens Hutus présumés génocidaires contre les Tutsis à la chute d’Habyarimana.  Des rebellions fabriquées aux rebelles téléguidés depuis Kigali dont certains aujourd’hui aux affaires de l’Etat à Kinshasa, l’Est du pays avec ses deux provinces du Nord et Sud-Kivu sont aujourd’hui les symboles d’un martyr de plus de 20 ans d’une guerre d’agression et d’occupation qui ne dit pas son nom.

Dans sa cohorte, des massacres récurrents des populations civiles qui ont fait près de 20 millions des morts à ce jour dont personne ne semble se préoccuper. 

A cela, il faut ajouter le pillage des ressources minières du sous-sol congolais dont le coltan principalement pour lequel Kigali est devenu un grand producteur mondial sans une abondance de ce minerai dans son sol et avec une usine à la clé sur son territoire. 

L’affaire Vincent Karega et les massacres de Kasika  Expulsé de l’Afrique du Sud pour sa présumée participation à l’assassinat des opposants rwandais au régime de Paul Kagame dont il est l’un des proches, le nouvel ambassadeur de Kigali à Kinshasa a créé une nouvelle polémique ; preuve symptomatique de cette politique des « relations toxiques des bons-mauvais voisinage entre Kinshasa et Kigali ».     

Dans la diplomatie des réseaux sociaux dont le Rwanda est champion, Vincent Karega dans un tweete qu’il a depuis lors supprimé ; répondait à sa manière et en des termes méprisants à Benjamin Babunda W., un Congolais qui évoquait plus d’un millier de morts dans les massacres de Kasika et d’autres villages, les attribuant à des militaires rwandais.

Pour le diplomate rwandais à Kinshasa, tout ceci ne relevait que d’un « narratif simpliste », d’une « calomnie » ou même de la « propagande ».

Or selon l’ONU et les témoignages des survivants, vingt-deux après le déclenchement de leur insurrection soit le 24 août 1998 ; les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma) soutenus de leurs alliés militaires rwandais ont bel et bien massacré plus d’un millier de civils dans des villages du Sud-Kivu. 

Il y a dix ans déjà, dans son « Mapping Report », le Haut-commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme détaillait le massacre de Kasika : plus d’un millier de civils, dont de nombreuses femmes et enfants, dans ces villages du Sud-Kivu. Sur les 617 évènements qualifiés de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité recensés entre 1993 et 2003, aucun n’a été jugé à ce jour. 

La colère des Congolais ne s’est pas fait attendre : des politiques aux mouvements citoyens, tout le monde a condamné avec fermeté les propos de l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa avec une seule réclamation, son expulsion du pays. Deux hashtags #ExpulsezKarega ou #Karegaout et une pétition ont été lancés.

Même réaction à la tête de l’Etat avec la convocation de Vincent Karega le mardi 25 août 2020 par le président Félix Tshisekedi qui l’aurait « recadré » suite à ses déclarations, mais aussi pour évoquer « la préparation d’un sommet qui aura lieu à Goma avec les autres chefs d’État de la région », selon une source à la présidence de la République.

Du côté des officiels congolais, on souhaite ne pas réagir pour éviter « d’ajouter de l’huile sur le feu, les relations avec le Rwanda semblent être bonnes ; nous n’avons pas intérêt, nous, à les rendre plus difficiles.

Telle doit être aussi la disposition du Rwanda » selon David Jolino Makelele ; le porte-parole du gouvernement au cours d’une conférence de presse.

 

 

Commentaires (Total : 1)

S
SHALUKOMA Jérémie 28/08/2020 16:43:21

J'aime cet article et je suis fils du coin et je compatis toujours avec ceux qui ont perdu les leurs.cepandant, à la place de toujours prêché à l'extrémisme, n'ya-t-il pas possibilité de construire un avenir plus clair que l'obscurité du passé car il faudra un jour l'admettre,ni la RDC et ni...

laissez votre commentaire