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Sud-Kivu : Insécurité, spoliation des maisons de l'État, dossier 3.500.000$, les députés provinciaux jugent inopportune l'interpellation du Gouverneur de province.

La plénière de l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu à sièger ce mardi 03 Novembre, pour débattre de deux interpellations.

L'une en rapport avec l'interpellation du ministre provincial de l'intérieur au sujet de l'installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe et l'autre, sur la spoliation des maisons de l'État, l'insécurité dans la province du Sud-Kivu, le dossier du prêt de 3.500.000 dollars américains, mais également le dossier de l'installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe adressée au gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi. 

Dans sa souveraineté, la plénière a décidé d'interpeller le ministre provincial de l'intérieur sur le dossier de l'installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe en lieu et place du gouverneur de province, comme l'avait demandé le député provincial Homer Bulakali dans son interpellation. 

Par ailleurs, la plénière a rejeté les autres points de l'interpellation du Gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi, notamment : le dossier de spoliation des maisons de l'État, l'insécurité en province et le dossier du prêt de 3.500.000 dollars américains, dont 1.180.55$ avait été alloués à l'assemblée provinciale du Sud-Kivu. 

Le député interpellateur s'est dit profondément déçu de cet acte de ses collègues députés provinciaux qui selon lui, ont en lieu et place de défendre la population, ont plaidé la cause du gouverneur.

Quoi que cette débâcle de la plénière, le député provincial Homer Bulakali a promis reformuler son interpellation et la déposer dans un délai de 72 heures au bureau de l'organe délibérant et a assuré de poursuivre avec cet exercice jusqu'à ce que le gouverneur Théo Ngwabidje soit interpellé et réponde à ses questions. 

"La question de l'insécurité, tout le monde sait qu'on est en train de tuer des gens tous les jours. Refuser que le gouverneur ne vienne répondre, je trouve ça aberrant et c'est craché sur le peuple qui subit cette situation chaque jour", dit-il tout en réitérant de poursuivre avec ce combat.

La position de l'Assemblée provinciale quant à ces questions n'a pas rencontré l'assentiment des personnes venues suivre cette plénière. C'est le cas de Pierre Nyamuraha qui estime qu'elle a prouvé la divergence d'opinion entre la population et leurs représentants. 

Pour lui, les questions qui étaient inscrites à l'ordre du jour rencontraient  les désidératas de la population, c'est notamment la question sécuritaire en province, la gestion des maisons et domaines de l'État et aussi cette question des fonds alloués à l'Assemblée provinciale.

"Le fait pour les députés provinciaux de rejeter l'interpellation du gouverneur de province, alors que la sécurité par exemple relève de sa politique générale, prouve à suffisance que l'Assemblée provinciale n'est plus en connexion avec la population, pourtant nous avions cru que cette assemblée devrait être efficace que celle de la législature passée, mais nous pouvons déjà dire que cette assemblée provinciale est déjà inféodée par l'exécutif provincial", s'indigne-t-il.

Le rapporteur de l'Assemblée provinciale a quant à lui justifié le rejet de ces points de l'interpellation du gouverneur par le fait que son initiateur "Homer Bulakali" n'a pas respecté la procédure.

"Il est important de comprendre que nous avons un règlement d'ordre intérieur qui régit tout comportement et toutes les actions au niveau de l'hémicycle provincial. Lorsqu'un acte posé viole le règlement, le président et les autres députés ne doivent pas le soutenir", dit Jacques Kamanda. 

Il a par ailleurs rassuré que ces matières seront traitées au cours de cette session parlementaire. 

"La province du Sud-Kivu traverse un moment difficile. Il y a eu des spoliations des maisons, l'installation de la commune rurale de Minembwe, l'insécurité déplorée par toute la population. Il y a beaucoup des questions auxquelles l'assemblée provinciale doivent travailler pendant cette session de septembre", affirme-t-il.

Il estime qu'il est important de respecter la procédure en commençant par l'interpellation du ministre provincial de l'intérieur avant que le gouverneur soit aussi interpellé, si son ministre de tutelle ne convainc pas les députés provinciaux.

 

 

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