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Sud-kivu : 1650 cas de violation des droits humains documentés de 2017 à 2019.

L'association Karibu Jeunesse Nouvelle "KJN" a documenté 1650 cas de violation des droits humains dans les territoires de Kalehe, Walungu, Fizi, Uvira, Kabare, Idjwi et la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu

Ce chiffre est contenu dans une analyse de la situation des droits de l'homme au Sud-Kivu présenté au cours d'un atelier de deux jours sur le renforcement des capacités sur le monitoring et le plaidoyer en faveur des droits humains au Sud-Kivu, appuyé par par la Fondation Américaine pour la Démocratie "NED". C'était ce Vendredi 06 Novembre 2020 à Bukavu.

Ces cas représentent 54% en milieu rural soit 891 cas et 46% en milieu urbain soit 759 cas.  Les arrestations arbitraires occupent la première place avec 269 cas, suivies des tortures et autres traitements cruels inhumains et dégradants et atteintes à l'intégrité physique avec 227 cas.

Les atteintes aux propriétés privées et confiscations illégales des biens avec 169 cas, les conditions de détention et décès injustifiés en prison avec 142 cas, les violences et exploitations sexuelles avec 115 cas, la liberté d'opinion et d'expression et médias réduits au silence avec 94 cas, abandons des familles, d'enfants et avortements criminels avec 89 cas, exploitations économiques des enfants avec 54 cas, enfants associés aux groupes armés, avec 53 cas, accès aux soins de santé avec 53 cas, placement des enfants et adultes dans les mêmes cellules/cachots et prisons avec 49 cas, enlèvements, kidnappings et disparitions forcées avec 48 cas, exactions des milices et groupes armés, enfants associés aux groupes armés et violations commises par les alliés de la police nationale congolaise avec 46 cas, pillages et barrières illégales et extorsions avec 44 cas, exécutions sommaires et justice populaire avec 28 cas de violations des droits humains, etc.

Selon cette analyse de Karibu Jeunesse Nouvelle "KJN", les auteurs de ces violations des droits humains sont pour la plupart des agents de services étatiques. Les unités de la police nationale congolaise viennent en tête avec 364,3 cas soit 46%, suivies des unités des Forces Armées de la République Démocratique du Congo avec 213,8 cas soit 27%. Les agents de l'Agence Nationale de Renseignement sont à la quatrième position avec 126,7 cas soit 16% et enfin d'autres agents des services étatiques 87,1 cas soit 11%. 

Les victimes sont en majorité des femmes avec 815 cas soit 41,6%, les hommes adultes avec 629 cas soit 32,1%, les filles de 3 à 18 ans avec 342 cas soit 17,4%, les jeunes hommes et ECL avec 67 cas soit 3,4%, les ADDH et DDH avec 56 cas soit 2,8%, les journalistes avec 32 cas soit 1,6% et en dernier lieu, les membres des mouvements citoyens avec 15 cas soit 0,76%. 

Selon la coordinatrice de Karibu Jeunesse Nouvelle, Mme Jolie Kamuntu, au regard de ces statistiques alarmantes, il était important de renforcer les capacités sur le monitoring et plaidoyer en faveur de 50 personnes en provenance de Bukavu, Walungu, Idjwi, Kabare, Kalehe, Uvira et Fizi, en vue de présenter les résultats de cette analyse, renforcer les capacités des organisations des jeunes sur le monitoring et le plaidoyer en faveur des droits humains, outiller les participants des connaissances sur les mécanismes nationaux et internationaux de protection des droits humains, mais aussi amener les autorités à prendre des engagements pour la promotion des droits humains au Sud-Kivu. 

Mme Jolie Kamuntu a à l'occasion de cet atelier de deux jours invité le gouvernement à élaborer une politique nationale en matière des poursuites des crimes graves et des violations des droits humains, mettre en application les recommandations formulées lors de la tenue des états généraux de la justice à Kinshasa en mai 2015, mais également d'empêcher les services de renseignement et de sécurité à piétiner les prérogatives des cours et tribunaux, ainsi que les parquets en matière des droits de l'homme.

Avec l'appui de la Fondation Américaine pour le Développement "NED", l'association Karibu Jeunesse Nouvelle "KJN" a déjà mis en place un centre de monitoring des droits humains et renforcement des capacités des organisations des jeunes du Sud-Kivu.

 

 

 

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