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Sud-kivu : La société civile demande un audit du projet PICAGL et le retrait de UNOPS

Dans une lettre ouverte adressée au ministre national de l'agriculture, la société civile de Bukavu constate qu'à une année de la fin du projet PICAGL, aucun résultat palpable n'est visible dans le quotidien de la population.   

Financé à hauteur de 150 millions de dollars, crédités par la Banque mondiale au gouvernement congolais pour la mise en œuvre de ce projet en vue de booster les secteurs agricole, animal et halieutique en province du Sud-Kivu, la société civile noyau urbain a après un monitoring dressé un bilan chaotique sur plusieurs axes dudit projet.  

Pour la chaine de valeur Manioc mise en œuvre par l’IITA; il y a eu l'installation de plus au-moins 350 hectares de champs de manioc secondaires. Ce qui parait selon la société civile, insignifiant par rapport aux 40.000 ménages qui devraient être servis en boutures de manioc saines.

L'IITA était également chargé d'octroyer des bourses pour certains agents de l’INERA du Sud-Kivu, malheureusement ces bourses ont bénéficié aux agents de Kinshasa.   

Pour la chaine de valeur Riz mise en œuvre par RIKOLTO; les acteurs de la société civile ont découvert une production insignifiante des semences du riz et jusque-là aucun casier rizicole pour emblaver des grandes étendues de cette culture.  

Pour la chaine de valeur lait mise en œuvre par VSF-B, l'on note quelques vétérinaires privés installés, quelques hectares des cultures fourragères emblavés, la distribution de quelques équipements et motos aux vétérinaires privés.

  "A la date d’aujourd’hui, aucune introduction des races améliorées des vaches, aucune vaccination des bovins existants dans la zone du projet", peut-on lire dans la lettre ouverte.   

Pour la pêche et l'agriculture mises en œuvre par la FAO; il était prévu la construction de deux bâtiments qui serviront des provenderies pour la fabrication d'aliments pour poissons dont un à Kashusha et l'autre à Kamanyola, un forage à Kashusha pour la mise sur pied d'une éclosion.

Tous ces projets n'ont jamais connu le début,  précise M. Jackson Kalimba, président urbain de la société civile.   

Pour les infrastructures (route des dessertes agricoles, aménagement hydro-agricoles, microcentrales électriques et adduction d’eau) mise en œuvre par l’UNOPS; aucun mètre  linéaire n’a déjà était réhabilité or il était prévu 324Km des routes au Sud-Kivu, 2.400 hectares pour le casier rizicole, 3 microcentrales, mais aussi le CDC KIRINGYE, à en croire cette correspondance.  

"Ces réalisations ne peuvent pas équivaloir 1 million de dollars américain pour un projet de 150 millions américains, c'est inadmissible", dit Jackson Kalimba.  

La société civile suggère au ministre national de l'agriculture de retirer l’UNOPS du projet PICAGL et qu’elle rembourse l’argent déjà reçu, les animateurs du projet au niveau provincial soient remplacés par d’autres à recruter localement, les inspecteurs de l’agriculture, pêche et élevage et développement rural soient partie prenante au projet avec activités précises à réaliser, un audit soit organisé au niveau central pour avoir une idée sur l’argent déjà dépensé, mais aussi que le projet soit décentralisé, c’est-à-dire que tous les moyens soient mis à la disposition de la province pour plus de responsabilisation  et appropriation.  

Le président urbain de la société civile précise qu'un délai d'un mois, soit jusqu'à la fin de ce mois de novembre 2020 a été accordé au ministre  national de l'agriculture pour resoudre cette question, dans le cas contraire, une grande mobilisation de la population sera organisée pour dénoncer ce qu'elle qualifie d'escroquerie  du siècle.

 

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