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Le Christ agrandit toujours son Église par la prédication de l'Évangile et par le baptême. Assuré de sa présence mystérieuse au milieu d'elle, l'Église doit répandre la Bonne Nouvelle jusqu'aux extrémités de la terre.(Père Xavier Bugeme sj)

 

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,

Paix !

 

Nous célébrons la fête de Saint François Xavier, Prêtre de la Compagnie de Jésus. Évangélisateur de l'Asie, Patron des missions.

 

Lecture Rm 10, 8-17 ou Is 60, 1-6

Ps 85 ou 95

Évangile Mt 28, 16-20 ou Mc 16, 15-20.

 

Né en 1506 au château Xavier, en Navarre, dans le Nord de l'Espagne, François Xavier provient d'une famille noble : son père, Juan de Jassu, est Président du Conseil Royal de Navarre. En 1525, le jeune François se rend à Paris pour y entreprendre des études universitaires et en 1530, il devient "Magister Artium", prêt pour la carrière académique. Mais sa vie fait un saut en avant dans la foi : au Collège de Sainte Barbe, où il réside, le futur Saint François Xavier fait la connaissance de Pierre Favre et d'Ignace de Loyola, avec lesquels il étudie la théologie.

 

Au début, les rapports, surtout avec Ignace, ne sont pas faciles, au point que le même Loyola qualifiera François de "plus dur morceau de pâte qu'il ait jamais eu à pétrir". Mais la vocation missionnaire s'est désormais installée dans le cœur de Xavier qui, au printemps de 1539, participe à la fondation d'un nouvel ordre religieux dénommée "la Compagnie de Jésus".

 

Quarante six ans de vie dont onze passés en mission : c'est pour cette raison qu'on peut considérer, à juste titre, Saint François Xavier comme un "vrai géant de l'évangélisation".

 

Pour l'Évangile du jour, nous prendrons le texte de Mt 28, 16-20. Et pour nourrir notre prière je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre(www.jardinierdedieu.fr).

 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).

 

La vie de tout homme se situe dans un triangle avec, pour les trois sommets, le « ce que je veux », le « ce que je peux » et le «ce qui s’impose à moi »… L’enjeu de notre vie consiste à savoir évoluer sur ce triangle. Souvent en nos premières années, nous nous efforçons de faire grandir le « ce que je peux » mais notre vie se joue toujours dans notre capacité à savoir concilier le « ce que je veux » et le « ce qui s’impose à moi ». C’est le lieu de l’invention véritable de nos vies, la signature de notre réponse. Lors de son adresse finale à ses disciples, Jésus balaie pour eux ce triangle de vie. Découvrons l’appel sur notre manière d’être que nous y lance le Seigneur.

 

« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre ». Un « ce que je peux » qui se déclare sans limite « tout pouvoir » mais reçu puisqu’il a été donné. Il est donné par quelqu’un de plus haut [Dieu le Père] puisque que, s’il s’applique sur la terre, il s’applique aussi au ciel. Par ailleurs, il faut bien voir en quoi consiste concrètement ce pouvoir, notamment comment il s’applique. C’est la suite de la phrase du Christ qui va nous l’apprendre. Ce que nous pouvons, d’ores et déjà, en dire, c’est un pouvoir relié puisque « donné », en lien avec une finalité globale, celle du monde total, « terre et ciel ».

 

« De toutes les nations faites des disciples » S’exprime ici le « ce que je veux » du Christ. Là aussi nous notons une volonté totale, « toutes les nations » sont visées. C’est un « ce que je veux » qui s’exprime pour certains [les disciples] envers d’autres [les nations]. Il s’agit que ceux qui le sont déjà, disciples, obtiennent que d’autres, tous les autres, les nations, le deviennent. Se pose alors le comment qui doit tenir compte et de la situation et du possible...

 

« Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ». Le « Ce qui s’impose à moi » s’exprime dans le comment de la réponse qui intègre ce qui s’impose à elle. La réponse du « ce que je veux » et du « ce que je peux » prend ici la forme d’une durée pleine, indéfinie et sans faille, « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». La charité qui a traversé la mort violente et injuste se fait maintenant douceur, encouragement, compagnonnage, accueil sans cesse renouvelé de ce qui s’offre de l’autre, de celui qui est appelé à devenir disciple, de celui que je rencontre.

 

Tout de la vie, en toutes ses bariolures, prend alors valeur, devient précieux… la différence de l’autre, de tous les autres est reçue précieusement comme telle. Le « je » du disciple ne peut plus être ni sans Lui, ni sans eux. Le commandement reçu peut être donné, s’inscrire en reconnaissance : « apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés ». Le maître-mot de l’Evangile retentit : « Pas sans toi ». Le Mystère du Dieu Trinité peut s’inscrire en toute chair : « Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». La différence n’est plus une opposition à réduire, elle m’est nécessaire pour ma vie, pour la Vie qui devient aussi bien action que contemplation. Un monde nouveau se crée doucement mais vraiment en œuvrant à la conversion de tous… le temps de la longue patience commence. Cette douceur vaincra, conciliera toute opposition par la seule force de l’Esprit. Le Seigneur y est avec nous… Aimons de son Amour… Allons à l’autre désarmé… Ouvrons-nous !

 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 

 

Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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