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RDC : voyage à l’intérieur du puits de la cassitérite de Kalimbi

Pour nous rendre compte de ce qui se passe réellement à l’intérieur d’un puits de minerais en RDC, un reporter Libre Grands Lacs est descendu dans un puits à plus de 100 mètres.  Il trace ici son parcours.

 11h 30 minutes, nous avons rencontré Dalili Maburaje, ancien élève de l’institut Bushushu de Kalehe contraint d’abandonner les études faute des moyens.

 Cagoulé, sa torche au front, des brise-roche, un marteau et une pelle en main, le génie de la cassitérite nous approche dans son puits et c’est le début du long voyage de plus de 100 mètres de profondeur.

 Le LED (projecteur) de notre caméra nous sert pour la lumière dans cet endroit complètement sombre. Pendant ce voyage, Dalili Maburaje n’hésite pas à nous encourager et à se rassurer que tout va bien. Au début du voyage, nous sommes en train dans le puits étant debout, 20 mètres de voyage près, nous avons été obligés de nous courber avant d’atteindre 50 mètres qui nous a par la suite obligé de nous mettre accroupis. De 70 à 100 mètres jusqu’au tambour (fin du puits) nous nous sommes déplacés soit en rappant au moyen de nos fesses ou par le ventre.

De gauche à droite nous avons rencontré des tas des pierres, mais notre pisteur nous a dit qu’il s’agit de dépôts provisoires.

Depuis l’extérieur jusqu’au tambour, il y a deux files et un tuyau plastique. Selon notre pisteur, le tuyau sert à évacuer de l’eau dans le puits tandis que les deux fils servent pour l’alimentation de la pompe électrique. Cette pompe intervient dans l’aération du puits.  A chaque déviation, soit à la rencontre d’une pierre, il y a de l’eau. Quelques gouttes tombent chaque minute. Des traces et indices des minerais sont encore visibles le long de notre parcours.     

C’est le bruit du Marteau et de la pelle qui nous a approchés dans ce puits. Deux jeunes garçons très courageux, perforent les roches pour chercher les minerais. Dalili Maburaje et Reponse Safari. A tour de rôle, ces mineurs (métier) ont brossé dans quelques minutes leur vie à l’intérieur du puits.

Essoufflés, nous avons eu le courage de poser quelques questions aux creuseurs.

 « Je m'appelle monsieur Dalili Maburaje, je suis creuseur artisanal dans la mine de Kalimbi, nous cherchons de la Cassitérite. Je suis dans ce boulot depuis plusieurs mois déjà. J'y gagne peu mais il assure ma survie et celle de ma famille. Je n'ai pas un autre travail que celui-ci. J'avais abandonné les études faute des moyens financiers de mes parents », note Dalili.

Sans la volonté de quitter ce travail, Dalili espère à un avenir meilleur.

« Je n'ai pas l'intention de quitter ce boulot car pour l'instant il est le seul que j'ai. J'ai des bons souvenirs de ce travail, je me paye les habits, je ne peux pas avoir des dettes, je mange et j'assure la survie de ma famille grâce à ça. Je n'ai pas encore beaucoup mais j’espère en avoir dans l'avenir », dit-il marteau en main.

45 minutes à l’intérieur ont suffi pour étancher notre curiosité. Nous sommes sortis du puits. Il faut dire que pendant le temps que nous avons fait à Kalimbi nous avons noté plusieurs aspects qu’on ne trouve pas partout dans les zones minières  de la RDC. La paix, la franche collaboration entre les services au tour de la mine, l’absence des armes à feu et un esprit d’équipe.

Commentaires (Total : 1)

J
Joseph HERI 10/02/2021 11:15:49

Merci d'avoir visité ce site dont j'ai une parfaite maîtrise. Merci aussi d'avoir masqué le nom du creuseur car à kalimbi il n'existe aucun puits appartenant à Dalili Maburaje. Merci aussi de bien vouloir différencier la profondeur de la longueur du puits ou du tunnel à la prochaine occasion....

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