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Le légalisme des générations précédentes nous a fait prendre toute loi en horreur, et nous opposons volontiers la loi à l'Évangile. Cela n'est pourtant qu'un aspect de l'enseignement biblique. Bien situé le précepte peut être pour l'homme une manière d'obéir à Dieu.(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce mercredi de la 3ème semaine de carême. 

Lecture Dt 4, 5-9

Ps 147

Évangile Mt 5, 17-19 

"Ne pensez pas que je sois venu "abolir" la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu "abolir"...mais "accomplir"...  Et pourtant, combien de fois Jésus s'est opposé aux interprètes officiels de la Loi ! Combien de fois il s'est prononcé contre les interprétations étroites du Sabbat, ou   dès ablutions ! Que de liberté il a pris face aux coutumes de son temps qui interdisaient certaines relations avec certaines catégories méprisées (samaritains, publicains, étrangers, lépreux). 

Tout l'évangile est rempli des controverses de Jésus avec les scribes, trop attachés à la lettre de la Loi.

Jésus luttait contre tout formalisme, contre toute étroitesse. Mais en faisant cela, Jésus ne voulait pas détruire la Loi ; il n'avait qu'une intention : la sauver, l'améliorer et l'amener à son achèvement. 

Jésus n'est pas un destructeur, un démolisseur, un abolisseur... mais un constructeur : il veut continuer une œuvre commencée, il prend la suite des grands prophètes et du meilleur de la Loi de Moïse, il accepte la tradition de son peuple... mais la fait avancer. 

Le Nouveau Testament est en même temps une "nouveauté" radicale, dans la plus parfaite fidélité à l'essentiel de l'Ancien Testament.  Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion de la Sœur Frédérique ( www.carmelsaintjoseph.com ). 

Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj ). 

Le texte de la Loi ne donne à voir que des consonnes. Pour parvenir à l’entendre, il me faut ajouter les voyelles – « points, traits, iota » – qui permettent de vocaliser le texte, c’est-à-dire d’écouter la Voix qui parle sous la lettre.  Et si Jésus faisait, ici, allusion non à la lettre de la Loi mais à l’Esprit, « car la lettre tue mais l’Esprit donne la vie » (2 Corinthiens 3,6) ! Alors, oui ! « Il n’est pas venu abolir mais accomplir »  Et voici qu’il dénonce la pratique scrupuleuse, pointilleuse et légaliste des scribes qui « filtrent le moucheron et avalent le chameau ». Et il met en lumière l’autojustification arrogante des pharisiens qui étalent leurs œuvres « pour paraître aux yeux des humains »… Car « si notre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, non, jamais nous n’entrerons dans le Royaume de Dieu » (Mt 5,20). Comme Jésus, face à la femme adultère enfermée dans le cercle mortifère de l’extériorité de la Loi, nous baisserons le regard vers la terre et nous tracerons sur la chair de nos faiblesses humaines les traits de feu de l’Esprit. Nous inscrirons les voyelles sur les tables de pierre de la Loi pour qu’elle soit gravée dans nos cœurs de chair.  Et que la Loi, en nous, atteigne vraiment sa plénitude, nous donnant d’accomplir notre humanité selon la nouveauté de l’Evangile.  

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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