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RDC : explosion d'une bombe artisanale dans une église

Une bombe artisanale a explosé dimanche matin dans une église catholique de la ville de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, avant une importante cérémonie de sacrement, a-t-on appris de sources concordantes.

«L'explosion a eu lieu à 6 heures du matin. C'est une bombe artisanale» qui avait été placée à l'intérieur de l'église, a déclaré à l'AFP Narcisse Muteba Kashale, maire policier de Beni-Ville (Nord-Kivu, est). Deux personnes ont été blessées, l'explosion ayant eu lieu avant l'heure d'affluence des fidèles pour une importante cérémonie du sacrement de confirmation des enfants, a précisé à l'AFP le vicaire général de Beni, l'abbé Laurent Sondirya.

«Ils ont visé une grande foule parce que la cérémonie va réunir des enfants, leurs parents et des fidèles», a expliqué le prélat catholique, ajoutant que «la messe ne sera pas reportée». Des traces de sang étaient visibles à l'entrée de l'église, a constaté le correspondant de l'AFP dans la ville. Des éclats des vitres étaient éparpillés à l'intérieur, à côté d'appareils de sonorisation très endommagés.

Des musulmans ougandais en cause

C'est la première fois qu'un édifice appartenant à l'Église catholique, religion la plus importante dans la ville, est directement ciblé dans le territoire de Beni où des membres du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) sont accusés d'avoir tué 6.000 personnes depuis 2013, selon un décompte de l'épiscopat.

À l’origine des rebelles musulmans ougandais, les ADF ont fait souche depuis plus de 25 ans dans cette partie de l'Est de la RDC, d'où ils n'attaquent plus depuis longtemps l'Ouganda voisin. Les ADF sont accusés d'avoir massacré des centaines de civils depuis le lancement d'opérations militaires contre leur base dans la jungle autour de Beni en novembre 2019.

Le 11 mars, les États-Unis ont placé les ADF parmi les «groupes terroristes» affiliés au groupe État islamique (EI). De nombreuses questions se posent depuis lors sur la réalité et la profondeur de leurs liens supposés avec l'EI. En mai, deux imams de la ville de Beni, réputés pour leurs discours hostiles aux violences exercées par des ADF, avaient été tués par balles à l'intérieur de leur mosquée ou après la prière du soir.

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