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Dieu attend avec patience que je veuille bien enfin consentir à l'aimer

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !

  Voici la méditation pour ce samedi de la 16ème semaine TO Impaire B. 

Lecture Ex 24, 3-8

Ps 49

Évangile Mt 13, 24-30 

Jésus raconte une deuxième parabole : "L'ivraie dans le champ de blé". Nous allons avoir la révélation de la manière dont Jésus envisage l'humanité. L'humanité est faite ainsi : un mélange de "bien" et de "mal", de "grâce" et de "péché". En chacun de nous, il y a les deux... du bon et du moins bon.

Jésus a une vision réaliste. Ni optimiste, ni pessimiste.  Il y a de quoi être étonné ! Il est tout de même surprenant que Jésus nous livre cette vision de l'humanité maintenant, alors que dans la parabole précédente il avait insisté sur les dangers des mauvaises herbes qui étouffent le blé ! Il faut d'autant plus écouter ce qu'il dit. 

La décision du "Maître du champ" signifie ceci : Dieu s'est réservé le "jugement" à la fin des temps, à la moisson. En attendant, nous, les humains nous n'avons pas le droit de juger ! Oui, c'est vrai, nous avons bien de la peine à admettre l'état actuel du monde : nous avons sans cesse la tentation de remettre de l'ordre dans le monde avant le temps fixé par Dieu.  Dieu, lui, est plus patient : il supporte l'ivraie, et il supporte le dommage que cause L'ivraie au bon grain.

Révélation de l'infinie miséricorde de Dieu à notre égard. Car nous en sommes bénéficiaires nous-mêmes.  

Si Dieu avait décidé de détruire L'ivraie, c'est une partie de nous-mêmes, aussi, qu'il aurait dû détruire. Lorsque les disciples voulaient faire tomber le feu du ciel sur un village qui avait refusé Jésus, le maître leur défendit : "ne jugez pas !" 

Pour nourrir notre prière, je vous recommande cette réflexion du Pasteur Jean-Jacques Bonneville (www.eglise-protestante-unie.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

Curieusement la plupart de nos bibles intitulent ce texte : la parabole de l’ivraie. Or ce qui est semé en premier c’est le bon grain, ce qui reste à la fin c’est le bon grain.

C’est du bon grain avant tout qu’il faudrait parler. Certes la présence de l’ivraie est une réalité, mais elle n’est pas la seule.

Pour ma part il me semble important lorsqu’on parle de cette parabole de l’intituler la parabole du bon grain et de l’ivraie. Elle dit alors qu’il y a en premier le bon grain.

Elle me renvoie au texte de la Genèse où Dieu, voyant sa création, dit tout cela est bon, et même très bon.Oser penser, malgré les mauvaises nouvelles qu’on nous assène chaque jour, oser penser qu’il y a d’abord de la bonne semence, oser en premier, poser un regard d’espérance sur notre monde et sur les personnes pour tenir bon dans le pessimisme ambiant.

Dire cela n’est pas nier la présence de l’ivraie, il n’est pas question de vivre dans l’utopie d’un monde dans lequel il n’y aurait pas d’ivraie. Mais n’oublions pas que les chrétiens des premiers siècle ont été, tout comme Jésus, considérés comme ivraie.

Les protestants en ont fait la douloureuse expérience au XVI°s, les juifs au XX°, bien des hommes aujourd’hui encore, surtout des étrangers s’en aperçoivent. L’histoire nous le montre et elle se répète souvent, la tentation d’une société est, comme le voulaient les ouvriers de la parabole, d’arracher tout ce qui pourrait empêcher le bon grain de pousser.

L’ouverture du texte, en référence à la création, affirme : le royaume des cieux est semblable à un champ bien ensemencé, en plein jour. Le récit se termine par la moisson qui souvent dans la bible fait référence au terme de l’histoire, à l’instauration du Royaume de Dieu.  

Le temps qui s’écoule entre les deux serait alors notre histoire humaine, notre histoire durant laquelle un ennemi vient déposer sa graine de zizanie (c’est le terme grec utilisé dans le texte pour parler de l’ivraie).

La zizanie c’est ce qui divise, ce qui coupe la relation, le texte biblique parle du diviseur, ailleurs appelé Satan.Les ouvriers voudraient bien arracher la mauvaise herbe, mais le maître les invite à laisser croître l’un et l’autre jusqu’à la moisson. C’est à la patience que sont invités les ouvriers, à accepter cette coexistence du bon et du mauvais.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire. Il y a ici encore un appel à la vigilance : ne pas laisser en moi la graine de zizanie étouffer le bon grain pour qu’il puisse murir. Certes l’ivraie peut contrarier la croissance du bon grain, mais elle ne l’empêche pas de pousser et de donner du bon grain. Quand nous désespérons de notre monde, ne perdons pas de vue cette parole d’espérance.Jean-Jacques Bonne ville. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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