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RDC : Le BCNUDH a documenté 3.276 violations et atteintes aux droits de l’homme au premier semestre 2021

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo a, au cours du premier semestre de 2021, documenté 3.276 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du pays.

Ce chiffre représente, selon cette organisation onusienne, une diminution de 14% par rapport au semestre précédent (juillet-décembre 2020) et de 20% par rapport à la même période l’année dernière (janvier-juin 2020). Il reflète également une diminution du nombre de violations attribuables à des agents  de l’Etat (-19%), ainsi que d’atteintes attribuables aux groupes armés (-21%), ce qui indique une amélioration de la situation des droits de l’homme dans les provinces en conflit, avec une diminution particulièrement significative du nombre de violations documentées, notée dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et le Kasaï.

Au cours de la même période, le BCNUDH a documenté 271 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions à l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire congolais, soit une baisse de près de 53 % (302 violations) par rapport à la même période de l’année en 2020 (573 violations) et de près de 25 % (91 violations) par rapport au semestre précédent (362 violations documentées entre juillet et décembre 2020).

"Cette tendance à la baisse s’explique par une baisse des violations des droits de l’homme dans le cadre de la mise en œuvre des mesures barrières dans le cadre la lutte contre la pandémie la Covid-19. L’état d’urgence sanitaire ayant été levé, les restrictions à l’exercice de libertés fondamentales de façon injustifiée ou disproportionnée ont également baissé", note le BCNUDH.

Il a aussi noté la multiplication des menaces, y compris sous la forme de procédures judiciaires contre des lanceurs d’alerte, membres de mouvements citoyens, organisations de la société civile et des partis politiques pour avoir alerté l’opinion des actes de corruption, pour s’être exprimés sur des questions politiques ou pour avoir fait leur travail légitime de défenseur des droits de l’homme et exprime des inquiétudes sur le risque que de tels cas se multiplient alors que le pays s’engage dans des débats très sensibles notamment sur la nationalité et la composition de la Commission électorale nationale indépendante à la veille des échéances électorales.

Selon la note du BCNUDH, près de 43% des violations documentées durant le premier semestre 2021 ont été commises par des agents de l’État (1.413 violations), soit une diminution de 19% par rapport au premier semestre de 2020, au cours duquel les agents de l’État avaient commis 1.755 violations. Ils ont été responsables des exécutions extrajudiciaires d’au moins 199 personnes, dont 28 femmes et 24 enfants, sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Avec 716 violations, les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont commis le plus grand nombre de violations parmi les agents de l’Etat au cours du semestre, soit près de 22% des violations documentées.

Les groupes armés sont quant à eux responsables de 57% des violations documentées par le BCNUDH sur l'ensemble du territoire, soit 1.863 atteintes aux droits de l’homme, une diminution de 21% par rapport au premier semestre de 2020.

Les combattants de tous les groupes armés confondus ont été responsables de l’exécution sommaire d’au moins 963 personnes, dont 212 femmes et 58 enfants, un nombre inférieur à celui enregistré au premier semestre de 2020. Les combattants Nyatura ont commis 15% de l’ensemble des violations, ceux de divers groupes Maï-Maï 11%, des Allied Democratic Forces (ADF) 10%, de la Coopérative de développement du Congo (CODECO) à hauteur de 5%, et 4% pour les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

 

 

 

 

 

 

 

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