Media : pour réaliser ses objectifs JED renforce son réseau national des correspondants en provinces

Du 11 au 12 août 2021, une vingtaine des journalistes venus de plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo ont suivi une formation sur le renforcement du réseau national des correspondants de Journalistes en Danger "JED », à Kinshasa.

 C'était dans l'objectif d'articuler la dénonciation des atteintes et les actions en faveur du respect des normes éthiques et déontologiques, analyser les défis auxquels font face les professionnels des médias, et les solutions à apporter pour améliorer l’environnement global de travail des journalistes en République Démocratique du Congo.

 Pour le secrétaire général de l'organisation JED, M. Tshivis Tshivuadi, l'ambition est que, grâce au Réseau d’alerte, aucun cas d’attaque contre un journaliste ou contre un média ne passe inaperçu.

 "Dans le contexte politique, sécuritaire et sanitaire actuel de la RDC, les risques du métier et les défis sont nombreux ; les difficultés sont quotidiennes et les dangers sont multiples. En ces moments de tension politique, de violence et d’intolérance, nous devons serrer nos rangs pour faire face aux mauvais vents et pour résister contre les prédateurs de nos libertés", a-t-il renchérit.

 Journalistes en Danger surveillera, à travers les journalistes formés, l’exercice de la liberté de la presse en RD Congo  par le monitoring  des atteintes au droit d’informer et d’être informé en toute liberté par les médias, mener des actions de protestation (par des lettres ou alertes) et de lobbying auprès des responsables des atteintes à la liberté de la presse pour faire cesser les violations et/ou obtenir réparation, effectuer des visites régulières sur les lieux de détention des journalistes, attribuer (directement ou indirectement) une petite bourse d'assistance aux familles des journalistes tués ou emprisonnés en raison de l'exercice de leur profession.

Par cette formation, JED veut briser le mur de silence autour de la répression systématique (policière et judiciaire) des journalistes et des médias indépendants par le pouvoir et lutter contre la justice sommaire, l’emprisonnement des journalistes, la fermeture des organes de presse, le musèlement de la presse, ainsi que la subordination de la justice au politique et à l'argent, a noté son secrétaire général, M. Tshivis Tshivuadi.

A l'issue de cette formation, les journalistes se sont engagés à être des correspondants de JED afin de manifester leur solidarité avec leurs confrères lorsqu’ils sont menacés, malmenés, qu’ils subissent toutes sortes d’exactions.

"Souvent, on ne voit pas les journalistes se mobiliser pour défendre la cause de leurs confrères. Et même les alertes et les communiqués de JED ont difficiles à passer dans certains médias. Il en est de même sur les Réseaux sociaux, chacun de nous ici, a au moins une page Facebook, un compte tweeter ou numéro WhatsApp, mais très peu utilisent ses outils formidables de communication pour parler de la profession, ou pour diffuser des informations sur des cas d’attaques contre leurs confrères ou contre les médias. N’attendez pas que le malheur vous arrive à vous aussi, pour commencer à regretter que les autres n’ont pas été solidaires avec vous", a interpellé M. Tshivis Tshivuadi. Et d'ajouter : "C’est ensemble que nous serons forts pour défendre nos droits".

 Le journaliste de Libregrandlac.com, M. Aboubakar Kigabi, ayant participé dans cette formation a aussi signé sa fiche d'engagement comme correspondant "JED" dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu.