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Sud-Kivu : Théo Ngwabidje n'a autorisé que la société chinoise CBM Sarl à accéder à ses concessions à Shabunda

L'exploitation des minerais dans le Sud-Kivu, particulièrement dans le territoire de Mwenga fait toujours débat entre politiques, acteurs de la société civile et communautés touchées par les activités minières.
 
Ils vont jusqu'à pointer l'implication du chef de l'exécutif provincial et son entourage. Des correspondances du gouverneur de province ont été mises à la place publique pour prouver son implication. 
 
Une de ces correspondances parvenue et exploitée par libregrandlac.com concernait plutôt le territoire de Shabunda et pas celui de Mwenga. 
 
Dans sa lettre n°11/07/cab/Goupro/SK du 10/11/2020, Théo Ngwabidge autorise aux chinois du groupe Congo Blueant Minerals Sarl de se déplacer et accėder aux concessions minières à Kitindi dans le territoire de Shabunda.  
 
 "J'accuse réception de votre correspondance N/Réf022/CBM/DPRO/2020 dont l'objet est repris en concernne et vous en remercie. Y faisant suite, je vous accorde mon autorisation et vous invite à maintenir le contact avec mon conseiller en charge des mines pour des stratégies opérationnelles", écrit Théo Ngwabidje.  
Quoi que dans une autre correspondance du 13 janvier 2021, le chef de l'exécutif provincial autorise les responsables de la Société Continent Minerals à se déplacer dans le territoire de Mwenga en chefferie de Basile afin d'effectuer la visite sollicitée pour une éventuelle collaboration, il est claire que le gouverneur n'avait pas autorisé la société chinoise du groupe Congo Blueant Minerals Sarl à se rendre à Mwenga pourtant présente sur le lieu.
 
Étant détentrice d'un permis de recherche, il est de procédure qu'une entreprise minière ait une autorisation du gouverneur de province avant de se rendre dans une zone minière pour des recherches et l'élaboration du plan d'atténuation et de réhabilitation.
 
En effet, selon le chapitre premier de l'annexe VII, article 1 du règlement minier, le titulaire d'un droit minier ou carrières de recherches ou le requérant d'une autorisation d'exploitation de carrières temporaires détermine dans son Plan d'Atténuation et de Réhabilitation Environnemental les impacts que causent ses travaux sur l'environnement.
 
C'est dans cet esprit que le gouverneur de province a invité les chinois du groupe Congo Blueant Minerals Sarl à maintenir le contact avec son conseiller en charge des mines pour des stratégies opérationnelles afin de s'assurer que les directives pour l'élaboration du Plan d'Atténuation et Réhabilitation "PAR" sont respectées.
     
S'agissant de l'implication du Directeur de Cabinet du Gouverneur, le Professeur Mubalama Zibona, ainsi que le Directeur de Cabinet du Ministre Provincial des mines qui, selon le journaliste Alain Foka, ont été recrutés comme des conseillers juridiques et avocats des sociétés minières Chinoises installées dans cette partie de la province, aucune nouvelle donnée n'est à la disposition de la rédaction de Libregrandlac.com
 
Pour rappel, à travers son arrêté du 20 août 2021, le gouverneur du Sud-Kivu a suspendu les activités de certaines entreprises minières et leurs coopératives partenaires exerçant dans le territoire de Mwenga, dont le groupe Congo Blueant Minerals Sarl.
 
Une suspension qui pose aussi problème. La ministre nationale de mines juge d'illégale la décision du chef de l'exécutif provincial. Dans une correspondance adressée au vice-premier ministre de l’Intérieur, la ministre de Mines souligne que la décision du chef de l’exécutif de la province du Sud-Kivu viole les dispositions de l’article de la loi du 11 juillet 2002 telle que modifiée, et complétée dans la loi du 9 mars 2018, sur les compétences du gouverneur de province dans l’administration du code minier.
  
En province, chacun critique de sa façon cette manière de faire de l'autorité provinciale. Le groupe thématique mines du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu a invité le ministre national de l'intérieur de réserver une fin de non recevoir à la requête de la ministre des mines et appelle au respect de la décision du gouverneur de province. 
 
Par contre, les plateformes ACAJ et DYCOD, soutiennent la position de la ministre de mines qui, selon elles, n'a pas toléré l'usurpation de ses compétences par le gouverneur de province qui a suspendu les activités des sociétés minières Chinoises oeuvrant à Mwenga, sur fond des controverses impliquant son cabinet politique.
 
Aux dernières, l'assemblée nationale de la République Démocratique du Congo a dépêché une délégation de 8 députés nationaux pour enquêter sur les violations des droits humains et destruction de l'environnement par l'exploitation illicite et illégale par des sociétés minières Chinoises dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu.

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