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1ère commémoration des massacres au Sud-Kivu : L'assemblée provinciale pour un tribunal pénal international pour la RDC

A l'initiative de l'assemblée provinciale du Sud-Kivu, des milliers de personnes ont commémoré le vendredi 1 Octobre 2021, les massacres de 1996 à ces jours afin d'exiger l'exhumation du rapport Mapping et la création d'un tribunal pénal international pour la République Démocratique du Congo. La cérémonie a eu lieu au terrain de l'ISP à Bukavu.

Pour le président de l'organe délibérant du Sud-Kivu, le pasteur Zacharie Lwamira, cette journée commémorative est une occasion non seulement de soutenir le combat du Prix Nobel 2018, Dr. Dénis Mukwege, dont le plaidoyer en faveur des victimes de ces massacres au-travers la création du tribunal pénal international pour la République Démocratique du Congo, mais aussi une façon d'honorer la mémoire de tous les congolais victimes de ces massacres.

"Il est pratiquement difficile voire impossible d'envisager une paix durable sans rendre justice aux victimes des massacres. Nous demandons à travers cette commémoration et à l'instar d'autres pays, la création d'un tribunal pénal international concernant les crimes commis en République Démocratique du Congo et qui sont repris dans le rapport Mapping", a renchérit Zacharie Lwamira.

A l'occasion de cette commémoration qui a coïncidé avec le 11e anniversaire de la publication du rapport Mapping, des rescapés ont fait le déplacement de plusieurs kilomètres pour témoigner de ce qui leur était arrivé. C'est le cas d'un rescapé du massacre du village d'Abala à 51 km du territoire de Fizi et 26 km de Minembwe en date du 24 Octobre 1996.

"Je n'avais que 11 ans et j'étais en quatrième à l'école primaire Abala. C'était le matin d'un certain lundi du 24 Octobre 1996. Nous étions des fidèles de l'église Malkia wa Ubembe et dans notre doctrine, nous nous ressemblons en prière chaque après trois jours. A 8h, nous nous sommes retrouvés à l'église et aux environs de 10h, nous avons été alertés par des enfants sur la présence des militaires dans le village. Quelque temps, nous avons vu des militaires portant des insignes de l'armée Rwandaise. Ils ont appelé deux responsables de l'église et qui ont été tués peu de temps après à l'aide de poignard. Ces militaires ont ensuite ouvert le feu sur les fidèles et ont mis le feu sur l'église, qui d'ailleurs était construite en paille. Ce jour-là, ma mère est décédée avec mon frère au dos, mais j'avais réussi à retirer ma sœur qui n'avait que 4 mois avec des brûlures aux bras. J'ai passé deux jours dans la brousse avec ma sœur et après j'ai eu l'assistance de la croix rouge qui nous amène en Tanzanie. Au total, 284 personnes ont été massacrées et 17 ont été sauvées de justesse", témoignage-t-il.

De son côté, le député provincial Dr. Homer Bulakali estime que la patience du peuple congolais a atteint sa fin et qu'il est important que le tribunal pénal international pour la République Démocratique du Congo soit effectif afin de juger les auteurs intellectuels et physiques de ces massacres.

La société civile a, de son côté, dénoncé les menaces et lobbies négationnistes de certaines puissances sur les crimes graves commis en République Démocratique du Congo et promis de poursuivre avec le combat jusqu'à l'instauration de cette juridiction.

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