Sud-Kivu : La Route Bukavu-Shabunda, l'exemple d'un gouvernement défaillant
Difficile de trouver les mots pour décrire le piteux état de la route Nationale N°3 (Bukavu-Shabunda) en province du Sud-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo. Longue de 468 km, cette route d'intérêt national est abandonnée à son triste sort. La seule partie difficilement praticable est située entre Bukavu et Nzibira en territoire de Walungu.
Les véhicules qui osent aller au-delà, s'arrêtent à Isezya dit chez Evary à environ 80 km et font plus ou moins 3 mois de route. Rares sont ceux qui arrivent à Kigulube à 174 km de Nzibira. Sur cette distance, les véhicules mettent 6 mois pour arriver à Kigulube. Le transport le plus usé est celui des motocycles. Une course à moto est fixée à 150.000FC de Nzibira à Kigulube en territoire de Shabunda. Pour cette distance de 174 km, les motocyclistes y mettent toute une journée, soit de 9h à 17h.
Le délabrement très avancé de la route Nzibira-Kigulube
Le délabrement très avancé de la route Nzibira-Kigulube
De Nzibira à Kigulube, les motocyclistes et les passagers subissent le baptême de feu. La route est totalement délabrée, pas des canalisations, ni des ponts en bon état, des bourbiers situés presque à chaque mètre ne facilitent pas la circulation des enjeux roulant.
A certains endroits comme Ikeke, Ngolombe..., le passager et le motocycliste sont obligés de descendre et de pousser la moto dans des bourbiers. Bref, la route n'existe plus.
Pénible moyen de transport
Comme à l'Antiquité, par manque des véhicules et la cherté du coût de transport par moto, des habitants ont trouvé une manière de transporter leurs marchandises de Nzibira jusqu'à Kigulube. Des hommes dont l'âge varie entre 20 et 40 ans transportent des marchandises aux dos.
Pénible moyen de transport
Comme à l'Antiquité, par manque des véhicules et la cherté du coût de transport par moto, des habitants ont trouvé une manière de transporter leurs marchandises de Nzibira jusqu'à Kigulube. Des hommes dont l'âge varie entre 20 et 40 ans transportent des marchandises aux dos.
De fois avec des colis qui pèsent plus que leurs corps, ils parcourent 174 km en quatre semaines. D'autres appelés Skumeurs "entendez pousseurs des vélos", ont opté pour les vélos afin de transporter les marchandises. Ils poussent des vélos très surchargés dans cette très mauvaise route de Nzibira jusqu'à Kigulube et mettent 4 semaines aussi pour arriver.
Des taxes au dos d'une population oubliée
Quoi qu'en très mauvais état, les services de l'Etat font payer des taxes sur cette route nationale. Les militaires, les agents de la chefferie de Ngweshe et des cantonniers font payer aux passagers des taxes qui varient selon qu'on est à pied ou à moto. Au total 8 barrières des militaires, une barrière pour la Direction Provinciale de Maximisation et d'Encadrement des Recettes "DPMER", une pour la chefferie de Ngweshe et une autre pour les cantonniers de Mradi Tujenge Barabara za Shabunda.
Des taxes au dos d'une population oubliée
Quoi qu'en très mauvais état, les services de l'Etat font payer des taxes sur cette route nationale. Les militaires, les agents de la chefferie de Ngweshe et des cantonniers font payer aux passagers des taxes qui varient selon qu'on est à pied ou à moto. Au total 8 barrières des militaires, une barrière pour la Direction Provinciale de Maximisation et d'Encadrement des Recettes "DPMER", une pour la chefferie de Ngweshe et une autre pour les cantonniers de Mradi Tujenge Barabara za Shabunda.
A chaque barrière des militaires, les passagers à moto paient 1000FC et à pieds 500FC. Les transporteurs des vaches paient 1000 FC par tête et pour les chèvres, 500FC par tête.
A la barrière de la DPMER, le motocycliste paie 1000FC par passage. Pour faire passer les bétails, le propriétaire paie 5 dollars américains par vache et la chèvre, 2,5 dollars américains.
Pour la barrière des cantonniers de Mradi Tujenge Barabara za Shabunda, le passager paie 1000FC et pour les bétails, le propriétaire paie 500FC pour la chèvre et 1000FC pour la vache. La destination de toute cette somme reste inconnue.
Le Gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje finance le cantonnage manuel d'une route inéxistante
Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje, a, depuis le mois de Mars 2021, entamé le financement des travaux de cantonnage manuel de la route Nzibira-Kigulube. Selon des sources bien informées du gouvernorat de province, une somme de 10.000 dollars américains est déboursée chaque mois pour financer l'entretien de cette route.
Les mêmes sources précisent que depuis le début des travaux, le gouvernement provincial n'a financé que trois mois. Les sources sur place, renseignent que sur le 10.000.000$, seuls 5000 dollars américains arrivent à destination.
Au regard de la dégradation de cette route quasiment inexistante, l'autorité provinciale ne devrait pas financer les travaux de cantonnage manuel. Elle devrait envisager des grands travaux de construction de cette dernière afin de permettre la circulation des enjeux roulants car en réalité les travaux de cantonnage manuel ne font qu'augmenter les bourbiers sur la route.
Hausse du prix des biens de première nécessité
La délabrement de la route Nzibira-Kigulube/Shabunda impacte négativement sur l'économie de la population cette partie de la province. Le prix des biens de première nécessité a presque triplé. A titre d'exemple, un litre et demi d'eau qui se vend à 1500FC à Bukavu, s'achète à 7500FC à Kigulube. Un bouteille de primus qui s'achète 2500FC à Bukavu, se vend à 12000FC à Kigulube. Une mesure du sel qui se vend à 500FC à Bukavu, s'achète à 3000FC à Kigulube, une mesure de haricot qui se vend à 1000Fc à Bukavu, s'achète à 3500FC à Kigulube.
Au regard de la dégradation de cette route quasiment inexistante, l'autorité provinciale ne devrait pas financer les travaux de cantonnage manuel. Elle devrait envisager des grands travaux de construction de cette dernière afin de permettre la circulation des enjeux roulants car en réalité les travaux de cantonnage manuel ne font qu'augmenter les bourbiers sur la route.
Hausse du prix des biens de première nécessité
La délabrement de la route Nzibira-Kigulube/Shabunda impacte négativement sur l'économie de la population cette partie de la province. Le prix des biens de première nécessité a presque triplé. A titre d'exemple, un litre et demi d'eau qui se vend à 1500FC à Bukavu, s'achète à 7500FC à Kigulube. Un bouteille de primus qui s'achète 2500FC à Bukavu, se vend à 12000FC à Kigulube. Une mesure du sel qui se vend à 500FC à Bukavu, s'achète à 3000FC à Kigulube, une mesure de haricot qui se vend à 1000Fc à Bukavu, s'achète à 3500FC à Kigulube.
Commentaires (Total : 5)
Julien boaz
La population de shabunda doit elle même s’arranger pour commencer à faire meme le salongo,
Patrick lwaboshi
C'tres honteux de voir que nous avions y beaucoup de leaders politique dans l'ancien régime mais ils n'ont rien fait pour la population sauf s'enrichir eux et leurs famille . Honte a VITAL KAMERHE,BAHATI LUKWEBO, NEEMIE MWILANYA , EMMANUEL SHADARY, TSHISHAMBO ....
Alphonse Kilingo
C'est une triste réalité qui devrait révolter plus d'un
Numbi useni
Vraiment ce regrettable
Homer Bulakali
10 milles dollars par mois et non dix millions. Je suis témoin de ce calvaire