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Mwenga : Des chinois toujours présents dans des sites miniers, Ngwabidje complice ou protecteur des intérêts de son autorité morale?

Deux mois après leur suspension par le gouverneur de la province du Sud-Kivu, les sociétés chinoises continuent avec l'exploitation des minerais dans les sites miniers du territoire de Mwenga. Des sources locales renseignent que quelques chinois de la société Congo Bluaent Mineral (CBM) ont été rapatriés et d'autres poursuivent avec leurs activités.

Une source locale précise qu'à Kaboge environ 28 chinois de la Société Orientale Ressource Congo Sarl (ORC) poursuivent sans inquiétude avec l'exploitation des minerais et à Mitobo une Vingtaine de Chinois exploitent sans désemparer les minerais.

Dans son arrêté du 20 août 2021, le gouverneur du sud Kivu, M. Théo Ngwabidje Kasi, avait suspendu les activités de six entreprises minières, leurs coopératives partenaires et sommé le personnel local et étranger de ces entreprises de quitter les sites miniers et leurs environs sans délai. Néanmoins, les engins roulant et autres machines d’exploitation devraient rester sur place en attendant les conclusions de la commission ad hoc mise en place après étude cas par cas.

Le chef de l'exécutif provincial qui avait appuyé sa décision par la nécessité de mettre de l’ordre dans l’exploitation minière semi-industrielle dans le territoire de Mwenga pour préserver d’une part l’intérêt de la population locale, l’environnement et le respect des droits de l’homme et d’une autre part, la traçabilité de la production de ces sites, n'a envisagé aucune action en vue d’assurer personnellement le suivi de l’application des mesures déjà prise dans le cadre de lutter contre l’exploitation illicite des minerais.

L'hypothèse d'une fuite en avant évoquée par certains acteurs de la société civile serait en train de se confirmer. Le gouverneur du Sud-Kivu a ainsi floué les organisations de la Société Civile du Sud-Kivu, qui avaient demandé des mesures conservatoires, à l’endroit de tous ses collaborateurs et autres membres de l’administration provinciale, accusés de complicité ou en conflits d’intérêts dans l’exploitation illicite des minerais, en territoire de Mwenga au Sud-Kivu.

Par ailleurs, dans une correspondance adressée au Vice-Premier Ministre de l’intérieur, quelques jours après cette décision du Gouverneur du Sud-Kivu, la Ministre nationale des Mines, Antoinette N’Samba, avait relevé « l’incompétence » du Gouverneur de suspendre ces sociétés minières et a demandé ainsi au ministre de l’Intérieur d’instruire le gouverneur Theo Kasi Ngwabidge, de rapporter sa décision. Pour elle, la décision du gouverneur de province ne permettrait pas aux inspecteurs du ministère des Mines d’y effectuer leur enquête et faire le rapport pour des dispositions utiles.

A qui sert ce laxisme de l'autorité provinciale ? Est-elle complice? Protège-t-elle les intérêts de son autorité morale, qui d'ailleurs avait été citée dans ce feuilleton ?

Dans une déclaration du 03 Septembre 2021, la société civile du Sud-Kivu avait noté l’installation d’un affairisme savamment institué au profit de certaines personnalités politiques et militaires hautement placées au détriment de l’Etat et des communautés locales, ainsi que la soustraction par les entreprises de leurs responsabilités environnementales et sociétales sous le couvert de l’exploitation minière artisanale à travers les coopératives minières contrôlées par des élites sociales, politiques et militaires.

Cette structure a déploré le laxisme de l’administration des mines en province, dans l’application des dispositions pertinentes du code minier congolais : un laxisme qui selon elle, frise la complicité dans cette exploitation illicite des minerais à l’Est du pays, notamment par des sujets chinois, aussi bien dans le territoire de Mwenga que dans d’autres provinces du pays.

L'indifférence de l'autorité provinciale face à la violation de son arrêté par les sociétés chinoises laisse croire à une nette implication dans cette exploitation qui se caractérise actuellement par l’exploitation Semi Industrielle dans les zones non érigées en zones d’exploitation artisanale; la présence des sujets étrangers en séjour irrégulier sur le territoire national; l’absence d’un agrément octroyant un permis de recherche ni d’exploitation, mais aussi l’absence des statistiques de production et de traçabilité des minerais produits; la destruction de la biodiversité, des écosystèmes et des cultures ainsi que la pollution des rivières et des cours d’eaux; les menaces, les arrestations arbitraires, et les coups et blessures volontaires; la violation des propriétés privées et le trouble de jouissance, et des menaces, arrestations arbitraires, ainsi que des coups et blessures volontaires contre des populations locales.

Deux mois après son arrêté, le gouverneur de province n'a sanctionné aucun membre de son gouvernement provincial impliqué dans cette exploitation et laisse les chinois poursuivre avec l'exploitation illégale des minerais, malgré les alertes des acteurs de la société civile.

Ainsi l'autorité semble soutenir le pillage systématique des ressources naturelles dans l'exploitation artisanale des minerais au Sud-Kivu, notamment celle décriée en territoire de Mwenga qui contribue à la clochardisation et à la paupérisation des communautés, au lieu de contribuer à leur développement.

Commentaires (Total : 1)

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Joël Omari 10/10/2021 05:06:18

Ngwabije est un naze socialement mortifère pour le Sud Kivu.

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