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Non ! Le chrétien n'est pas démobilisé. Il est, au contraire, en alerte constante, toujours prêt à l'action, en tenue de service, jour et nuit

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce mardi de la 29ème semaine TO Impaire. 

Lecture Rm 5, 12-15b.17-19-21

Ps 39

Évangile Lc 12, 35-38 

Depuis quelques années, on a beaucoup insisté, à juste titre, sur la nécessité, pour les chrétiens d'insérer leur foi au creux même de leur vie humaine, et donc de participer avec tous les autres hommes aux grands projets collectifs de libération humaine et de fraternité universelle qui traversent l'histoire. 

Il y a eu des époques, en effet, où les chrétiens ont paru se désintéresser de la terre et du temporel : la grande accusation récente contre l'Église était que la Foi était "l'opium du peuple"... la pensée du ciel et de l'enfer était comme un refuge qui endormait les hommes, les démobilisait de leurs tâches humaines. 

Que pense donc Jésus de cela ? L'évangile est-il démobilisateur ? Et s'il mobilise les hommes, dans quelle direction le fait-il ?  Pour nous accompagner dans notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj) 

La parole de Dieu nous parle, elle nous conduit, elle nous guide, elle nous éclaire, elle nous porte.

Mais nous la comprenons d’abord avec nos expériences vécues, le sens des mots que nous utilisons. Et dans le passage que nous venons d’entendre il y là un mot qui peut nous piéger, c’est celui de « service » parce que nous risquons de pas bien l’entendre comme l’entendaient les gens du temps de Jésus…  Souvent le mot service évoque pour nous le fait de faire des choses, nous nous pensons de plus en plus comme des « prestataires de service »… Nous rendons la prestation en professionnel et puis nous partons, laissant l’autre libre, servi, respecté mais seul aussi.

Ce n’est pas le sens principal que porte la Bible… Marie à la visite de l’Ange et à sa demande répondra « je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole »… Le service pour Marie, pour les gens de son époque c’est d’abord : être avec la personne, lui être disponible, vivre en relation profonde avec elle, faire acte de fidélité…  Aussi le conseil du Seigneur ici « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.

Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte » n’est pas de faire plein de choses, rendre plein de services mais d’être tourné vers le maître, de l’attendre, d’être avec lui, tourné vers lui, lorsqu’il est loin de nous…  Si cela est vrai, si cela est la vraie vie, cela change beaucoup la manière que nous avons de vivre, de nous situer.

Une belle vie… ce n’est pas tant de Faire des choses, d’obtenir des résultats… mais d’avoir une attitude dans sa vie… de disponibilité… d’attente… de confiance… de fidélité…  Alors nous devons reconnaître que nos vies sont souvent sauvées par leur fin… Souvent avec le grand âge, nous ne pouvons plus faire grand-chose, nous risquons de nous trouver inutiles, sans emplois, comme dans un grand vide où il n’y a plus rien et pourtant… La fin de la vie…  dans sa pauvreté peut être l’occasion de devenir un vrai serviteur, une vraie servante dans le silence et la pauvreté du cœur.

Entrer dans cette attitude de disponibilité, d’attente, du service véritable…  Et je pense que c’est ainsi que Paul a vécu la fin de sa vie. Et, par là, il a été visité par le Seigneur. Sur la penderie de Paul à l’hôpital, il y avait une photo de son arrière-petit-fils dans les bras de son papa. Ugo… un petit bonhomme, blond, plein de vie… Pour Paul, Ugo a été le vrai bonheur de la fin de sa vie, il répétait souvent son nom alors que les autres noms le fuyaient. Une joie lui venait de cette petite vie toute tournée vers la confiance, comme si ce petit enfant l’entrainait avec joie sur son chemin…  Ainsi Paul s’abandonnait et faisait confiance à la promesse de la Vie, un peu comme le vieux Zacharie au début de l’Evangile de Luc qui retrouve la parole à la naissance de son enfant Jean, celui qui deviendra le Baptiste et Zacharie chantera le cantique d’action de grâce où il dira parlant de son fils, mais nous pouvons l’entendre aussi d’Ugo :  « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. » 

Oui Paul a eu ce réconfort offert à la fin de sa vie, il a eu la grâce de l’accepter, de s’en réjouir pleinement, de continuer à se réjouir, son cœur est demeuré ouvert, « en tenue de service », Alors le maître, à son arrivée, la ceinture autour des reins, pourra lui faire prendre place à table et pourra passer pour le servir. 

Dieu est l’ami passionné des hommes, il nous attend tous et nous rejoint tous dans notre vie la plus humaine, sachons l’attendre, le reconnaître au cœur même de notre vie, nous fier à lui, il nous aime… 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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