Image Post

Commémoration des massacres de Kaziba : La Fondation Panzi demande au chef de l'État de saisir le conseil de sécurité des nations unies pour obtenir la création d'un tribunal international

La population de Kaziba en territoire de Walungu au Sud-Kivu a commémoré ce vendredi 29 octobre 2021 les massacres du 28 octobre 1996.   

25 ans après, cette population a exprimé son souhait de voir les auteurs de ces affres être jugés et condamnés, mais aussi que la vérité soit faite autour de ces crimes grave.

C'était notamment par des témoignages des victimes et rescapés, le dépôt des gerbes des fleurs sur les fausses communes, la célébration eucharistique et des témoignages au tour du feu.  

A l'occasion de ce 25ème anniversaire, la Fondation Panzi du prix Nobel de la paix 2018, a fait savoir que cette commémoration offre aux survivants une occasion de pouvoir faire le deuil collectif en communion avec tous les autres survivants d'atrocités et crimes graves commis dans différents territoires de la République Démocratique du Congo et particulièrement à l'Est qui sont restées impunies à ce jour.  

"Regarder l'honneur en face est un préalable pour rendre justice. De même, mener un travail de mémoire et d'histoire courageux et rigoureux, est l'unique manière d'emprunter un chemin de résiliance. En rendant hommage aux victimes de massacre du 28 octobre 1996 perpétré dans la chefferie de Kaziba, la Fondation Panzi demeure convaincue que cette cheffrie demeure fidèle à elle-même, fidèle à ses valeurs et qu'elle ne se laissera impressionner par aucun mensonge, par aucune pression, car étant à la recherche de l'exactitude historique et la vérité qui, sans nul doute aboutiront à la réparation en faveur des victimes", dit-elle.  

La Fondation Panzi a aussi exprimé sa compassion et sa reconnaissance à tous les dignes fils congolais, aux familles victimes lâchement tuées dans la chefferie de Kaziba en cette journée du 28 Octobre 1998.

Pour elle, les blessures et héroïsme des victimes exigent la vérité et la reconnaissance qui passeront par la création d'un Tribunal Pénal International pour le Congo afin d'établir les responsabilités des uns et des autres.  

Elle a également rappelé qu'à l'instar du  Prix Nobel de la paix 2018, Professeur Dr. Denis Mukwege, les voix s'élèvent sont entrain de se lever pour réclamer l'adoption par la République Démocratique du Congo d'une stratégie de justice transitionnelle pour ainsi permettre que la vérité sur ce qui s'était passé soit connue, que le peuple puisse s'asseoir et se regarder en face dans un élan de réconciliation en offrant des garanties de non répétition et une réparation adéquate et effective aux victimes.  

"Ce n'est qu'à ce prix que l'on peut construire une paix durable dans ce pays car nous disons ensemble avec le professeur Denis Mukwege que "l'on ne peut construire la paix sur des fausses communes", martèle la Fondation Panzi.  

La Fondation Panzi a profité de cette commémoration pour rappeler au président de la République Félix Tshisekedi son engagement en faveur de la justice transitionnelle et lui demande de saisir formellement le conseil de sécurité des Nations Unies afin d'obtenir la création d'un tribunal pénal international pour juger les auteurs des massacres en République Démocratique du Congo.   

Pour rappel, des éléments de l’AFDL/APR ont en date du 28 octobre 1996, selon le rapport du projet Mapping, tué 130 civils dans la localité de Kaziba, à 53 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, dans le territoire de Walungu.  Ils ont notamment tué 36 civils dans le centre commercial de Kaziba.

Les corps des victimes ont été inhumés au centre-ville de Kaziba dans une fosse commune située à proximité de l’Église mennonite.

Un peu plus tard, les militaires ont tué de nombreux civils à coups de lance et de machette dans le quartier de Namushuaga/Lukube.

Par la suite, ils ont tué au moins 11 civils dans le quartier de Cihumba où s’étaient réfugiés un grand nombre d’habitants. En marge de ces massacres, les militaires ont aussi pillé l’hôpital, des magasins et de nombreuses habitations et ils ont saccagé la petite centrale hydroélectrique locale.  

Ce nombre est contredit par les sources locales qui dresse un bilan de plus de 200 personnes massacrées en cette date.

laissez votre commentaire