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Sud-Kivu : AFEM répertorie 73 cas de violation des droits des femmes au du mois d'octobre.

L'association des Femmes des Médias "AFEM" a au cours d'une conférence de presse organisée ce vendredi 29 octobre 2021 présenté un feuillet d'informations et de dénonciation dans le cadre du projet dénommé « la Radio au service des droits et du leadership des femmes pour la paix et la sécurité ». Ce projet est exécuté par l’Association des Femmes des Médias avec l’appui de la coopération internationale allemande pour le développement GIZ.

Ce bilan sombre sur les atteintes aux droits de la femme a été établi par AFEM avec la collaboration de 50 monitrices membres des noyaux clubs d'écoute de la ville de Bukavu, Nyangezi dans le territoire de Walungu, Minova dans le territoire de Kalehe, Uvira et Sange dans le territoire d'Uvira.

Dans les territoires d'Uvira, Walungu et dans la plaine de la ruzizi, 12 personnes ont été assassinées dont 8 par balle par des hommes en arme non autrement identifiés et 4 autres brûlées vives car accusées de sorcières. 3 femmes accusées de sorcières ont été chassées dans leurs villages dans le territoire de Walungu, Kalonge, sange et Lemera.

Sur le répertoire des viols faits aux femmes et filles, la cité de Sange vient en tête avec 5 cas suivi de Kalonge avec 3 cas, 2 cas ont été répertoriés à Lusenda dans le camp des réfugiés de Lusenda, 1 cas à Nyangezi, 1 cas à Mushinga et 1 autre cas à Minova dans le territoire de Kalehe.

Plusieurs cas de kidnapping ont été enregistré dans la partie sud-sud de la province du Sud Kivu notamment dans le territoire de Fizi où 8 femmes réfugiées burundaises ont été kidnappées dans le camp de Lusenda, une femme a été kidnappée à Lemera et 2 autres à Uvira.

12 cas des violences domestiques ont été documentés dont 7 femmes battues, 5 chassées du toit conjugal et 12 abandonnées par leurs maris.

Pour ce qui est des droits humains, 2 femmes ont été refusées d'accéder à l'héritage, 2 ont été arrêtées arbitrairement à Minova dans le territoire de Kalehe.

Plusieurs cas des pratiques néfastes dont les femmes et filles ont été  victimes à Luvungi dans le territoire d'Uvira avec 8 cas enregistrés, 5 cas ont été répertoriés à Sange, 11 dans la ville de Bukavu, 5 à Nyangezi dans le territoire de Walungu et 4 cas à Minova à Kalehe.

Partant de ce bilan sur la violation des droits des femmes, AFEM indique qu'elle constate malheureusement que les droits des femmes ne sont pas encore garantis dans les territoires du Sud Kivu. Cette association des femmes interpelle les responsables à plusieurs niveaux à mettre fin à cette situation dramatique qui rend les femmes de plus en plus vulnérables.

AFEM demande aux autorités politico-administratives et judiciaires d'enquêter, identifier et arrêter les présumés auteurs de ces enlèvements des femmes et accusations sorcières, de prendre des mesures urgentes pour sécuriser la population et ses biens, de fermer les chambres de prières et maisons d'innovation qui versent dans les dérives liées aux accusations sorcières, de protéger les victimes des violences sexuelles et leurs témoins lors des procès, d'assurer la mise en application de l'édit interdisant le recours à la justice populaire, ainsi qu'organiser des audiences foraines afin que les auteurs des violations des droits humains répondent de leurs actes conformément à la loi.

Cette association a également recommandé aux autorités coutumières et religieuses, d'instruire les hommes et les parents à assurer non seulement la scolarité des filles mais également leur maintien à l'école, impliquer les femmes dans la gestion de l'entité telle que les villages et les sous village en vue de contribuer à la recherche et le maintien de la paix, adapter les normes coutumières rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femme et enfin adapter certaines normes religieuses rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femmes. 

Aux ONG AFEM demande d'intensifier les sensibilisations des membres de la communauté sur le rôle des femmes dans le processus de paix et de sécurité, de mener des plaidoyers auprès des autorités judiciaires pour la poursuite des infractions qui découlent des accusations de sorcellerie, sensibiliser et conscientiser pour lutter contre la justice populaire, faire un état de lieux du niveau d'exécution de l'édit sur la répression de la justice populaire, mener un plaidoyer auprès des autorités sur la fermeture  des chambres de prières qui brisent la cohésion, dénoncer les violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les femmes et filles dans leurs différents programmes pour susciter des autorités dans la prise des mesures réduisant les violences sexuelles et brassées sur le genre et justice populaire liée sur les accusations sorcières. 

Assemblée provinciale, cette structure demande le suivi de mise en application des l'édits votés à l'assemblée provinciale, initier un édit portant incrimination des pratiques de sorcellerie et sensibiliser la population sur les méfaits des pratiques de sorcellerie et la justice populaire, mais également aux services de sécurité de sensibiliser la population, les militaires et les policiers  et leurs dépendants à ne pas recourir aux pratiques de sorcelleries et intensifier des patrouilles à fin de mettre la main sur les auteurs de l'insécurité sous toutes ses formes.

 

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