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J.I de lutte contre les violences faites aux femmes : Dr. Dénis Mukwege appelle à la suppression des lois qui discriminent les femmes

Le droit doit être un outil favorisant le progrès de l’ensemble de la société et la protection de chacun sur un pied d’égalité, et il est donc impératif de supprimer les lois qui discriminent les femmes et de mobiliser une réelle volonté politique pour adopter et mettre en œuvre des lois progressistes relatives aux droits humains des femmes. Appel du prix Nobel de la paix 2018, Dr. Denis Mukwege, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, chaque 25 décembre.

Il a rendu hommage à la résilience et à la force des femmes qui, malgré toutes les discriminations, les abus et les violences dont elles
font l’objet, continuent de porter leurs familles et de nombreux secteurs vitaux de l’économie et de la société sur leurs épaules.



Pour lui, les violences faites aux femmes constituent l’une des violations les plus graves des droits humains et sont répandues partout à travers le monde, dans toutes les sociétés et dans toutes les classes sociales et ont lieu au sein de la famille, à l’école, au travail, dans la rue et de plus en plus « en ligne ».

"Ces violences qui prennent de multiples formes, tant dans la sphère publique que privée, sont évitables et doivent cesser maintenant. S’il l’on
veut relever les grands défis auxquels l’humanité est confrontée, notamment les objectifs de développement
durable et l’instauration de la paix dans les pays qui aspirent à sortir de conflit, nous devons éliminer les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles et mettre fin à cette véritable pandémie mondiale", révèle le Prix Nobel de la Paix 2018 et ajoute que l'origine principale des violences basées sur le genre est l’inégalité entre les femmes et les hommes dans nos sociétés patriarcales.

Il estime que le meilleur outil pour les prévenir et les éliminer est l’éducation. Celle-ci doit commencer dès le plus jeune âge et se poursuivre tout au long de la vie pour modifier le paradigme de la domination et de la soumission et évoluer vers une complémentarité harmonieuse et le respect mutuel, dans l’intérêt de tous.

"S’il est crucial de modifier les normes sociales, il est aussi urgent d’éliminer ou de réformer toutes les législations qui entretiennent des discriminations basées sur le sexe. Pour lutter contre les violences basées sur le genre, les efforts de prévention doivent s’accompagner de la prise en charge des victimes et des poursuites des agresseurs.
En effet, les pouvoirs publics qui n’ont pas été en mesure de protéger les victimes en temps utile ont le devoir d’assurer une prise en charge accessible et de qualité incluant une assistance psychologique, médicale, socio-économique et légale",
soutient Dénis Mukwege.


Selon lui, cette prise en charge holistique doit être considérée comme un droit humain à la réhabilitation, et appelle tous les acteurs de première
ligne concernés, notamment les services de police, à adopter une attitude respectueuse et non stigmatisant à l'égard des victimes car la honte et le blâme doivent être transférés à leurs justes places sur les épaules des
bourreaux.

"Le temps est venu de mettre fin à la culture de l’impunité en matière de violences faites aux femmes. Nous sommes encouragés par la libération de la parole des survivantes et par les mouvements globaux de femmes qui jouent un rôle important non seulement pour attirer l’attention sur l’ampleur et la gravité du phénomène des
agressions et du harcèlement sexuel au sein de nos sociétés mais aussi pour encourager les victimes à faire entendre leurs voix et revendiquer leurs droits à la justice, à la vérité et à des réparations. Cette dynamique est fondamentale car pour lutter contre le fléau des violences faites aux femmes, il faut briser le silence, qui est une arme ultime des agresseurs",
martèle-t-il.


Le prix Nobel pour la Paix 2018, salue le courage des femmes qui brisent le silence et décident de porter plainte, mais nous exhortons également les témoins de violences à agir et à les dénoncer quand elles se
produisent sous leurs yeux.

A l'occasion de cette journée internationale, Dr. Denis Mukwege a lancé un appel mondial visant à faire de l’élimination des violences faites aux femmes une priorité au niveau international. Pour lui, cet impératif est d’autant plus urgent dans le contexte de la crise du Covid-19 qui a exacerbé les inégalités et engendré une recrudescence des violences faites aux femmes et aux jeunes filles.

"Ensemble, hommes et femmes, nous pouvons et nous devons construire un avenir débarrassé de violences à des femmes et des filles pour réaliser pleinement leur potentiel au bénéfice de  l’ensemble de la société et construire un monde plus juste, plus égal et plus digne, où les femmes et les jeunes filles vivront à l’abri de la
peur et de la violence, en période de conflit comme en temps de paix",
conclut-il.

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