Image Post

Sud-Kivu : Destitution du gouvernement Ngwabidje, le peuple a gagné (Tribune)  

Les députés provinciaux ont voté pour le départ du gouverneur provincial. Lors de la plénière consacré au débat et vote de la motion de censure contre l'exécutif provincial, 28 députés provinciaux ont voté pour la destitution du gouvernement provincial et 5 députés ont glissé des bulletins nuls.

Au total, 33 députés provinciaux sur les 48 que compte l'assemblée provinciale ont participé à la plénière.   

Le Révérend pasteur Nicolas Kyalangalilwa estime que c'est la population qui a gagné. Ci-dessous sa tribune :  L'assemblée provinciale du Sud-Kivu a voté ce jeudi 02 Décembre 2021, une motion de censure contre le gouvernement dirigé par M. Théo Ngwabidje Kasi.

La question est de savoir qui a gagné ?  Ce ne sont pas les députes motionnaires qui ont gagné. Ce ne sont pas les députés qui ont soutenu le gouvernement provincial qui ont perdu. C’est la démocratie qui a gagné.

C’est le peuple Sud-Kivutien qui a gagné. Malgré les intimidations et les attaques ainsi que les manipulations politiciennes, les députés ont fini par passer au vote.

Et voilà qu’aujourd’hui contre toute attente, cette assemblée semble sortir de sa torpeur et prendre les problèmes de la province au sérieux. Nous ne pouvons qu’encourager cet élan que nous espérons durera.   

L’assemblée provinciale a prouvée qu’elle était réellement celle qui supervise l’action du gouvernement. D’aucun taxait déjà cette assemblée d’être sous la « poche » de l’exécutif provincial ou à la recherche des motions « alimentaires » ou « diététiques ».

Les députés nous ont démontré que nous ne sommes pas dans une sorte de « prison » ou l’assemblée provinciale ne joue pas son rôle de contrôler l’exécutif mais plutôt se mue en un « parapluie » pour l’exécutif qu’elle est sensé contrôler.  

Il est cependant des questions que l’on devrait mettre sur la place publique pour débat afin d’éviter de tomber dans les erreurs du passé. Pourquoi les gouverneurs perdent la confiance des élus du peuple, et du peuple par ricochet, le long de leur mandat au Sud-Kivu ? (Il sied de noter que cette situation n’est pas propre au Sud-Kivu mais aussi a plus de 14 autres provinces de la RD Congo).

Ce débat permettra à l’assemblée provinciale de faire un meilleur choix du prochain locataire de Nyamoma et de nous éviter de le voir évincer en plein mandat.

Ce dialogue et les réponses y relatives permettront aussi au prochains dirigeants d’être en phase avec les exigences toujours croissante de la population et de garder la confiance des élus non pas en leur distribuant quelques billets mais en répondants aux attentes de leurs électeurs.   

A tous, députés et exécutifs, nous rappelons que le débat sur ce sujet est clos. Il est temps maintenant de regarder de l’avant, vers le future : Ce qui est fait, est fait.

La société sud-Kivutienne ne doit pas être divisée à cause de ce qui s’est passé à l’assemblée provinciale aujourd’hui.

Chaque citoyen a son point de vue à ce sujet mais à la fin il n’y a que 48 personnes qui avaient la décision du sort du gouvernement provincial. Rien ne sert donc d’alarmer la province et de la diviser.   

Le gouverneur de province a décidé de ne pas se rendre à la plénière bien qu’invité pour y présenter ses moyens de défense devant les députés ce jeudi, tel que le veut notre constitution. C’est son choix, il devra l’assumer. Les députés ont fait un vote pour exprimer leur choix aussi.

Le peuple demandera aussi des comptes à ces députés aux prochaines échéances que l’on espère avoir en 2023. Ils devront aussi assumer leur choix. C’est ça le système que nous avons majoritairement choisi en 2006.  

J’invite ici Mr Théo Ngwabidje, en bon démocrate à s’incliner devant la décision de l’assemblée provinciale. Nous espérons qu’il ne va pas rejoindre la longue liste des gouverneurs de par le pays qui font la honte en cherchant à tout prix à s’accrocher bec et ongle au pouvoir par des stratagèmes divers et multiples. C’est un recul de notre démocratie. Le pouvoir se conquiert, se conserve et se perd. C’est la règle de la démocratie.

A l’impossible nul n’est tenu ! Mr Théo a fait ce qu’il a pu pendant ces deux ans et demi passée à la tête de la province du Sud-Kivu. Et nous nous en serons reconnaissants. La vie continuera et le Sud-Kivu ne va pas disparaitre. Espérons que celui qui viendra après lui apprendra des erreurs de ses prédécesseurs.

Ce que nous voulons tous et désirons c’est l’essor et le développement de notre chère province ! Alors mettons-nous au travail ! 

Rev Kyalangalilwa M Nicolas, Acteur de la Société Civile du Sud-Kivu

laissez votre commentaire