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RDC : Affaire Vital Kamerhe, les dessous d’une libération politique (DECRYPTAGE) 

Retoquée à plusieurs reprises en première instance comme en appel, finalement la libération provisoire de Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi a été actée par la Cour de Cassation dans la soirée du lundi 06 décembre 2021 où l’homme avait pu rejoindre les tiens.

L’ancien tout puissant Directeur de Cabinet du Président Félix Tshisekedi bénéficie de cette mesure en raison de « son tableau médical très préoccupant » lit-on dans la décision de libération.

Ce rapport faisant état « d’une hypertrophie du rectum intraventriculaire et d’une insuffisance diastolique », une résultante d’une insuffisance cardiaque due une anomalie de la contraction du muscle cardiaque ventriculaire de remplissage du cœur.

Les seuls rapports médicaux réalisés durant sa détention sur le prisonnier datés des 20,21 et 24 avril 2020 ; du 18 décembre 2020, du 30 mars, du 08 avril ainsi que du 27 octobre 2021 ne peuvent à eux seuls justifier de la décision de la Cour si une recommandation n’est pas venue d’ne haut.

Son état de santé se serait détérioré depuis le depuis de son incarcération, raison de le voir suivre des soins appropriés en dehors du milieu carcéral en attendant l’examen de son pourvoi en cassation. 

Or, tout le monde sait que Vital Kamerhe ne séjournait plus dans le centre pénitencier de Makala, mais dans un appartement aménagé du Centre hospitalier catholique Nganda de la commune de Kintambo où il avait été admis le 23 aout 2020 après avoir quitté la prison de Makala où il ne serait resté que 15 jours depuis son arrestation le 8 avril 2020. 

Du reste, c’est l’avocate conseil de l’octogénaire libanais Samih Jammal qui affirme du « caractère politique de cet élargissement » du célèbre prisonnier.

Car tout comme l’entrepreneur libanais ainsi que le fonctionnaire de la présidence de la République Jeannot Muhima Ndoole ; tous trois dont Kamerhe étaient poursuivis dans le même dossier lié au détournement de deniers publics et respectivement condamnés en appel à 13 et à 6 et à 1 an de travaux forcés. 

Même si la décision vient d’un organe judicaire, « la libération de Kamerhe elle, semble à n’en douter point politique » à deux ans d’une présidentielle à laquelle Félix Tshisekedi sera probablement candidat à sa propre succession. 

Coïncidence ou pas, l’un des avocats de Kamerhe ayant contribué à l’obtention de sa libération n’étant autre que Me Pulusi Eka Hugues, celui-là même qui avait obtenu la libération d’un autre prisonnier condamné en la personne de l’ancien ministre de la Santé et cadre e l’UDPS le parti de Tshisekedi, le Dr Eteni Longondo. 

Un œil vers l’extérieur…  

Même si les conditions lui imposé paraissent strictes, à savoir rester discret et ne peut se présenter aux ports, aéroports, gares et autres postes frontières tout en étant contraint de résider dans sa résidence de la Gombe ; interdiction de faire obstruction à la poursuite de l’instruction et s’acquitter d’une caution de 500.000 dollars américains. 

Kamerhe a déjà en tête de solliciter une autorisation de sortie du pays soit pour l’Afrique du Sud, soit pour la France où il possède des résidences pour se reposer et se soigner.

Ce qui n’empêche que la même cour dit qu’il peut quitter Kinshasa avec une « autorisation expresse et écrite du Procureur Géneral de la Cour de Cassation et pour une durée n’excédant pas trente jours ». 

L’homme au cœur du pouvoir ? 

Comme hier sous Mzé Laurent-Désiré Kabila à Joseph Kabila, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi ; malgré les tumultes, serait resté « l’homme des intrigues au cœur du pouvoir ».

Ce qui ne se dément pas aujourd’hui sous Félix Tshisekedi où malgré sa détention et sa condamnation, il aurait gardé toute son influence politique. 

Pour preuves et durant son absence, nombres de ses proches ont été promus à des postes de responsabilités au sein de l’administration présidentielle où l’ancienne Conseillère au Collège judiciaire Nicole Ntumba Bwatsha est devenue Directrice adjointe du Cabine du Chef de l’Etat.

Un autre membre du pré-carré, Kalimira Kabagaya Nicolas est nommé DGA ai à L’Office de Promotion des Petites et moyennes Entreprises Congolaises (OPEC).

Toutes ces ordonnances portant la signature de Félix Tshisekedi… apparemment le chef de l’Etat ayant toujours gardé un contact avec lui depuis son arrestation-incarcération.   

Une opinion déboussolée 

Dans l’opinion populaire comme auprès de certains membres de l’entourage présidentiel, les gens restent plus que divisés par rapport aux décisions politiques. Car, l’on ne peut expliquer qu’un simple vol, un « Kulunas » se retrouve à Kanyama Kasese purger sa peine en cultivant le maïs et qu’un détourneur des millions des caisses de l’Etat s’en sort aisément. 

Comment faire accepter la libération provisoire d’Eteni Longondo, ex-ministre de la Santé accusé de détournement de fonds Covid-19, l’inertie de la procédure visant Matata Ponyo, ancien Premier ministre de Kabila devant être jugé devant la Cour constitutionnelle avant que celle-ci ne se déclare incompétente. 

Mais aussi et surtout la grâce présidentielle accordée à Willy Bakonga Wilima aujourd’hui évaporé dans la nature que beaucoup peinent à expliquer.

L’ex-ministre de l’Enseignement a en effet été remis en liberté neuf mois après avoir été condamné à trois ans de prison pour blanchiment et transferts vers l’étranger de capitaux.

Une si longue liste avec Modeste Makabuza et Charly Wenga, les ex-Directeurs Généraux de la Société congolaise de construction (Sococ) et de l’Office des voiries et drainage (OVD) ; qui ont été eux aussi graciés. 

« La justice semble avoir un sérieux problème dans le pays même si Félix Tshisekedi a beau en avoir fait l’une de ses priorités, la lutte contre la corruption est-elle à la peine en RDC ? » s’interroge un Kinois déboussolé.

Le député national élu de Kananga dans le Kasaï Central Claudel Lubaya s’en offusquant même sur son compte Twitter :  #RDC La lisibilité de la lutte anti corruption est à ce jour brouillée par la valse de grâce présidentielle maquillée, de fausse liberté provisoire et de semblant de séjour à l’hôpital. Ce mauvais signal constitue une entorse aux lois du pays et une prime à l’impunité pic.twitter.com/Om1shEXPp2  — Lubaya Claudel André (@LubayaClaudel) November 29, 2021

Commentaires (Total : 1)

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Cesar BISIMWA Ben cirhuza 14/12/2021 05:53:33

....rectum intraventriculaire....svp faire une relecture de vos posts avant publication ...c'est aussi cela le journalisme

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