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Sud-Kivu : "Red Tabara et Kigali participent-ils au plan de déracinement des Banyamulenge? (Tribune) 

Depuis plusieurs années, la région des hauts plateaux des territoires de Fizi, Uvira et Mwenga au Sud-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo fait face aux conflits armés à caractère communautaire et ont entraîné des graves violations des droits humains.

L'on a enregistré des morts, des villages incendiés, des bétails volés et des déplacements massifs des populations.

Cette région est devenue un champ de bataille entre groupes armés étrangers et locaux, notamment : le Red Tabara, le FNL, les Maï-Maï, Twirwaneho, Gumino, Android,... et récemment, une incursion de l'armée Burundaise a été signalée dans la zone.

Cette situation inquiète plus d'une personne. C'est notamment, le député honoraire, M. Énock Sebineza, qui, dans sa tribune parvenue à Libregrandlac.com, fait allusion à un groupe armé (Red Tabara) qui serait soutenu par le gouvernement Rwandais sur des terres conquises du Sud-Kivu en RDC pour participer au plan de déracinement des Banyamulenge.  

Depuis ce 19 janvier 2022, il circule un communiqué daté du même jour du mouvement rebelle burundais RED TABARA qui porte la signature de son porte-parole Mr Patrick NAHIMANA dont le contenu devait choquer  la conscience nationale congolaise dans son fond et sa forme.

Tenez ! Selon toutes les sources généralement bien informées, le Red Tabara est formé des putshistes burundais de 2015, hutu et tutsi partis se réfugier au Rwanda.

En 2016, le Rwanda, à l’aide des services congolais,  les ont installés dans la localité de Kiryama, mon village natal,  en groupement de Kigoma, chefferie Bafulero, Territoire d’Uvira au Sud-Kivu. Il( Red Tabara) tenta en vain de nouer des alliances avec la Communauté Banyamulenge.

Il réussira à le faire avec les mayi mayi autoproclamés généraux issus des communautés voisines Bafulero, Bavira,  Banyindu et Babembe dont les chefs en vue sont : William Yakutumba, Ilunga Rusesema, Mushombe, John Kasimbira dit Makanaki, Gashumba etc…  C’est en avril 2017 que ce groupe, après avoir consolidé ses alliances avec les mayi mayi, débuta les attaques systématiques contre les banyamulenge sur différents terroirs (Bijombo, Kamombo, Itombwe/Savane et l’ihinterland de Minembwe) des banyamulenge en tuant, pillant les vaches, brûlant les villages et proclamer vouloir chasser les Banyamulenge au motif qu’ils sont étrangers. 

C’est en avril encore 2021 que cette région de Rurambo jusque-là épargnée à la suite  d’une résistance locale de toutes les communautés qui avaient réfusé de se rentrer dédans. Mais hélas ! Devant l’impossible nul n’est tenu, faute des forces de sécurité elle fut complétement mise à sac par la même coalition (12 villages banyamulenge incendiés, dont 90 sites complètement razziés, 21 morts et plus de 5000 vaches razziées.) 

Le Red Tabara obtiendra par la suite le soutien de certains leaders politiques de  ces communautés pour proclamer officiellement la chasse aux tutsi( Banyamulenge).

Ces appels à la haine, à l’extermination d’une partie de la population congolais n’a jamais ému l’opinion nationale ni alerté la justice.

Ceux qui ne cachent pas leur haine contre les Banyamulenge tiennent des meetings populaires et appellent leur base à s’armer et en finir avec ceux qu’ils considèrent comme des intrus étrangers.

Ces discours sont régulièrement relayés par une diaspora déchainée et mobilisée contre tout tutsi congolais les considérant comme des rwandais. Des députés et leaders d’opinion haineux ne  sont-ils pas des alliés objectifs de Red Tabara dans le nettoyage ethnique des Banyamulenge ? La réponse est oui. 

Depuis plus d’un mois l’on parle des hommes en armes qui seraient des forces de défense du Burundi pour traquer ses rebelles qui occupent les hauts et moyens plateaux des territoires de Fizi, Uvira et Mwenga/Itombwe/Lwindi et qui organisent régulièrement des incursions au Burundi à partir d’Uvira.

Ces combats se passent dans la région de Rurambo précisement Bibangwa et Kitoga que le Red Tabara avait occupé depuis tout ce temps en chassant tous les Banyamulenge. Leur quartier général se trouve à Malimba/Masango.

Nous étions sidérés d’entendre Mr Byadunia André de la société civile d’Uvira nier la présence de Red Tabara à Kitoga comme pour apporter un soutien tacite à ces criminels.  Ce qui est navrant, c’est lire ce communiqué de Red Tabara qui dénonce d’être attaqué par l’armée burundaise dans ces villages.

Ce qui est grave et prouve sa détermination en alliance avec les mayi mayi qui combattent à leurs côtés à exterminer les banyamulenge, il accuse encore les banyamulenge pour justifier les massacres qu’ils ont commis et vont continuer à commettre contre notre communauté.  

Nous prenons le gouvernement congolais et la communauté internationale par la MONUSCO présente dans la région à témoin, qu’un groupe armé soutenu par le Rwanda commet des crimes contre l’humanité en RDC .

Dans ce communiqué, le Red TABARA cite les Banyamulenge comme ennemi.  

L’absence des FARDC dans la région depuis plus d’une année inquiète et est perçue comme une trahison par ce peuple en extinction, abandonné par ceux qui étaient censés les protégés.  

Le Red Tabara serait-il sur une terre ‘’sans maître’’ pour ainsi participer au déracinement des Banyamulenge qui dure cinq ans ? N-O-N, le gouvernement doit agir ! 

Le gouvernement doit agir vite pour mettre fin à cette situation tragique des tueries, des pillages, de destruction de ces hauts plateaux.

Ramener la sécurité et remettre les populations en errance dans leurs lieux d’origine . 

Fait à Bukavu, le 21 janvier 2022  Enock RUBERANGABO SEBINEZA, député honoraire

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