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RDC : La main lourde de la justice, peine de mort requise contre Ferdinand Kambere

Contre toute attente, le Ministère public par le Procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de la Gombe a requis lundi 07 mars 2022 « la peine capitale » contre Ferdinand Kambere Kalumbi, Secrétaire Permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) poursuivi pour « tentative de meurtre » sur la personne Bukasa Kabambi Ardent, un camarade du même parti politique.

Ce réquisitoire lourd de conséquence tout comme de sens continue de créer la stupéfaction dans l’opinion d’autant plus que la justice est allée au-delà de ce que l’on pouvait s’imaginer. Surtout que le plaignant Bukasa Kabambi Ardent avait dans l’entretemps retiré sa plainte en justice contre le responsable de son parti en date du 27 décembre 2021.

Accusé de coups et blessures sur la personne de Kabambi lors d’une vive dispute dans un restaurant de Kinshasa, Ferdinand Kambere Kalumbi avait été interpellé à Kinshasa le lundi 20 décembre 2021 sur plainte du même Bukasa Kabambi Ardent et transféré le lendemain, soit le 21 décembre 2021 à la Prison Centrale de Makala après une première nuit passée dans le cachot du parquet près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe.

Alors qu’il aurait dû sortir de la prison et peut-être attendre son procès après le retrait de sa plainte par Bukasa Kabambi Ardent, le Ministère public décidait de la poursuite de l’action judiciaire, requalifiant l’infraction en « tentative de meurtre ». Depuis lors, l’incriminé Kambere a demeuré en prison, toutes ses demandes de mise en liberté provisoire rejetées.

Plaidant non coupable et sollicitant purement et simplement son acquittement, Ferdinand Kambere Kalumbi avait également pour sa part porté plainte contre Kabambi. Un dossier classé sans suite par le Parquet Général de Kinshasa Gombe, arguant le fait que « le retrait de la plainte de Kabambi ne veut nullement dire abandon des poursuites, l’infraction de trouble de l’ordre public » demeurant dans le chef de Kambere.

« Je suis appelé par le réquisitoire du Ministère public à être condamné à la peine capitale pour des faits que le professeur Nyabirungu, principal témoin ; a qualifié de bénin, de querelles de cabaret et des faits que moi-même je n’ai jamais reconnus. Je suis victime d’une cabale politique montée par les deux dont Ardent Bukasa Kabambi et bien d’autres comme cela a été démontré par mes avocats » estimait Ferdinand Kambere, lors de l’audience de ce lundi 7 mars consacrée aux plaidoiries et au cours de laquelle la parole lui a été donnée après le réquisitoire du ministère public.

La partie civile Bukasa Kabambi Ardent sollicite 217.000$ à titre de dommages-intérêts contre un dollars américain pour son action reconventionnelle. Ce qui n’empêche de souligner la disproportion entre les faits incriminés et la sentence réclamée qui est évidente.

Le Tribunal ayant promis de rendre son jugement dans le délai légal, soit le 17 mars 2022 ; la peine de mort n’existant plus dans le droit congolais, l’on ne se doute pas que le présumé Kambere soit simplement relaxé de toutes les charges contre lui.

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