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Gestion de l’éruption volcanique du 22 mai 2021 : le gouvernement reconnaît qu’il y a eu beaucoup de failles

Alors que se tient à Goma dans la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC la première conférence internationale sur la gestion des volcans des Virunga, le ministre congolais en charge de la recherche scientifique et de l'innovation a reconnu samedi 19 mars que la gestion de l’éruption volcanique du 22 mai 2021 avait des failles.

 Pour José Mpanda Kabangu, les expériences du passé conduisent souvent à l’amélioration. Le ministre de la recherche scientifique est convaincue qu’avec la contribution de tous les participants, une solution durable pour la bonne gestion des éventuelles éruptions volcaniques sera trouvée.  

« Les expériences du passé dans la gestion de l'éruption volcanique du Nyiragongo ont fait que j'arrive à décider qu'il était important de se mettre et de réfléchir avec tous les experts du monde qui arrivent à gérer au quotidien les éruptions volcaniques dans leurs pays. Après cette éruption, j'ai été interpellé à l'assemblée nationale et cela m'a poussé à l’organisation de cette conférence. J'avais proposé l'idée au premier ministre et au président de la République, ils ont accepté », a confié José Mpanda Kabangu lors d’une exclusivité à Libre Grand Lac.

Les erreurs du passé

Avocat, ministre de la recherche scientifique et de l'innovation technologique, José Mpanda, reconnait que la catastrophe naturelle ne doit tout de même pas ravager la population.

« L'éruption volcanique est une catastrophe naturelle mais il faut prendre des précautions pour que la population soit sécurisée et protégée. J'ai été au premier et au deuxième gouvernement, il s'est fait que la gestion quotidienne de l’éruption volcanique du 22 mai n'était pas adéquate car il y a eu d'insuffisances », précise-t-il.

 Formation et encadrement du personnel de l’OVG

D’après le ministre, le personnel de l’OVG n’était pas bien encadré pendant la catastrophe. Il rassure tout de même que cette situation ne pourra plus se répéter.

« Les agents scientifiques de l'OVG n'étaient pas beaucoup encadrés par le gouvernement. Tout était lié par les partenaires qui sont venus aider l'OVG à fonctionner. Avec le gouvernement, nous avons décidé que toutes les failles qui ont eu lieu avant ne doivent pas être répétées. Il y a eu beaucoup de failles au niveau de la gestion du volcan, ces failles-là ont fait que nous puissions arriver à recourir aux autres chercheurs, scientifiques étrangers pour pallier ces failles », confie le ministre à Libre Grand Lac.

 Les sinistrés abandonnés depuis le début de l’éruption

Lors de l’éruption volcanique du 22 mai, les sinistrés sont partis à leurs frais à Bukavu, à Kalehe, à Masisi, à Idjwi, à Rutshuru et à Sake semblent, dans leur majeure partie, avoir compté sur des solutions de solidarité familiale et communautaire plutôt que sur de vraies mesures publiques d'aménagement d'espaces d'accueil et d'hébergement ou de restauration conséquente. L'attentisme vis-à-vis des organisations non gouvernementales, des bailleurs des fonds multilatéraux et bilatéraux qui est devenu une seconde nature dans la gestion publique congolaise a eu un impact psychologique, matériel et moral immense sur les populations concernées par ce sinistre. Interdits de rentrer dans leurs parcelles détruites par la lave, ces sinistres n’ont toujours pas retrouvé leur vie d’avant.

Notons que cette éruption avait fait selon le gouvernement congolais 32 morts dont 14 personnes lors de l’évacuation de la ville et 24 personnes brûlées par la lave, 40 adultes signalés disparus, plusieurs enfants et beaucoup d’hospitalisations. Plus de 4 500 ménages (environ 20 000 Congolais) se sont retrouvés sans abri.

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