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RDC : Jean Marc Kabund autoproclamé « opposant » s’en prend frontalement à Félix Tshisekedi !

C’est dans l’enceinte de sa somptueuse résidence de Kingabwa de la commune de Limete que Jean Marc Kabund a Kabund, s’est adressé à une poignée de ses supporters et aux médias ce lundi 18 juillet 2022 dans un point de presse tant attendu depuis des mois.

Dans une mise en scène orchestrée autour de la chanson de l’artiste ivoirien Kerozen passant en boucle et aux phrases biens choisies du genre « tous ceux qui t’ont humilié vont te respecter, tous ceux qui t’ont jeté vont te rechercher, tous ceux qui t’ont enterré vont te déterrer » ; Kabund annonce de go ce qui n’était un secret pour personne depuis son exclusion de l’UDPS/Tshisekedi, la création de son parti politique ; « L’Alliance pour le Changement (AC) ; un parti de gauche prônant la sociale démocratie ayant pour devise « Liberté, Egalité et Justice » dont l’autorisation de fonctionnement n’est pas encore accordée par le ministère de l’intérieur.

D’entrée de jeu, il fustige la gestion de Félix Tshisekedi qu’il qualifie de « chaotique » près de quatre ans après son arrivée à la tête du pays tout en promettant de mobiliser le peuple pour chasser Félix Tshisekedi en 2023 : « C’est fini, il n’y a plus rien à espérer avec le Président Tshisekedi et l’UDPS qui ont échoué. Le pouvoir en place est incapable, je demande au peuple de se mobiliser pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir » a-t-il argué. Pour lui, il faut un nouveau leadership au sommet de l’Etat pour espérer au changement ainsi que l’amélioration des conditions sociales et sécuritaires de la population.

Plutôt que de donner les grandes lignes de sa vision politique au travers de son projet de société, Kabund s’est autoproclamé « opposant » s’en est pris frontalement et violement au régime de Félix Tshisekedi qu’il a nommément cité à plusieurs reprises, allant jusqu’à le considérer comme un « danger au sommet de l’Etat » : « L’appareil de l’État se détériore et devient de plus en plus un club d’amis pour les apprentis sorciers de tous bords exerçant leur stage au sommet de l’État. Il faut rapidement tourner la page Félix Tshisekedi. Il est clair que monsieur Félix Tshisekedi aujourd’hui, doit être considéré comme un danger au sommet de l’État ».

De l’appareil de l’Etat dont pourtant il a fait et fait encore partie, il s’exonère en déclarant : « L’appareil de l’État se détériore et devient de plus en plus un club d’amis pour les apprentis sorciers de tous bords exerçant leur stage au sommet de l’État ».

Sur son programme d’action immédiat, rien d’annoncer pour celui qui veut désormais endosser le costume du leader de l’opposition a rappeler « les turbulences émaillées d’actes de sabotages, d’humiliations, d’ingratitudes et même des calomnies » qu’il aurait subi en début de cette année 2022 sans pour autant expliquer sa part de responsabilités dans tout ce qui lui en est advenu.

En guise d’explications, Kabund constate « l’absence d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef du président Félix Tshisekedi » d’une part et d’autre part de « l’incompétence notoire ». L’homme de Limete parle ensuite d’un « nouvel ordre politique » qu’il considère comme une « alternative crédible à l’échec du régime Tshisekedi ».

Se disant incontestablement « héritier idéologique » du parti de la gauche congolaise fondé par Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Kabund ignore de souligner que contre les statuts de ce même parti alors que Félix Tshisekedi avait fait de lui le président ad intérim contre la volonté des organes du parti.

L’on sent bien qu’au travers de son discours, Kabund qui connait bien que la place de l’opposant au régime en place coûte cher et comme un khalife qui voulait à tout prix prendre la place du khalife, ainsi déclare t’il urbi et sans égard aucun au respect due au Chef de l’Etat « avoir essayé en vain de rappeler à l’ordre jour et nuit celui avec qui nous avons pensé incarner ladite vision qui consiste à l’amélioration sociale des conditions de nos populations à travers une gestion orthodoxe de la chose publique d’où la célèbre phrase Le Peuple d’Abord ». Félix Tshisekedi appréciera sans doute !

L’ancien Secrétaire Général de l’UDPS/Tshisekedi exclu du parti pour ses propensions et ex-1er Vice-président démissionnaire de l’Assemblée nationale égrène et fustige les griefs contre Félix Tshisekedi : « des multiples et improductifs voyages diplomatiques qui n’ont rien ramené au pays, le projet RAM qualifié d’escroquerie d’Etat, le régime des jouisseurs dont faut barrer la route ; et enfin cette accusation gravissime selon laquelle le Président de la République en place préparerait un glissement du calendrier électoral et une fraude massive aux prochaines élections ».

Et de prévenir comme un défi que « ne pas organiser des élections libres, démocratiques et transparentes dans les délais constitutionnels en dépit du bilan largement négatif, trahirait notre idéal de combat, détruirait le mythe Etienne Tshisekedi et tacherait sur la mémoire de nos martyrs ».   « Je suis déçu de vous annoncer que, le régime Tshisekedi a décidé de mettre en péril la périodicité, la sincérité et la transparence des élections en préparant le glissement ainsi qu’en orchestrant une fraude massive aux prochaines élections », a-t-il laissé croire.

Kabund rappelle avoir « discuter plusieurs fois avec Félix Tshisekedi quant à ses plans, tout en lui rappelant l’épisode noir du carton jaune du 19 décembre 2016, marche organisée par feu le Dr Etienne Tshisekedi afin d’exiger la tenue des élections dans les délais constitutionnels où Félix Tshisekedi, et moi-même, étions dans la rue. Ce jour-là, nous avions assisté à un carnage où plusieurs jeunes avaient perdu la vie et le soir du même jour, le siège de l’UDPS avait été attaqué et 7 personnes ont péri calcinées ».

Un « épisode sombre de notre histoire commune qui traduisait non seulement notre engagement dans l’instauration d’un Etat véritablement démocratique fondé sur les valeurs qui sous-tendent toute société moderne mais aussi le caractère cosmogonique de notre combat au regard de nombre de victimes enregistrées dans nos rangs que nous considérons à juste titre comme des martyrs de la démocratie » poursuit Kabund.

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