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Sud-Kivu : Constructions anarchiques, Ngwabidje choisi-t-il les funérailles des victimes ?  

 

La saison de pluie s’annonce et des dégâts matériels et humains sont à la porte de la ville de Bukavu. Une ville menacée par des érosions et éboulements  dus aux constructions anarchiques sur les collines qui la surplombent. L’autorité de l’Etat est totalement absente sur ce chapitre.

Les collines les plus dangereuses sont de l’ITFM, Ruvumba, la Sapinière vers la route Ruzizi II où à chaque saison des pluies on enregistre des morts dues aux éboulements qui emportent personnes et maisons.

Cette année en date du 25 avril, un éboulement de terre a fait huit morts, dont une femme enceinte et un étudiant, et neuf blessés graves. Cinq maisons et trois véhicules avaientégalement été endommagés sur la colline surplombant le Lycée Wima.  

Ngabidje et la démagogie

Huit morts suffisaient pour tirer le gouverneur de province de son fauteuil pour se rendre compte du degré de détérioration de l’écosystème sur cette entité de la commune de Kadutu.  

Sur place, Theo Kasi, avait accordé unultimatum d'un mois pour démolir toutes les maisons sur cette colline qui présente un danger.

« Dans un mois je vais revenir ici pour détruire toutes ces maisons qui sont construites illégalement», s’adressait Théo Ngwabidje à la masse en pleurs.

Quatre mois se sont écoulés, l’autorité provinciale lorgne son fauteuil, aucun plan d'évacuation n'a été exécuté et les constructions anarchiques ont repris sur le site. Théo Ngwabidje est vraisemblablement ce gouverneur qui ne s’active que quand les intérêts économiques sont menacés. Ceci s’expliquerait par son activisme dans l’interdiction de la circulation des motocyclistes sur l’artère principale de Bukavu. Cette fois-ci, il a tenu à sa parole et a mobilisé police et armée pour intercepter tout motocycliste récalcitrant et lui infliger des amendes.  

Une autre promesse non tenue est celle faite aux habitants de Nyakaliba en commune de Kadutu. Lorsde l’incendie du 27 septembre 2021, non loin du Lycée Wima, il avait encore promis démolir toutes les maisons car étant, selon lui, sur un site impropre à la construction. Une année après; les maisons y ontpoussé, l’autorité n’est qu’un bon diseur.

Les pluies qui se sont abattues sur la ville de Bukavu ont crée des têtes d'érosion sur la colline surplombant le Lycée Wima sur la route nationale numéro 2 (RN2) non loin de l’arrêt bus Mugogo.

Deux têtes d’érosions sont visibles sur le lieu. La première se trouve juste à quelques mètres de l’entrée du lycée et la seconde au niveau du grand canal qui sépare le Lycée Wima et la concession des pères Carmes. A ce niveau, des fissures sont visibles sur la chaussée, faisant savoir que le danger est imminent. Malgré cela, l’autorité provinciale a été incapable d'évacuer ce site afin de préserver les vies humaines.

Des funérailles sponsorisées par le Gouverneur

Bonté, honte, culpabilité? Difficile de définir le geste du gouverneur à chaque éboulement de terre. En tout cas, il est toujours présent pour présenter ses condoléances aux familles qui ont perdu les leurs. Comme au Lycée Wima et partout ailleurs, il prend en charge l’enterrement des victimes et les soins médicaux des blessés.

Avec les pluies qui s’annoncent dans la ville de Bukavu et les constructions faites sur ces lieux, le gouverneur Théo Ngwabidje devra remplir ses poches afin d’assister toutes ces familles qui ont construit sous son nez sur des sites hautement dangereux.

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