Nord-Kivu : la distribution de l’aide humanitaire du gouvernement se solde par 3 morts et plusieurs déplacés blessés
Coincés par la misère indescriptible, les déplacés n’ont pas attendu la distribution de l’aide humanitaire du gouvernement provincial. Ils ont sauté sur les vivres. Malheureusement voulant les disperser, la police a procédé par des tirs de sommation, plusieurs déplacés ont été blessés et 3 en sont morts.
Peu avant, Prisca Loanda, Coordonnatrice des experts près le conseillé des affaires humanitaires dans le gouvernement provincial du Nord-Kivu a demandé aux déplacés de s’apaiser et de partager l’aide sans tension.
« Nous leur amenons un message de compassion pour leur dire que nous sommes de cœur avec eux. Notre présence en ce lieu témoigne que leur situation nous artiste et nous les encourage à demeurer très forts et à faire confiance à nos militaires qui se battent jour et nuit sur les fronts à Rutshuru », a dit aux déplacés Prisca Loanda, après la remise symbolique de l’aide.
Serutoke Jean, père de 2 enfants était aussi sur les lignes, espérant bénéficier de l’aide. Malheureusement il a perdu son frère Rukomeza Serutoke dans les meutes. Blessé à la jambe droite, ce jeune de 27 ans a également perdu la bâche de sa maison de fortune avec tous ses biens.
« Voici ce qui reste de ma maison, ils ont tout emporté, ils ont pris ma bâche et tous mes biens. Il ne reste plus que ces sachets qui laissent entrer de l'eau. Les gens étaient très affamés, quand ils ont vu que la nourriture était rentrée dans des véhicules de la police, les gens ont tenté de prendre quelque chose par force. J'avais mon grand frère, malheureusement il a reçu une balle et il est décédé parmi les 3 victimes. Pourtant nous étions ici en train de souffrir ensemble. Pendant que j'attendais quelque chose là-bas, des inconnus ont emporté ma bâche et tous mes biens j'ai également été blessé à la jambe »
Maombi Glibert est le secrétaire de tous les déplacés de Rutshuru se trouvant dans le Territoire de Nyiragongo. Il déplore la mort de 3 personnes et appelle à une enquête sérieuse pour que les auteurs répondent de leurs actes.
« Nous sommes arrivés au Bureau et nous avons entendu le crépitement de plusieurs balles. Nous avons vu des personnes partir avec des sacs de farine ou du riz. Après nous avons malheureusement après la mort de 3 déplacés. Que les enquêtes soient menées pour que les auteurs répondent de leurs actes ».
Depuis la reprise des affrontements entre les forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, l'organisation des nations unies OCHA-RDC a alerté sur l'arrivée de plus de 70.000 déplacés en territoire de Nyiragongo. L'organisation déplore le fait que ces personnes vivent sans assistance humanitaire. Depuis mai dernier, 18 personnes ont déjà trouvé la mort dans ce camp à la suite de mauvaises conditions de vie.
