RDC : des mineurs clandestins expulsés manu militari d'une mine de Glencore
En RDC, le gouvernement durcit le ton contre les mineurs illégaux. Plusieurs d’entre eux ont été forcés de quitter une mine de cobalt et de cuivre exploitée par une filiale du géant suisse Glencore dans la localité de Kolwezi, dans le sud du pays.
Selon la presse locale et les ONG de la société civile, les forces de sécurité mise à contribution dans ce déguerpissement ont usé de leurs armes contre les creuseurs artisanaux. Toutefois, il n‘était pas clair qu’il s’agissait de balles réelles ou balles blanches.
L’initiative des autorités congolaises survient après l‘épuisement du délai accordé aux mineurs illégaux pour quitter les mines. Fin juin, plus de quarante d’entre eux ont trouvé la mort lors d’un glissement de terrain dans une mine de Kolwezi.
Glencore avait alors appelé à la « raison », estimant qu’environ 2 000 mineurs illégaux pénètrent sur ses exploitations chaque jour.
Fuite en avant
« Dès demain, si vous repassez ici, vous ne verrez plus un clandestin, ni un voleur venir voler comme ils le font là. On va prendre des dispositions pour évacuer tout le monde. Déjà, le gouverneur de province, en collaboration avec la société civile avait pris les dispositions pour trouver un site d’exploitation artisanal qui existe malheureusement ces hors-la-loi ne veulent pas suivre, ne veulent pas accepter de travailler là-bas » s’est indigné auprès du site Actualité.cd Basile Olongo, vice-Premier ministre de l’Intérieur et de Sécurité, présent sur les lieux de l’expulsion.
Des arguments et une procédure battus en brèche par les activistes congolais qui considèrent l’opération comme une fuite en avant du gouvernement congolais. De leur point de vue, chasser les mineurs n’atténuera en rien la pauvreté qui force les gens à se livrer à des activités minières illégales.
La RD Congo produit plus de la moitié du cobalt mondial, composant essentiel des batteries pour téléphones mobiles et voitures électriques. Mais les bénéfices de cette exploitation tardent à se répercuter sur la population, dont les revenus figurent parmi les plus faibles au monde.