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RDC : Vers une nouvelle aventure sécessionniste sans lendemain du Katanga ?

C'est une idée funeste d'une nouvelle aventure sans lendemain de sécession du Katanga qui serait fortement favorisée par certains «  fils égarés  » de la République. Et ce, après la menace ratée d'un coup d'État militaire contre Félix Tshisekedi orchestré par les anciens kabilistes sous la houlette du «  généralissime  » John Numbi Banza Thambo aujourd'hui en fuite au Zimbabwe .

Une malencontreuse idée encouragée par une «  main étrangère  » et soutenue par certains milieux d'affaires notamment belges, français et américains comme ce fut le cas le 11 juillet 1960 par la toute-puissante  Union minière du Haut Katanga  (UMHK) belge lorsque  Moïse Tshombé  proclame unilatéralement l'indépendance de son Etat du Katanga. Les néo «  apprentis sorciers  » de la nouvelle division du pays ruminent en secret cette mauvaise pensée pour bien avant la fin de cette année 2023.

Au reste, qui ne se souvient pas que l’ancien État du Katanga dont la survie ne durera pas trop longtemps, avait fini par être réuni de force au reste du Congo-Kinshasa trois ans plus tard ; avec la participation des troupes de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Selon des sources crédibles, le moment attendu pour déclencher ce forfait hostile étant probablement septembre 2023 lorsque la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle auront déterminer les noms des candidats autorisés à concourir à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. L’étincelle attendue étant la probable non rétention du candidat Moïse Katumbi.

Surtout que le Chef de l’Etat actuel Félix Tshisekedi, candidat déclaré à sa propre succession ; est vigoureusement contesté par l’ensemble des prétendants qui oublient que c’est la constitution en cours qui lui accorde cette possibilité de se représenter pour un deuxième et dernier mandat à la tete du pays.

Pour y parvenir, une campagne de recrutement d’anciens militaires comme autres rebelles exilés et des contacts avec des mercenaires seraient actuellement en cours de l’Angola au Congo Brazzaville en passant par la Centrafrique ; l’Allemagne, la Belgique, la France et le Royaume Uni. A la manœuvre, certains éléments de l’ex-rébellion du Mouvement de Libération du Congo (MLC) pourtant reconvertis dans la Police Nationale Congolaise (PNC) et dans les institutions actuelles mais qui ont été recrutés pour la sale besogne.

Les nouveaux ministres de la Défense nationale et de l’Intérieur ; Jean-Pierre Bemba Gombo et Peter Kazadi Kankonde devront avoir un œil bien ouvert sur ces éléments qui opèrent à travers le pays, y compris à Kinshasa.

L’arrestation à Bruxelles du marchand d’armes belge Thierry Lakhanisky le 13 septembre 2022 qui fut en contact avec John Numbi en 2021 après sa disgrâce intervenue à la mi-juillet 2020 et sa fuite au Zimbabwe fait partie de ce complot international. L’homme d’affaires présenté comme un « spécialiste des gros hélicoptères de transport, arrêté pour son implication supposée dans le commerce d’armes de guerre » reste toujours détenu en préventive dans son pays ; car suspecté par la justice belge de « l’acheminement de matériel militaire vers des pays frappés d’embargo en Afrique et au Moyen-Orient ».

Selon la radio publique belge RTBF qui révélait cette affaire jeudi 8 mars 2023, « les termes du mandat d’arrêt décerné le 14 septembre [2023 NDLR] à l’égard de Thierry Lakhanisky et d’autres suspects font état des contacts et des liens qu’ils paraissent entretenir avec l’ex-général Numbi, dans ce qui pourrait être un projet lié à un potentiel coup d’État organisé par ledit général ». Le prévenu niant les charges et explique par contre, par la voix de son avocat qu’il s’agissait de « sécuriser un référendum d’initiative populaire au sujet de l’indépendance du Katanga ».

John Numbi dont les témoignages à charge sont plus que nombreux reste à ce jour le seul suspect direct dans le dossier du meurtre de Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana. Le défenseur des Droits de l’Homme et président de l’Association La Voix de sans Voix avait été retrouvé assassiné dans la banlieue de Kinshasa en juin 2010 alors que le corps de son collaborateur et chauffeur ne l’a jamais été jusqu’à ce jour.

Lire aussi :  RDC : Les mystères des résidences de John Numbi Banza Tambo… https://www.afriwave.com/2021/09/04/rdc-les-mysteres-des-residences-de-john-numbi-banza-tambo/

Une folle idée aux conséquences incalculées

Après la tentative ratée d’une rébellion au travers des milices Bakata Katanga du sinistre Gédéon Kyungu Mutanga également aujourd’hui en fuite, il y a lieu de se demander qui se cache de nouveau derrière cette folle idée aux conséquences incalculables d’un « référendum d’initiative populaire au sujet de l’indépendance du Katanga » qui du reste n’est pas autorisé par l’actuelle Constitution congolaise promulguée le 18 février 2006.

Une certaine presse étrangère et l’armée numérique au travers des réseaux sociaux mobilisées dans cette propagande parlent d’une prétendue « lassitude katangaise » dans un « vieux dossier » sur fond de tribalisme car ayant perdu la présidence de la République par Joseph Kabila qui est revenu à un Kasaïen Félix Tshisekedi.

HTML Christian M O M A T KABULO @chrismomat·29 mars La loi ségrégationniste de l’américain Tshiani risque-t-elle de conduire à une autre sécession katangaise ? Il faut éviter de jouer avec le feu. Nous, Congolais, militons pour l’unité nationale et le vivre ensemble.

Et l’exemple par eux trouvé étant le Sud-Soudan partitionné du grand Soudan : « À cette époque, pas mal de responsables katangais, surtout ceux proches de Joseph Kabila vivent très mal cette situation et les premiers bruits d’une volonté réelle de reprise en main de la province apparaissent. On parle bien de sécession. Ce qui paraissait irréaliste jusqu’en 2011, est devenu crédible grâce à ce qui s’est passé au Soudan » explique un propagandiste relayé par les médias européens et l’armée numérique recrutée sur les réseaux sociaux.

Pour rappel, c’est le 09 juillet 2011, à la suite du référendum d’autodétermination ; que le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan. Ce nouveau pays étant l’un des plus pauvres du monde, les néo-sécessionnistes katangais sur fond d’un sentiment anti-kasaïen acerbe comptent sur les richesses du sous-sol de leur province pour accomplir leur idée macabre.

« Le Katanga est le moteur économique de la RDC mais il n’en profite pas. Il est devenu la vache à lait du pouvoir du clan Tshisekedi qui ne se gêne pas pour ponctionner notre province. Tous les jours, des Kasaïens débarquent dans notre province, poussés par le manque de développement chez eux malgré le fait que le président de la République soit de cette région. Dans ce contexte, il ne serait pas étonnant que certains Katangais aient peut-être voulu organiser à leur tour un référendum d’autodétermination. J’en parle au passé mais je pense que ce que les Katangais vivent aujourd’hui pourrait remettre ce scénario au goût du jour » explique un individu en accusant le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Pour ces individus aux idées noires toujours sur fond d’un tribalisme anti-luba assumé, « Le prochain scrutin va être déterminant. Tout le monde se rend compte, notamment avec le nombre de bureaux pour l’inscription des électeurs, très réduit par rapport à ce qui se passe au Kasaï, que le pouvoir en place tente de minorer le poids du Katanga. La tension est forte entre Kasaïens et Katangais, ce n’est pas neuf mais l’attitude du pouvoir jette de l’huile sur un feu qui couve et qui risque de s’embraser ».

 

La nouvelle rébellion armée en gestation qui devrait aboutir à la partition de la Grande province du Katanga reconstituée du reste du pays (Haut-KatangaHaut-LomamiLualaba et Tanganyika) serait aussi évoquée dans les milieux religieux catholique comme protestant de l’ancienne province du Grand Katanga. « L’activisme presque politique de l’Archevêque du Haut-Katanga Mgr Fulgence Muteba n’étant étranger à cela » commente sous anonymat une source.

Que l’on se souvienne de l’affaire dite Pasteur Ngoy Mulunda Nyanga, l’ancien président de la CENI qui avait proclamé Joseph Kabila vainqueur de la présidentielle de 2011 face à Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. N’a-t-il pas été condamné et emprisonné pour des prêches aux râlants séparatistes ?

La réconciliation katangaise organisée sous la direction et sur l’initiative de l’Archevêque métropolitain de Lubumbashi dans le Haut-Katanga, Mgr Fulgence Muteba Mugalu ; n’avait-elle pas été faite dans l’idée sous-jacente que le katangais de souche serait déconsidéré dans sa propre province par les Kasaïens envahisseurs. 

Avec la fameuse proposition au parlement de la loi dite «  Noël Tshiani  » sur un verrouillage d'accès aux fonctions de souveraineté aux seuls congolais de père et de mère, pour les sécessionnistes en herbe si cette loi pourtant impersonnelle était adoptée ; c'est leur candidat déclaré à la présidentielle, Moïse Katumbi Chapwe qui serait exclu de la course, puisque de père juif-grecque-italien et de mère présumée congolaise ou zambienne.

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