Sud-Kivu : Dr. Denis Mukwege remet officiellement la clinique juridique à la population de Bunyakiri

Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, a remis officiellement à la population de Bunyakiri le nouveau bâtiment qui va abriter la Clinique Juridique. La cérémonie s’est déroulée dans le territoire de Kalehe, dans la Pronvince du Sud-Kivu en présence du Dr Denis Mukwege et toute la notabilité de ce territoire.

La population de Bunyakiri a réservé un vibrant accueil au Dr Denis Mukwege qui, dans son discours a remercié tous les participants à l’activité et a saisi l’occasion pour présenter les activités et la mission de la Fondation Panzi, une organisation leader en matière de défense des droits humains, droits de la femme et de l’enfant dans la région.

Le Dr Denis Mukwege a expliqué les objectifs de la construction de cette clinique  notamment pour  lutter contre les violences et les mauvais traitements infligés aux femmes et enfants dans ce milieu.

Cette clinique permettra d’assurer la protection de l’enfant et de prévenir toute exploitation et violences faites aux femmes.

« Nous exécutions plusieurs projets ici à Bunyakiri depuis 2010, mais dans des maisons prise en location avec tous les risques d’instabilité. Mais ce bâtiment que nous venons de construire restera dans la communauté et permettra aux activités de la clinique juridique d’être durables et stables. La lutte contre l’impunité, la promotion de la justice, le respect des droits humaines, la construction d’une paix durable, l’autonomisation de la femmes, constituent des thématiques centrales du travail de la Fondation PANZI et de l’hôpital de PANZI, et la mise en place des activités de la clinique juridique vont y contribuer en grande partie », a dit Dr. Mukwege.

Et d’ajouter :

« Ce bâtiment est dédié aux femmes de Bunyakiri et je tenais à venir moi-même en personne participer à cette cérémonie d’inauguration de ce bâtiment pour exprimer mon respect et mon engagement et ma compassion envers ces femmes qui ont beaucoup souffert et dont la plupart avaient été admises et soignées à l’hôpital de PANZI il y a quelques années. Je voudrais leur dire que l’espoir est encore permis, c’est encore possible de reconstruire vos vies, c’est encore possible de devenir actrices du changement dans la société. Vous n’etes pas seules, et nous n’allons pas vous abandonner ».

Actif dans des actions de recherche et construction de la paix en RDC depuis plus  de 25 ans, le Prix Nobel de la Paix 2018 a reaffirmé son engagement de continuer à insister qu’il n’y aura pas de développement sans la paix, et il n’y aura pas de paix sans la  justice. Pour le moment tout son travail de plaidoyer est focalisé sur la demande de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle,  avec tous ses 4 piliers à savoir : la vérité, la justice, les réparations, et la garantie de non répétition.

« Il est important d’exhumer le rapport mapping produit par les experts des Nations Unies en 2010 et  qui est en train de pourrir dans les tiroirs  à New York. Malheureusement nous continuons toujours  à enregistrer des tueries comme à Kishishe récemment, les corps des femmes utilisé comme champs de bataille, les viols utilisés comme arme de guerre, des mouvements de déplacements massifs des populations", …. rencherit-il.

A cette occasion les équipes de la Fondation Panzi du Dr Denis Mukwege ont tenu à rappeler que la clinique juridique de la Fondation Panzi construite à Bunyakiri est un projet qui a pour rôle d’apporter une assistance juridique gratuite aux personnes vulnérables, en particulier les femmes victimes de violences sexuelles.

Elle a également annoncé la tenue d’une campagne de sensibilisation portant sur l’accès à la justice pour tous. « cette sensibilisation portera également sur la connaissance des mécanismes de la justice transitionnelle, cheval de bataille du Dr Denis Mukwege.

Cette clinique juridique vient s’ajouter à d’autres activités de la Fondation Panzi dans ce territoire.

Sur le plan médical, 26 centres de santé de Bunyakiri ont été approvisionnés en Kit PEP, les survivants de violences sexuelles sont soignés gratuitement et les cas de prolapsus ont été référés à l’Hopital de Panzi pour une intervention chirurgicale. Un appui financier à hauteur de 100$ le mois était donné à chaque structure sanitaire.

Dans le volet psychosocial, 78 APS ont été formées dans les 26 aires de santé pour la prise en charge psychosociale des survivants et les cas le plus compliqués vers les psychologues cliniciens dans chaque centre social Tushinde. Un appui financier de 60$ était aussi alloué aux 26 APS pendant 5 ans dans la zone de Bunyakiri .

Dans le volet légal, les survivants de VBG ont été assistés par les Avocats et les parajuristes ; les dossiers de violences sexuelles ont été référés vers les cours et tribunaux et les bénéficiaires ont été assistés par les Avocats.  Des médiations ont été tenues dans les cliniques juridiques et grâce aux ADR plusieurs conflits ont été résolus dans les 56 aires de santé.

Au niveau de la mobilisation communautaire, les membres CODESA   ont été formés afin qu’ils puissent aider à faire véhicule les messages de prévention dans les 56 aires de santé en collaboration avec les staffs de la Fondation Panzi du Dr. Dénis Mukwege.

Grace à cet appui de la Fondation Panzi , les femmes et filles survivantes de violence sexuelle ont été assistés, celles ayant souffert des pathologies gynécologiques soignées à l'hôpital de Panzi et d’autres vulnérables à Bunyakiri dans le but de les rendre autonome et de les réintégrer dans la communauté.