RDC : Prise de Goma par le M23, Washington exprime ses craintes
Les États-Unis ont exprimé leur inquiétude au Rwanda suite à la prise de Goma par les rebelles du M23. En seulement deux jours, ces rebelles ont consolidé leur contrôle sur la ville congolaise de 2 millions d'habitants, provoquant une escalade dramatique du conflit.
Malgré la prise de la ville, des tirs sporadiques résonnent encore dans certains quartiers de Goma. L'assaut lancé lundi a fait de nombreuses victimes et saturé les hôpitaux locaux, submergés par l'afflux de blessés. Face à la violence des affrontements, les Casques bleus de la MONUSCO se sont repliés dans leurs bases, incapables d'assurer leur mission de protection des civils.
Le lendemain, mardi, les rebelles ont pris le contrôle de l'aéroport de Goma, un point stratégique essentiel à l'acheminement de l'aide humanitaire. Cette prise met en péril les efforts de secours et exacerbe la crise humanitaire qui frappe déjà la région.
Réactions internationales et tensions diplomatiques
Face à cette escalade, Washington a exhorté l'ONU à réagir rapidement pour contenir la menace et prévenir de nouvelles violences. De son côté, l'Union africaine a exigé un retrait immédiat du M23 afin de restaurer la stabilité dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Pourtant, le président congolais, Félix Tshisekedi, est resté silencieux depuis le début de la crise. Son gouvernement, en revanche, a vivement condamné l'offensive des rebelles, la qualifiant de "déclaration de guerre du Rwanda". Ce dernier est accusé de soutenir le M23, bien que Kigali démente toute implication dans ce conflit.
Goma : un enjeu géostratégique majeur
Située à la frontière du Rwanda, Goma est une ville-clé dans l'est de la RDC, région depuis longtemps convoitée en raison de ses ressources minières abondantes. La guerre du Kivu, qui perdure depuis des décennies, implique de nombreux pays de la région des Grands Lacs et s'inscrit dans une lutte d'influence plus large entre les grandes puissances, notamment les États-Unis et la Chine, pour le contrôle de ces richesses.
Alors que les tensions s'intensifient et que les efforts diplomatiques peinent à porter leurs fruits, l'avenir de Goma et de ses habitants reste incertain, pris au piège d'un conflit aux multiples enjeux politiques et économiques.