12 ans de l’Accord-Cadre d'Addis Abeba : Dr. Denis Mukwege appelle à des sanctions vigoureuses contre le M23-RDF
Le 23 février 2013, l’Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région est signé à Addis Abeba. Cet accord intervient dans un contexte de menace existentielle sans précédent en RDC depuis plus de 25 ans de crise avec l’agression du régime de Kigali et l’invasion de larges pans du territoire national.
12 ans après, le Prix Nobel de la Paix, Dr. Denis Mukwege, réaffirme qu’il s’agit du seul accord de paix visant à traiter des causes profondes de la violence armée et de l’instabilité. Il notre l'urgence à revitaliser l’ « Accord de l’Espoir », où l’État congolais, les pays de la région et la communauté internationale s’étaient rassemblés pour parvenir à une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs africains en adoptant une série d’engagements, dont la mise en oeuvre effective devait être facilitée par des mécanismes de suivi aux niveaux national, régional et international pour consolider une stratégie pour la paix et le développement.
"Malgré l’espoir suscité, les promesses sont loin d’être réalisées : il est regrettable de constater que le manque de volonté politique des autorités congolaises couplé à la mauvaise foi des États déstabilisateurs de la région et au déficit de mobilisation diplomatique des institutions co-garantes aient abouti au pourrissement d’une situation qui menace aujourd’hui la paix et la sécurité internationales", déclare-t-il.
Malgré le temps passé, le célèbre gynécologue congolais souligne qu'il n’est jamais trop tard pour agir et adopter des mesures urgentes et décisives pour faire pression sur les forces d’agression et d’occupation et endiguer l’escalade de la crise.
"Les pays et les institutions partenaires de la RDC, notamment les co-garants de l’Accord-Cadre, ne peuvent plus accepter ou tolérer ces violations flagrantes du droit international sans réagir avec fermeté. Le temps est venu de passer des paroles aux actes. A l’instar des tous les peuples, la Nation congolaise a le droit de disposer d’elle-même, et de vivre en paix", renchérit-il.
Il soutient que le non respect des engagements pris par les signataires de l’Accord-Cadre ainsi que des appels répétés au cessez-le-feu immédiat et au retrait sans condition des zones occupées par l’armée rwandaise et du M23 doivent impérativement être assortis de sanctions vigoureuses et de la suspension de la coopération militaire et sécuritaire par tous les États et les institutions qui bénéficient de leviers sur les parties au conflit.