Walungu : Clôture des premières formations du projet « Wasichana na Amani » pour renforcer la participation des filles à la paix.
Après six jours de formation répartis en trois sessions thématiques, les premières activités du projet « Wasichana na Amani » se sont clôturées ce mardi 22 avril à Walungu. Mis en œuvre par l’organisation suédoise Kvinna till Kvinna, à travers La Prunelle RDC asbl, et financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (UNPBF), ce projet vise à promouvoir la participation active des jeunes filles et femmes à la paix, au développement et à la défense de leurs droits dans les territoires de Walungu et Mwenga, notamment.
Un premier programme en trois thématiques clés pour l’autonomisation des jeunes filles
Les formations ont rassemblé 50 jeunes filles et femmes venues de plusieurs villages du territoire de Walungu. Chacune des trois sessions a abordé une thématique essentielle pour renforcer leurs capacités, leur leadership et leur participation citoyenne, en lien avec les Résolutions 1325 et 2250 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Participation politique, à la paix avec les Résolutions 1325 et 2250
Cette session a posé les bases de la participation des jeunes filles aux dynamiques communautaires et aux espaces décisionnels. Elle a permis d’aborder le rôle des filles dans la gouvernance locale et d’introduire les concepts de participation inclusive et de responsabilité citoyenne en lien avec les Résolutions 1325 et 2250 sur lesquelles se base le projet.
Leadership féministe, droits des femmes/filles et égalité de genre
Clôturée le 20 avril 2025, cette thématique avait pour objectif principal de favoriser l’autonomisation des participantes à travers une meilleure compréhension du leadership féminin et des enjeux liés au genre. Les jeunes femmes ont été encouragées à identifier et valoriser leur potentiel, à comprendre les normes sociales influençant les rapports entre hommes et femmes, et à revendiquer leurs droits de manière pacifique.
« Grâce à cette formation, je comprends maintenant parfaitement que le genre se réfère aux caractéristiques et aux normes socialement attribuées aux hommes et aux femmes », a témoigné Nshobole Bahirwa, l’une des participantes.
Cette session a permis d’explorer en profondeur les droits humains, les violences basées sur le genre, ainsi que le pouvoir d’agir des jeunes filles. Elle représente une étape importante dans le processus d’émancipation féminine à Walungu.
Gestion de conflits, plaidoyer, lobbying et communication digitale
Clôturée le mardi 22 avril, cette session s’est déroulée à l’école Mulezi Wabana. Elle a offert aux participantes une série de modules pratiques sur : l’analyse contextuelle des conflits, les techniques de gestion pacifique, les stratégies de plaidoyer et de lobbying, ainsi que l’usage des réseaux sociaux pour porter leurs messages.
À travers des discussions interactives, des exercices pratiques et des mises en situation, les filles ont appris à formuler des messages percutants, à identifier les parties prenantes dans la résolution des conflits et à se servir de plateformes comme WhatsApp ou Facebook pour mobiliser autour des questions de paix et de participation politique.
« J’ai appris à utiliser les réseaux sociaux pour faire entendre ma voix et celle des autres », a affirmé une participante.
Pour Ciza Rugendabanga Gloria, cette formation est « un pas vers l’autonomisation des jeunes femmes et filles, leur permettant de devenir des actrices de changement dans leurs communautés ».
Des engagements pour un avenir pacifique et équitable
Au terme de cette série de formations, les participantes se sont dites satisfaites des connaissances acquises et ont exprimé leur volonté de mettre en pratique les compétences développées. Certaines se sont engagées à sensibiliser d’autres jeunes filles dans leurs villages, à s’impliquer dans les initiatives locales, et à contribuer activement à la paix.
« Nous avons appris à parler en public, à nous défendre sans violence, et à utiliser les outils numériques pour partager des messages positifs », a expliqué une autre participante.
Un projet de leadership féminin local
Le projet « Wasichana na Amani » qui signifie « Les jeunes filles et la paix » en swahili — vise à renforcer la place des jeunes filles dans les processus de paix et de gouvernance locale, dans un contexte marqué par des inégalités persistantes et des violences structurelles.
Pour La Prunelle RDC asbl, ces premières formations marquent une grande avancée dans son travail de terrain pour la promotion des droits des filles, leur représentation dans les instances de décision, et leur rôle actif dans la consolidation d’une paix durable à Walungu et Mwenga.
« Dans un contexte où les inégalités de genre demeurent un défi majeur, la tenue d’une formation de six jours dédiée au renforcement des capacités des jeunes femmes et filles constitue une avancée extraordinaire. Elle vise non seulement à développer leurs compétences, mais aussi à les outiller pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale au sein de leurs communautés. Nous remercions notre partenaire Kvinna Till Kvinna pour cette opportunité » a dit Eliane Mufungizi de La Prunelle RDC asbl au clôture de cette formation.
Le projet « Wasichana na Amani », lancé officiellement à Bukavu en novembre 2024, s’étend sur deux ans et couvre six zones d’intervention : les territoires de Walungu, Kabare, Mwenga et Kalehe, ainsi que les villes de Bukavu et Uvira. Il mobilise cinq organisations féminines et de jeunesse, dont La Prunelle RDC, Mwanamke Kesho et Génération Épanouie.
Selon Evelyne Ndipondjou, Directrice pays de Kvinna till Kvinna, ce projet comble un vide en mettant la lumière sur une catégorie d’acteurs souvent négligée : les jeunes femmes. « Elles subissent les effets des conflits, mais sont rarement présentes dans les espaces où se décident la paix et l’avenir de leur pays. Ce projet est un pont entre les femmes leaders établies et les jeunes émergentes », avait-elle déclaré.