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Bukavu : La jeunesse de Ndendere se mobilise pour redonner vie à un espace sportif oublié.

Dans le quartier Ndendere, au cœur de la commune d’Ibanda à Bukavu, un élan d’espoir renaît autour d’un terrain de football historique. Jadis vibrant au rythme des compétitions locales, ce site emblématique, situé dans l’enceinte de l’Athénée d’Ibanda, était depuis plus de deux décennies tombé dans l’oubli après avoir servi de camp d’accueil pour des réfugiés rwandais et burundais, sous la gestion du HCR et de la CNR.

Aujourd’hui, alors que le site a été clôturé et rétrocédé à son propriétaire d’avant-guerre, l’établissement scolaire, les habitants et particulièrement les jeunes de l’avenue Saïo 3 s’organisent pour réhabiliter cet espace longtemps confisqué par les urgences humanitaires.

Ce dimanche, un salongo (travail communautaire) a rassemblé des dizaines de résidents venus nettoyer, débroussailler et déblayer le terrain. Ce geste va bien au-delà d’une simple activité communautaire : il reflète une volonté profonde de reconstruire un espace de résilience, d’unité et de protection pour les jeunes.

« Ce terrain a longtemps été notre seul lieu d’entraînement et de cohésion. Le voir se dégrader faisait mal. Aujourd’hui, nous voulons le récupérer et lui redonner vie », confie un jeune joueur, les mains encore pleines de terre.


À la suite du salongo, une réunion informelle s’est tenue pour évoquer la situation foncière du terrain. L’un des sujets évoqués concernait un locataire présumé, dont l’attitude s’est révélée conciliante quant à la réhabilitation de l’aire de jeu. Une lueur d’espoir dans un contexte où les conflits d’usage du sol sont fréquents.
Pour Monsieur Éric Murabazi, chef de l’avenue Saïo, la communauté reste vigilant, au-delà des enjeux fonciers, c’est tout un cri d’alarme social qui s’élève.

Privés d’espaces sûrs pour se rassembler et s’épanouir, de nombreux jeunes sombrent dans l’oisiveté, l’alcoolisme, voire le banditisme.

« Beaucoup ont abandonné le sport, faute d’infrastructures. D’autres se sont perdus dans la rue », déplore un autre habitant.


Dans un contexte humanitaire marqué par le déplacement des populations, la pauvreté chronique et le manque d’opportunités pour la jeunesse, la renaissance du terrain de Ndendere n’est pas un simple projet sportif. Il représente une réponse communautaire à une urgence sociale, une volonté locale de réhabiliter un espace de paix et d’inclusion, où l’espoir peut enfin reprendre racine.

Article produit dans le cadre du projet « Habari za Mahali ». Un projet du consortium RATECO, REMEL avec le soutien de Media4Dialogue de LaBenévolencia. 

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