Bukavu sous emprise : le M23-AFC impose le monopole du ciment à la femme de Makenga
À Bukavu, l’économie locale vit sous la terreur silencieuse. Depuis plusieurs semaines, un fait insolite et révoltant s’installe : la vente du ciment, un produit essentiel pour la construction, serait désormais le monopole exclusif de la femme du chef rebelle Sulutani Makenga, leader militaire du mouvement M23-AFC.
Selon plusieurs sources locales crédibles, les commerçants indépendants ont reçu l’ordre formel d’arrêter toute activité liée à l’importation ou à la vente du ciment.
Toute tentative de résistance est brutalement réprimée. Des dépôts entiers ont été fermés, des stocks saisis sans justification et transférés vers des destinations inconnues.
« Quiconque ose s’approvisionner ailleurs est arrêté, puis livré au DRS ou à l’ANR. On ne sait pas ce qu’ils deviennent », témoigne un commerçant sous anonymat, la voix tremblante.
Les opérateurs économiques regroupés au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et de l’ASALAK (Association des importateurs de matériaux de construction du Kivu) disent vivre dans la peur. Aucun responsable n’ose s’exprimer publiquement, craignant pour sa sécurité et celle de sa famille.
Cette mainmise illégale sur le commerce du ciment met à genoux tout un secteur déjà fragilisé par les taxes parallèles et l’insécurité. Les prix flambent, les chantiers s’arrêtent, et la population paie le prix fort d’un système mafieux imposé par des armes.
Ce scandale illustre une fois de plus la dérive du M23-AFC, qui prétend défendre une cause politique mais se comporte en véritable organisation prédatrice. En transformant un bien de première nécessité en instrument d’enrichissement personnel, le mouvement renforce son contrôle économique sur le Sud-Kivu au détriment des citoyens.
Pendant que la peur muselle les voix locales, la communauté nationale et internationale garde un silence assourdissant. Jusqu’à quand ?
