Image Post

L''Église universelle célèbre la mémoire de Saint Maximilien Kolbe, Prêtre et Martyr. je vous envoie l'homélie prononcée par le Pape Saint Jean-Paul II, le jour de la canonisation du Père Maximilien Kolbe, à la place Saint Pierre de Rome le 10 Octobre 1982. (, Père Xavier Bugeme sj).

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

L''Église universelle célèbre la mémoire d'un Saint dont peut-être beaucoup n'ont jamais entendu parler : il s'agit de Saint Maximilien Kolbe, Prêtre et Martyr. 

Voici les textes propres de cette mémoire : 

Lecture Sg 3, 1-9 ou 1 Jn 3, 13-18

Ps 115, 10-13.16-17

Jn 15, 12-16. 

Pour nous aider à mieux comprendre la vie, le ministère sacerdotal, la consécration et le sacrifice suprême du Père Maximilien Kolbe, je vous envoie l'homélie prononcée par le Pape Saint Jean-Paul II, le jour de la canonisation du Père Maximilien Kolbe, à la place Saint Pierre de Rome le 10 Octobre 1982. (, Père Xavier Bugeme sj). 

Le dimanche 10 octobre, au cours d'une messe célébrée sur la place Saint-Pierre, le Pape Jean-Paul II a canonisé le P. Maximilien Kolbe (béatifié par Paul VI le 17 octobre 1971) et il l'a proclamé martyr de la foi. Il a concélébré la messe avec les cardinaux Krol, archevêque de Philadelphie (d'origine polonaise) ; Hoeffner, archevêque de Cologne ; Macharski, archevêque de Cracovie, et Antonelli franciscain ; l'archevêque de Tokyo, plusieurs évêques polonais, le supérieur général des franciscains conventuels, P. Bommarco. Le primat de Pologne, Mgr Glemp, était resté dans son pays, en raison des événements.

Dans l'assistance de 200 000 personnes, on comptait environ 10 000 Polonais, dont 3 000 venus de Pologne. Au premier rang du corps diplomatique, avait pris place une délégation officielle du gouvernement polonais, conduite par le vice président du Parlement, Jerzy Ozdowski. Après le rite de canonisation, Jean-Paul II a prononcé l'homélie suivante (1) :

 (1) Texte italien dans l'Osservatore Romano des 11-12 octobre ; traduction et sous-titres de la DC. 

1. « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15,13)  À partir de ce jour, l'Église désire donner le titre de « saint » à un homme auquel il a été donné d'accomplir de façon rigoureusement littérale ces paroles du Rédempteur. Voici, en effet, que, vers la fin de juillet 1941, lorsque, sur l'ordre du chef de camp, on fit mettre en rang les prisonniers destinés à mourir de faim, cet homme, Maximilien- Marie Kolbe, se présenta spontanément et déclara qu'il était prêt à aller vers la mort à la place de l'un d'eux. Cette offre fut accueillie et, après plus de deux semaines de tourments causés par la faim, une injection mortelle enleva finalement la vie au P. Kolbe, le 14 août 1941. Dans le camp d'Auschwitz   Tout ceci arriva dans le camp de concentration d'Auschwitz où, durant la dernière guerre, environ quatre millions de personnes furent mises à mort parmi lesquelles se trouvait aussi la servante de Dieu Édith Stein (Soeur Thérèse-La délégation du gouvernement polonais comprenait le vice-président du Parlement, Jerzy Ozdowski ; le vice-premier ministre Zenon Komender, président de « Pax » ; le ministre des cultes Adam Lopatka ; le membre du Conseil d'État Kazimir Morawsh ; l'ambassadeur de Pologne en Italie Emil Wojtaszek.   Bénédicte de la Croix, carmélite), dont la cause de béatification est en cours auprès de la congrégation compétente. La désobéissance à Dieu, créateur de la vie, qui a dit : « Tu ne tueras pas », a causé en ce lieu l'immense hécatombe de tant d'innocents. Et, en même temps, notre époque est restée ainsi horriblement marquée par l'extermination de l'homme innocent.  

2. Le P. Maximilien Kolbe, qui était lui-même un prisonnier du camp de concentration, a revendiqué, sur le lieu de la mort, le droit à la vie d'un homme innocent, l'un des quatre millions. Cet homme (Franciszek Gajowniczek) vit encore et est présent parmi nous. Pour celui-ci, le P. Kolbe a revendiqué le droit à la vie, en se déclarant prêt à mourir à sa place, parce que c'était un père de famille et que sa vie était nécessaire pour les siens. Le P. Maximilien-Marie Kolbe a ainsi réaffirmé le droit exclusif du Créateur sur la vie de l'homme innocent et il a rendu témoignage au Christ et à l'amour. L'apôtre saint Jean écrit, en effet : « À ceci, nous avons connu l'amour : celui-là a donné sa vie pour nous. Et nous devons, nous aussi donner notre vie pour nos frères. » (1Jn 3,16)   En donnant sa vie pour un frère, le P. Maximilien que l'Église vénère déjà depuis 1971 comme « bienheureux », s'est rendu d'une manière particulière semblable au Christ.  

3. Nous tous, donc, réunis en ce dimanche 10 octobre devant la basilique Saint-Pierre de Rome, nous voulons montrer la valeur spéciale qu'a, aux yeux de Dieu, la mort en martyr du P. Maximilien Kolbe : « Elle est précieuse aux yeux du Seigneur, la mort de ses amis » (Ps 115,15), avons-nous répété au psaume responsorial. Elle est vraiment précieuse et inestimable ! À travers la mort que le Christ a subie sur la croix, la rédemption du monde s'est réalisée, car cette mort a la valeur de l'amour suprême. À travers la mort subie par le P. Maximilien Kolbe, un signe transparent de cet amour s'est renouvelé en notre siècle menacé à un si haut degré et de multiples manières par le péché et par la mort.  Voici qu'en cette liturgie solennelle de la canonisation, ce « martyr de l'amour » d'Auschwitz (comme l'appela Paul VI) semble se présenter parmi nous et dire : « Je suis, Seigneur, ton serviteur, le fils de ta servante, moi dont tu brisas les chaînes. » (Ps 115,16)   Et comme s'il rassemblait en un seul acte le sacrifice de toute sa vie, lui, prêtre et fils spirituel de saint François, semble dire : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? J'élèverai la coupe du salut, j'invoquerai le nom du Seigneur. » (Ps 115,12-13)   Ce sont là des paroles de gratitude. La mort subie par amour, à la place d'un frère, est un acte héroïque de l'homme, par lequel, en même temps que le bienheureux, nous glorifions Dieu. Car c'est de lui que vient la grâce d'un tel héroïsme, la grâce de ce martyre.   L'accomplissement d'une vocation  

4. Nous glorifions donc aujourd'hui la grande oeuvre de Dieu en l'homme. Devant nous tous ici réunis, le P. Maximilien Kolbe élève sa « coupe du salut » dans laquelle est recueilli le sacrifice de toute sa vie, scellé par la mort de martyr « pour un frère ».  Maximilien se prépara à ce sacrifice définitif en suivant le Christ dès les premières années de sa vie en Pologne. De ces années date le songe mystérieux de deux couronnes, une blanche et une rouge, entre lesquelles notre saint ne choisit pas : il les accepta toutes les deux. Dès sa jeunesse, en effet, il était pénétré d'un grand amour pour le Christ et du désir du martyre.  Cet amour et ce désir l'accompagnèrent sur le chemin de la vocation franciscaine et sacerdotale, à laquelle il se préparait tant en Pologne qu'à Rome. Cet amour et ce désir le suivirent en tous lieux où il accomplit son service sacerdotal et franciscain en Pologne, et aussi son service missionnaire au Japon. 

5. L'inspiratrice de toute sa vie fut Marie Immaculée, à laquelle il confiait son amour pour le Christ et son désir du martyre. Dans le mystère de l'Immaculée Conception se dévoilait devant les yeux de son âme le monde merveilleux et surnaturel de la grâce de Dieu offerte à l'homme. La foi et les oeuvres de toute la vie du P. Maximilien Kolbe montrent qu'il concevait sa collaboration avec la grâce divine comme un combat (une « milice ») sous le signe de l'Immaculée Conception. La caractéristique mariale est particulièrement expressive dans la vie et la sainteté du P. Kolbe. C'est de cette empreinte qu'a été marqué aussi tout son apostolat, dans sa patrie comme dans les missions. Au centre de cet apostolat se trouvèrent en Pologne et au Japon, les villes spécialement dédiées à Marie Immaculée (Niepokalanow, et Mugenzai no Sono). 

6. Qu'est-il arrivé dans le bunker de la faim au camp de concentration d'Auschwitz, le 14 août 1941 ?  La liturgie de ce jour répond à cette question. « Dieu a mis à l'épreuve » Maximilien-Marie « et l'a reconnu digne de lui » (cf. Sg Sg 3,5). « Comme on passe l'or au feu du creuset », il l'a mis à l'épreuve, « comme un sacrifice offert sans réserve, il l'a accueilli » (cf. Sg 3,6).  Même si « aux yeux des hommes il a subi un châtiment., par son espérance il avait déjà l'immortalité », car « la vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n'a de prise sur eux ». Et lorsque, humainement parlant, les tourments et la mort les atteignent, lorsque « aux yeux des hommes ils ont paru mourir. », lorsque « leur départ de ce monde a passé pour un malheur. » « ils sont dans la paix » : ils reçoivent la vie et la gloire « dans la main de Dieu » (cf Sg 3,1-4).  Cette vie est le fruit de la mort qui ressemble à la mort du Christ. La gloire est la participation à sa résurrection.  Qu'est-il donc arrivé dans le bunker de la faim, le 14 août 1941 ? Là se sont accomplies les paroles adressées par le Christ aux apôtres, afin qu'ils « partent, qu'ils donnent du fruit, et que leur fruit demeure » (cf. Jn 15,16).  Le fruit de la mort héroïque de Maximilien Kolbe demeure d'une façon admirable dans l'Église et dans le monde ! 

7. Les hommes regardaient ce qui se passait dans le camp d'Auschwitz. Et même s'il semblait à leurs yeux que mourait l'un de leurs compagnons de tourments, même si humainement ils pouvaient considérer « son départ » comme « un malheur », en réalité dans leur conscience cela n'était pas seulement « la mort ».  Maximilien n'est pas mort, mais il a « donné sa vie pour son frère ».  Il y avait dans cette mort, terrible du point de vue humain, toute la grandeur définitive de l'acte humain et du choix humain : lui-même, tout seul, s'est offert à la mort par amour.  Et dans cette mort humaine, il y avait le témoignage transparent donné au Christ : le témoignage donné dans le Christ à la dignité de l'homme, à la sainteté de sa vie et à la force salvifique de la mort, dans laquelle se manifeste la puissance de l'amour.  C'est précisément pour cela que la mort de Maximilien Kolbe est devenue un signe de victoire. Elle a été la victoire remportée sur tout le système de mépris et de haine envers l'homme et envers ce qui est divin dans l'homme, victoire semblable à celle qu'a remportée Notre Seigneur Jésus- Christ sur le calvaire. « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » (Jn 15,14)   Martyr pour notre temps 

8. L'Église accepte ce signe de victoire, de la victoire remportée grâce à la force de la Rédemption du Christ, et elle l'accepte avec vénération et gratitude. Elle cherche à en comprendre l'éloquence en toute humilité et amour.  Comme toujours, lorsqu'elle proclame la sainteté de ses fils et de ses filles, dans le cas présent elle cherche à agir avec toute la précision et la responsabilité voulues, en pénétrant tous les aspects de la vie et de la mort du Serviteur de Dieu.  Toutefois, l'Église doit en même temps être attentive, en lisant le signe de la sainteté donné par Dieu en son serviteur terrestre, à ne pas laisser échapper sa pleine éloquence et sa signification définitive.  Et c'est pourquoi, en jugeant la cause du bienheureux Maximilien Kolbe, il a fallu — dès après la béatification — prendre en considération les multiples voix du Peuple de Dieu, et surtout de nos frères dans l'épiscopat de Pologne comme d'Allemagne, qui demandaient de proclamer Maximilien Kolbe saint en tant que martyr.  Devant l'éloquence de la vie et de la mort du bienheureux Maximilien, on ne peut pas ne pas reconnaître ce qui semble constituer le contenu principal et essentiel du signe donné par Dieu à l'Église et au monde dans sa mort.  Cette mort affrontée spontanément, par amour pour l'homme, ne constitue-t-elle pas un accomplissement particulier des paroles du Christ ?  Ne rend-elle pas Maximilien particulièrement semblable au Christ, modèle de tous les martyrs, qui donne sa vie sur la croix pour ses frères ?  Cette mort n'a-t-elle pas une éloquence particulière, une éloquence pénétrante, pour notre époque ?  Ne constitue-t-elle pas un témoignage particulièrement authentique de l'Église dans le monde contemporain ? 

9. C'est pourquoi, en vertu de mon autorité apostolique, j'ai décrété que Maximilien Kolbe, qui était vénéré comme confesseur à la suite de sa béatification, sera désormais vénéré aussi comme martyr!  « Elle est précieuse aux yeux du Seigneur, la mort de ses amis ! » 

Homélie de prononcée par le Pape Saint Jean-Paul II, et proposée par le  Père Xavier Bugeme, sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

laissez votre commentaire