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RDC : L’intrusion de l’Université belge de Liège dans le système politique congolais inacceptable

Le Forum du Consensus sur la Réforme Électorale Efficiente en RDC qui se tient au Centre Interdiocésain catholique de Kinshasa du 24 au 31 août 2020 sur initiative de l’université belge de Liège n’est pas perçu d’un bon œil par tous.

Sous la conduite de son professeur d’origine congolaise Bob Kabamba dont on se souvient la contribution dans la rédaction de la Constitution taillée sur mesure pour Kabila en 2006, cette rencontre parait-elle faite comme un doublon par rapport au travail engagé en interne depuis juillet 2020 par les nationaux. 

Visant « l’amélioration du processus électoral en focalisant la reforme essentiellement sur la loi portant organisation et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) et celle portant organisation des élections en RDC », la proposition belge n’apporte rien de nouveau et spécial par rapport à ce que les congolais proposaient déjà.

Cette manœuvre téléguidée encore une fois de l’extérieur et cautionnée par l’Eglise catholique congolaise serait vu par une large opinion congolaise comme une autre tentative de « couper l’herbe » sous les pieds de l’initiative congolaise des 13 personnalités politiques et de la Société civile du 11 juillet 2020.

Celle-ci recherchant le même consensus autour des reformes électorales en vue des échéances de 2023. 

Des intellectuels à d’autres politiques, tous semblent dénoncer cette nième intrusion de la Belgique dans les affaires politiques intérieures congolaises en un moment crucial de son devenir après la première alternance pacifique du pouvoir.

Pour tous, cette initiative commanditée de l’étranger, au mépris de la souveraineté nationale, ne serait qu’une nouvelle tentative pour la remise en selle des personnalités en perte de vitesse et qui recherche à rebondir. 

Le professeur Justin Kankwenda Mbaya était le premier à s’interroger déjà sur le « Comment l’Université de Liège peut se permettre de prendre l’initiative du forum sur la réforme électorale en RDC, son vrai commanditaire et quelle intelligence politique et stratégique sont derrière cette autre initiative néocoloniale ? ».

Coté politique, le PPRD Officiel ; le parti de Joseph Kabila considère ce forum comme une « vaste blague » et se dit même « non concerné » par ce dialogue sur les reformes électorales en dehors des institutions établies.

Si la coalition au pouvoir du Cap pour le Changement (CACH) de Tshisekedi et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Kabila pourtant annoncée a brillé par son absence, Lamuka et son groupe de Genève (Bemba, Fayulu, Katumbi et Muzito) s’est reconstitué pour la circonstance chez le soutien catholique ; leurs délégués y étant présents.  Poursuivant dans leur logique de remise en cause de la légitimité des institutions en place, les amis de l’américano-hongrois George Soros estiment que seul un tel forum ; loin d’être « une manœuvre tendant à faire valoir in fine le fameux partage des postes, pourrait garantir demain des élections apaisées, après le fiasco de celles de 2006, 2011 et de 2018 ayant plongé le pays dans un cycle de tensions post-électorales ». 

D’autres acteurs disant « Non » à cette rencontre trouvent qu’il s’agit d’une « ingérence inacceptable de la part d’une institution universitaire étrangère dans les affaires d’un État indépendant.

Mais aussi d’une insulte aux professeurs des universités congolaise et experts en la matière ».  « Si nombre des politiques congolais ne comprennent toujours l’insulte en leur endroit comme à la fin de Mobutu dans les années 1990, ils seront incapables de résoudre les problèmes par eux-mêmes » constate un observateur. 

Et qui se demande de savoir « Quel est ce Professeur d’une université africaine ou congolaise pourra oser intervenir dans l’organisation des élections dans un pays occidental, fut-il aussi petit que la Belgique qui n’a pas de gouvernement national depuis plus d’un an à cause des querelles entre flamands nationalistes et wallons, la Suisse ou les Pays-Bas ? Bientôt les USA iront aux élections le 04 novembre 2020 prochain, quel Africain pourrait oser suggérer un moindre changement sur le mode de leur organisation ? ».    

Bob Kabamba mis en cause 

C’est une sévère mise en cause frontale de tous contre Bob Kabamba, ce natif de l’Est d’un père Kasaïen et d’une mère rwandaise selon des sources.

Ses propos du mot de circonstance à l’ouverture de son forum ne rassurent personne : « …ce forum n’est pas un nouveau dialogue inter congolais, il ne se substitue nullement aux institutions du pays ; son objectif est de dégager les pistes des réformes pour baliser le chemin des élections apaisées en 2023… ».  S.T. Kamatanda sur les réseaux sociaux se questionne pour savoir « Qui sont derrière ce sieur Bob Kabamba ? Quel Congolais ne se souvient pas des conséquences néfastes de son intervention dans la rédaction de la Constitution de 2006 et l’organisation des élections dans notre pays sous la férule de son mentor Louis Michel de triste mémoire ? Le système Kabila dont il avait aidé dans sa mise en place a été caractéristique 18 ans durant d’une mauvaise gestion, des pillages des ressources, d’infiltration de nos institutions, d’installation des groupes mafieux, de destruction des institutions démocratiques et plus grave ; de la désorganisation de notre système d’éducation, de la maternelle à l’université ! ». 

Un autre congolais de Belgique qui a connu Bob Kabamba s’interroge : « Combien des fois le professeur es-démocratie Bob Kabamba a-t-il été déjà élu dans son ancienne petite commune de Dour dans le Borinage en province de Hainaut près de Mons dans son pays d’adoption la Belgique ? Au parti Ecolo dont il fut membre de nous en dire plus ».

 

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