Joseph Kabila est arrivé à Goma ce vendredi
L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, a signé son retour sur le territoire national en posant pied à ce vendredi 18 avril 2025 à Goma , capitale de la province instable du Nord-Kivu.
Une visite annoncée comme « patriotique » par l’intéressé lui-même, qui affirme vouloir « contribuer à la résolution de la crise institutionnelle et sécuritaire» du pays. Pourtant, ce geste a suscité davantage de soupçons que d’espoir.
Goma, un choix hautement symbolique et controversé
Entre 15h et 17h, les dispositifs de sécurité ont été renforcés à la Grande Barrière de Goma pour accueillir l’ancien président. Il aurait ensuite pris ses quartiers à l’hôtel Serena, où plusieurs leaders rebelles auraient déjà été reçus en toute discrétion. Un message enregistré expliquerait les raisons officielles de sa présence dans la région et pourrait être rendu public dans les heures à venir.
Mais c’est bien le choix de Goma, en plein cœur d’une zone sous forte influence du M23, qui attise les craintes. Ce groupe rebelle, soutenu par le Rwanda selon les Nations unies, contrôle ou menace une grande partie de l’est congolais. L’ombre du M23 plane donc sur cette visite, rendant le geste difficile à interpréter comme purement patriotique.
« Le retour de l’ancien chef d’État dans une zone aussi instable, quasi sous contrôle rebelle, soulève de graves questions de sécurité nationale », alerte Oswald Baruti, membre influent de la société civile basé à Bunia.
Un retour qui dérange jusqu’au sommet de l’État
À Kinshasa, le climat est à la prudence , voire à l’hostilité. Le président Félix Tshisekedi a publiquement accusé Kabila de soutenir le M23 ainsi que l’Alliance flamande du Congo, formation politique controversée.
Kabila a nié avec véhémence ces allégations, mais les soupçons persistent.
La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a durci le ton :
« Le gouvernement congolais n’a pas besoin de l’aide de M. Kabila pour résoudre la crise sécuritaire.»
Un désaveu clair qui traduit la méfiance du pouvoir central vis-à-vis de ce retour non sollicité et potentiellement déstabilisateur.
Une manœuvre politique sous couvert de patriotisme ?
Après six années de silence et un an d’exil, le retour de Joseph Kabila ne passe pas inaperçu. Plusieurs analystes y voient une tentative de reprendre pied sur la scène politique, en profitant de l’instabilité actuelle. Son influence dans l’Est du pays, où il conserve un solide réseau d’alliés, est encore palpable.
Mais dans un contexte aussi volatile, cette présence inattendue pourrait bien **raviver des fractures** profondes dans le tissu politique et social congolais.
Une région déjà à bout de souffle
Le Nord-Kivu, confronté depuis des décennies à des conflits armés, des déplacements massifs de population et une précarité extrême, n’a guère besoin de nouveaux éléments perturbateurs. L’arrivée d’un ancien président, encore lié aux tensions du passé, dans un bastion stratégique, ajoute une tension supplémentaire à une région en quête de véritables solutions de paix.
Si Joseph Kabila affirme vouloir contribuer à la paix, les modalités de son retour à Goma, sans coordination avec le pouvoir central, en plein cœur d’une zone rebelle ,suscitent plus de doutes que de confiance.
Ce geste, aussi symbolique qu’ambigu, est perçu par nombre d’observateurs comme un positionnement stratégique voire une provocation politique.
Le peuple congolais mérite la paix, pas le retour des fantômes du passé.
Commentaires (Total : 3)
ELISHA DOTCHA
Kabila à aussi le pouvoir de sirculer dans son pays. Et il peut être capable d'ajouter la paix dans la république.
Jackson Muhindo
Josephe Kabila, c'est un pionnier de la Paix en RDC et a le droit d'apporter sa pierre pour la paix totale de la République. C'est un homme expérimenté. La RDC a besoin de son apport. Le Gouvernement actuel a montré ses limites.
MUNGU AKONKWA Déogratias
Le président nous avez dit la vérité alors que Kabila faisé partie de rebelle et si il veux retourner aux pouvoir par la force ou par balcanissation quel bon souvenir sur son reigne