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Consultations en RDC : voici 15 recommandations du CAPG

 Depuis deux semaines, le chef de l'État congolais Félix Tshisekedi a entamé des consultations avec la classe politique et sociale de la République Démocratique du Congo en vue de constituer une union sacrée de la République. 

Le Centre Africain de Paix et Gouvernance  "CAPG", en sigle a formulé 15 recommandations pour la construction de la paix et l'amélioration de la gouvernance sécuritaire en République Démocratique du Congo : 

1. Eradiquer les groupes armées en se servant des traques militaires, de la table de négociation et de la diplomatie positive régionale et internationale, en concours.

Les traques militaires ne seront efficaces que si elles sont doublées d’une approche politique et diplomatique.

2. Accentuer des actions diplomatiques actives avec les Etats de la région visant la paix (particulièrement le Rwanda, l’Uganda et le Burundi dont les groupes armés ont opérationnels en RDC) et l’éradication des mouvements et groupes armés dans la région. Notamment, des projets intégrateurs d’intérêts partagés sont à encourager.

3. Améliorer les conditions socioéconomiques des militaires, policiers et agents de sécurité, pour les rendre plus efficaces. Investir dans la formation  et l’équipement est important; mais à cela devra s’ajouter prioritairement  l’amélioration des conditions de vie du militaire ou policier qui le motivera à agir avec professionnalisme.

4. Décourager (Ouvrir des actions en justice contre) les hommes politiques présumés créant ou entretenant des groupes armés. Les hommes qui se  servent des groupes armés pour accroitre leur influence politique et le contrôle politico sécuritaire de certains milieux doivent être découragés et  poursuivis.

5. Plaider pour la reconfiguration de la Mission de maintien de la Paix, la Mission de l’ONU pour la Stabilisation de la RDC, MONUSCO en sigle. Il faudra partir d’un égard évaluatif et une attention particulière sur son  personnel et les pays contributeurs pour plus d’efficacité, d’efficience et de  viabilité.

6. Mettre en place (ou rendre opérationnel) un Commissariat spécial pour le suivi des activités de la MONUSCO en tant qu’opération de maintien de la paix. Il s’agit bien d’un service étatique spécialisé pour coordonner et  renforcer les mécanismes de suivi des activités de la MONUSCO, mais aussi d’appropriation nationale des acquis de la MONUSCO.

7. Doter le pays d’un Plan de paix. Une sorte d’architecture de paix pouvant  accueillir les différentes interventions en faveur de la paix en RDC. Pour éviter des interventions sporadiques et non cadrées aux résultats éphémères. 8. Instituer la Commission Paix et Réconciliation.

Il s’agit d’un cadre  institutionnel pouvant amener les Congolais à se dire la vérité, demander pardon, rendre justice et assurer la réparation, pour la restauration de la paix, la cohésion et la promotion du vivre ensemble.

Il s’agit d’une Commission Paix et réconciliation qui dans sa dénomination au regard de la  mission et du contexte congolais est mieux exprimée qu’une « Commission  Vérité et réconciliation » connue par le passé.

9. Monter des programmes de promotion de la culture de la paix et du vivre ensemble pour le renforcement des relations entre populations, communautés ou groupes ethniques dans les provinces fortement affectées  par des conflits.

10. Redéfinir une nouvelle politique de désarmement et réinsertion  communautaire qui notamment tient compte également de l’amélioration  des conditions économiques des communautés d’accueil des ex-combattants  et particulièrement des jeunes désœuvrés du milieu.

11. Promouvoir une stratégie de participation sécuritaire active des leaders locaux volontairement, en appui et sous l’encadrement des  services spécialisés, pour notamment servir d’alerte rapide et conséquente  en cas d’attaques contre les civils, dans les régions les plus fragiles.

Le congolais ne comprend pas comment les dirigeants continuent à observer  impuissamment ses populations civiles égorgées sans prendre des  mesures innovantes (Ituri, Nord-Kivu (Béni, Sud-Kivu, etc.).

En clair, le contexte exige la formation, l’organisation et équipement (dotation en armes légères) des leaders volontaires à la base (prêtres, pasteurs, directeurs d’école, leaders locaux de la société civile, chefs de quartier) afin de participer à leur propre sécurité et à la construction de la paix dans leurs milieux, particulièrement dans les zones envahies par les groupes armés qui tuent des populations civiles avec des armes blanches. 

Ils serviront de lanceurs d’alerte. L’ordonnance-loi 85-035 du 3 septembre  1985 portant régime des armes et munitions peut inspirer. 

12. Créer ou rendre opérationnel un service civique pouvant notamment  assurer à la jeunesse une formation paramilitaire d’autodéfense et civique.

Ce service est une réponse efficace aux défis liés à l’encadrement de la  jeunesse, à la discipline, l’amour du pays et peut bien servir d’une force de dissuasion et de réserve.

En principe, ce service civique serait obligatoire,  mais le contexte congolais ne le permet pas.

13. Reformer et restructurer l’armée, la police et les services spécialisés,  notamment :

- Promouvoir les officiers reconnus pour leur intégrité, l’efficacité et l’amour du pays ; ils existent, il suffit de les identifier et les promouvoir.

- Muter pour d’autres régions tous ces officiers et agents de sécurité qui  pendant deux décennies ne font que tourner dans les provinces à conflits dans l’Est du pays. 

- Mettre en place une cellule spécialisée de lutte contre l’affairisme des  officiers militaires dont le phénomène « opérations-retour », gonflement des  effectifs, détournement de solde ou ratio alimentaire et autres antivaleurs qui minent les services de sécurité.

- Sanctionner les brebis galeuses au sein ces services spéciaux.

- Promouvoir la culture de la méritocratie (qualité, formation, bravoure,  parcours, engagement patriotique) dans la promotion des officiers.

14. Effectuer une profonde mise en place au sein de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements) pour en faire un véritable outil apolitique de  renseignement et sécurité nationale qu’un outil de répression, d’intimidation  et de rançonnement des citoyens.

15. Nommer de nouveaux administrateurs des territoires et les  bourgmestres en attendant l’organisation des élections locales et  municipales.

Ces nouvelles autorités à la base contribueront certes à  l’effectivité de l’autorité de l’Etat, de la cohésion et à l’amélioration de la  gouvernance (dont la gouvernance sécuritaire) à la base.

Il faudra avoir un  regard tourné vers de nouveaux cadres, particulièrement la jeunesse.

 

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