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Kinshasa : Nouvel élan dans la collaboration des services de renseignement des pays des Grands Lacs

Il s'est tenu du 5 au 6 juin 2019 la réunion des chefs des services de renseignement de cinq pays de la Région des Grands Lacs, à savoir le Burundi (seul absent), l'Ouganda, la RDC, le Rwanda et la Tanzanie pour créer les conditions de renforcement de la confiance mutuelle en vue de relever conjointement le défi de la neutralisation des Forces négatives écumant l'Est de la RDC.  Cette réunion est organisée par le Mécanisme National de Suivi de l'accord-cadre d'Addis-Abeba que dirige Claude Ibalanky. Ce avec l'accompagnement du Bureau de l'Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l'ONU dans la région des Grands Lacs. Ci-dessous l'intégralité du discours du coordonnateur du MNS à la cérémonie d'ouverture.

C’est un honneur pour la République Démocratique du Congo d’abriter les présentes assises des chefs des services de renseignement des cinq pays de la région des Grands Lacs. Car cette rencontre s’inscrit dans une noble perspective, à savoir le renforcement de la coopération régionale en vue de l’affermissement de la dynamique de neutralisation complète des forces négatives qui écument particulièrement l’Est du territoire congolais.

Je tiens à cet effet à rendre un vibrant hommage à Son Excellence Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Chef de l’Etat et Président du Comité de pilotage du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, pour sa clairvoyante vision et son indéfectible attachement à la restauration et la consolidation de la paix et de la sécurité sur l’ensemble de l’espace congolais ainsi qu’à la stabilité régionale.

Aussitôt après son avènement à la Magistrature suprême à la suite de l’alternance démocratique et pacifique – la première dans l’histoire de la RDC -, il a promptement pris directement ou indirectement contacts avec ses Homologues Chefs d’Etat des pays de la sous-région pour présenter sa vision de paix pour Tous dans les Grands Lacs. Il en résulte entre autre la tenue de présents travaux réunissant des acteurs de préparation de la décision diplomatico-stratégique. 

Je souhaite ainsi à nouveau la bienvenue, à Kinshasa, à tous les membres des délégations étrangères, notamment aux délégués du Burundi, de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie.

Je remercie vivement l’Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies dans la région des Grands Lacs ainsi que tous les Garants, pour leur implication dans l’organisation des présentes assises qui s’inscrivent, sans nul doute, dans la droite ligne des préparatifs de la dixième réunion des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région prévue le 19 octobre prochain ici à Kinshasa.

 

Excellence Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs,

Six ans après la signature de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, mon pays salue le soutien des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la région à l’offre faite par la RDC d’accueillir la dixième édition du Mécanisme Régional de Suivi.

En effet, ceci atteste non moins explicitement la reconnaissance des progrès réalisés par la RDC dans la mise en œuvre de ses engagements nationaux souscrits aux termes de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, quand bien même il y aurait encore plusieurs défis à relever. C’est ici l’occasion de réaffirmer la ferme volonté politique du Président de la République, Son Excellence Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, pour une appropriation mieux affirmée, par la RDC, de l’Accord-cadre qui, faut-il le souligner, n’a nullement vocation de perdurer indéfiniment dans son actuelle substance.

Il est urgent que les pays de la sous-région se mobilisent davantage pour réfléchir et prendre collectivement des mesures nécessaires pour donner un nouveau contenu audit Accord-cadre à l’effet de construire et de cimenter les infrastructures matérielles et immatérielles pour le développement socioéconomique, gage d’une paix durable dans la sous-région.

Ceci requiert notamment de s’attaquer conjointement et vigoureusement contre les groupes armés dont la persistance de l’activisme porte atteinte à la sécurité le long de nos frontières, et, en conséquence, met en mal les relations de fraternité qui nous lient inexorablement depuis des siècles.  

Le succès de la lutte contre les forces négatives requiert de nos services de renseignement d’y concentrer davantage toute leur attention et leurs efforts dans une dynamique de collaboration plus expressive pour proposer des mesures qui s’imposent au bénéfice de la sécurité de nos territoires et celle de nos populations ainsi qu’en faveur de la matérialisation des projets d’intégration de proximité.

Il va sans dire que les services de renseignement ont un rôle crucial à jouer dans la pacification de la sous-région. Pour que nos Gouvernants puissent se forger un avis davantage éclairé sur la portée de la menace que représentent ces groupes armés, ils recourent aux dispositifs de renseignement qui ne peuvent, dans un monde devenu « village planétaire », se passer des perceptions des autres, particulièrement celles des pays voisins. Dès lors, l’idéal consisterait en la construction d’une culture stratégique commune face à des menaces également communes auxquelles sont buttés les pays de la sous-région.

Mettre en coordination nos services d’intelligence pour des actions à mener en synergie, voilà l’objectif que nous devons poursuivre dans l’optique du gain commun à promouvoir pour les générations présentes et à venir.

Excellence Monsieur le Président de la Présidence,

Mesdames et Messieurs,

Il y a un temps pour tout. Après plus de deux décennies d’extrêmes suspicions, dont le résultat sur le niveau de stabilité régionale demeure peu commode, l’heure est venue pour que nous puissions développer, par un dialogue franc et sincère, la confiance mutuelle pour relever ensemble le défi de la paix et de la stabilité dans la sous-région.

La proximité géographique entraîne indubitablement une distribution des responsabilités de part et d’autre des frontières nationales, astreignant à la collaboration des entités étatiques en présence en vue non seulement d’endiguer mais bien plus de  neutraliser les menaces aux effets transfrontaliers.

Lutter pied à pied, au quotidien, sans nous caricaturer, sans complaisance ni compromission, lutter concrètement avec des engagements précis, des actions tangibles et mesurables, voilà la méthodologie censée fonder notre approche pour espérer, en un temps raisonnable, parvenir au résultat de la paix à consolider sans cesse.

Je suis donc  fondé de penser que, de ces assises, découleront des recommandations pertinentes pour permettre à nos Chefs d’Etat et de Gouvernement de prendre des dispositions qui s’imposent en vue de redynamiser la lutte contre les groupes armés qui nuisent à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement dans la région des Grands Lacs.

Je souhaite donc un fructueux travail à chaque délégation, et nous exhorte tous à saisir cette opportunité pour donner véritablement un nouvel élan dans la lutte contre les forces négatives actives dans la sous-région. Je vous remercie.

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