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Sud-Kivu : l'Alliance Stratégique de plaidoyer Présente l'avant-projet de loi Spécifique VSBG

L'Alliance Stratégique de plaidoyer en collaboration avec l'Association des Femmes des Médias "AFEM" avec le soutien de la coopération Suisse DDC dans son Programme Psychosocial Communautaire Régional, a présenté ce mercredi 1 décembre 2021, un avant-projet de loi spécifique sur les violences sexuelles et basées sur le genre. Cette loi a été élaborée par le Centre Régional de Droit de l'Homme et droit humanitaire international "CERDHO" en sigle.

 C'était lors d'une conférence de presse tenue à Bukavu sur l'accès à la justice des survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre. L'objectif est de contribuer à la réduction des violences sexuelles et basées sur le genre au sein des communautés et l'accès à la justice pour les survivantes, conscientiser, sensibiliser pour l'appropriation de toutes les parties prenantes à cette loi spécifique VSBG afin qu'elle soit bien comprise avant d'être portée au niveau du parlement et arriver au processus de vote. 

 
 

Pour la coordinatrice de AFEM, Mme Julienne Baseke, il est important de mettre en place une loi spécifique car le législateur ne prend pas compte les violences structurelles, dont sont victimes les femmes.

"Le législateur congolais a adopté plusieurs textes juridiques. Cependant, ces lois ne régissent pas toutes les formes des violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les femmes et hommes congolais. Parmi les violences ignorées, il y a lieu de noter les coutumes rétrogrades, les violences économiques, les violences domestiques,... de plus le législateur ne consacre pas des mesures de prévention et prise en charge des victimes", dit-elle. 

Selon l'étude : "la recrudescence des violences sexuelles et basées sur le genre en République Démocratique du Congo : facteurs à la base et pistes de  solutions", menée au mois de mai 2021 par le CERDHO de l'Université Catholique de Bukavu avec l'appui de l'Alliance Stratégique de plaidoyer, les résultats montrent que les violences basées sur le genre affectent plusieurs femmes et filles de la République Démocratique du Congo.

Les résultats de cette étude révèlent que la tentative de rapport sexuel forcé et le rapport forcé ont été jugés les violences les plus graves par la majorité des survivantes (70%) des violences en public, alors que 49% des répondantes ont été insultées par leurs maris/conjoints et que pour 31% des répondantes, leurs maris ont utilisés la force pour le rapport sexuel. Elle révèle également que les femmes au Sud-Kivu ont un accès plus restreint que celui des hommes aux ressources économiques nécessaires pour réclamer justice en cas de violence sexuelle, et les services de police, de santé et juridique ne le mettent pas à l'aise pour dénoncer cette dimension de la violence conjugale.

 Selon la coordinatrice de l'Association des Femmes des Médias, l'Etat congolais doit veiller, conformément à l'article 14 de la constitution, à l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme et d'assurer la protection et la promotion de ses droits.

L'Alliance stratégique de plaidoyer est constituée des organisations comme RFDP, TPO, AFEM, Caucus des Femmes Congolaises pour la paix, SOS IJM, Foral SPC, Médecin du Monde, Mouvement des survivants de violences sexuelles et SPR appuyé par la DDC.

Cette conférence de presse s'est tenue dans le cadre de la 30e édition des 16 jours d'activisme contre les violences sexuelles et basées à l'égard des femmes et des jeunes filles.

 

 

 

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