Image Post

Tripartite de Luanda : Amka Congo adresse au chef de l'État une feuille de route citoyenne pour désamorcer la crise à l'Est de la RDC

Le collectif des mouvements citoyens Amka Congo a adressé au présent de la République Démocratique du Congo une Feuille de Route Citoyenne au sujet de la tripartite RDC-Rwanda-Angola. Cette feuille de route citoyenne parvenue à la rédaction de Libregrandlac.com brosse en cinq points la feuille de route dite de Luanda qui est un complément du processus de Nairobi et qui conclut la cessation immédiate des hostilités et le retrait immédiat et sans conditions des M23 de toutes ses positions en RDC, la désescalade entre la RDC et le Rwanda, la souveraineté autour de l’exploitation des ressources naturelles, la normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali et le retour prochain des refugiés sont les points qui ont attirés l’attention du Collectif AmkaCongo.

Ces 5 points importants sont entre autres :


1. La cessation immédiate des hostilités et le retrait immédiat et sans conditions des M23 de toutes ses positions en RDC ;

Excellence Monsieur le Président de la République,
Il est pour nous important de comprendre que le Rwanda a développé une stratégie du pourrissement et des spectacles de la ruse sans la moindre garantie de sortie pour désamorcer la crise. Cette stratégie qui fait partie de son quotidien, doit nous interpeller et nous pousser à la prudence.

Revenant sur la stratégie du pourrissement et les hallucinations qui s’en suivent Monsieur le Président ; il sied de se rappeler que depuis plus d’une décennie, le Rwanda est impliqué dans plusieurs opérations militaires et négociations pour mettre fin au phénomène FDLR et en collaboration avec les FARDC avec qui il mène les opérations conjointes. Plusieurs d’entre eux (FDLR) ont été rapatriés dans leurs pays par le biais de la MONUSCO mais insatisfait, le prétexte FDLR est toujours utilisé par le Président Rwandais, il lui permet de s’ingérer dans les affaires internes de notre pays et de violer notre souveraineté ; mais jusqu’à quand Monsieur le Président ? Pouvons-nous demander au Rwanda de nous fournir la liste des FDLR déjà rapatriés et combien sont sur son sol en citoyens simples grâce aux efforts fournis par le Gouvernement Congolais et aux sacrifices consentis par les FARDC et la population Congolaise ? Peut-il nous dire combien des FDRL sont passés par un recyclage et renvoyés en RDC pour des opérations spéciales dans le Parc de Virunga et ses alentours ? Pouvons-nous savoir si être FDLR est un phénomène générationnel et ce qu’il pense de cette nouvelle génération plus jeune en exile qui mérite également une intégration sociale et l’écoute de leur revendications ? Les enfants des Nazis ne sont pas des Nazis et la culpabilité du crime de génocide ne peut se transmettre par hérédité comme l’a bien mentionné un éminent professeur Congolais Monsieur le Président. Ces stratégies et ruses n’arrangent pas la cohésion et le vivre ensemble Monsieur le Président. Il est à noter Monsieur le Président que les conflits et haines Hutu-Tutsi qui sévissent dans les pays voisins sont pour nous une épine dorsale ; ils sont à la base de l’émergence des groupes armés locaux qui voient un esprit expansionniste dans les fiefs de nos voisins d’où un diagnostique profond/sérieux et une pression diplomatique qui remettrait tous les Rwandais et Burundais à se mettre autour d’une table. On ne doit surtout pas et chaque fois nous renvoyer la question des FDLR qui sont avant tout des citoyens Rwandais comme si la RDC siégeait au conseil de sécurité des nations Unies lors de la mise sur pied de l’opération turquoise. Nous en sommes victimes Monsieur le Président, nous méritons réparation des préjudices et du traumatisme causés par les 25 ans de tergiversations et l’irresponsabilité de la communauté internationale autour de cette question.

Excellence Monsieur le Président, si pour le Rwanda le M23 est partenaire légitime avec lequel nous devons prendre langue dans le cadre du processus de Nairobi ; aux yeux des Congolais et de nombreuses victimes des affres de ce Mouvement terroriste, cette appellation doit disparaitre et nous ne pouvons plus y revenir.

Excellence Monsieur le Président, la connotation tribale permet aux pays voisins de manipuler certains groupes armés et s’en servent pour déstabiliser notre cher pays. Nul n'ignore qu’avant la défaite du M23 en 2013, ce groupe s'est scindé en deux fractions dont les (pro- Makenga en Uganda et pro- Ntaganda au Rwanda). Il s’agit ici d’une stratégie de déstabilisateurs et donc, Pas de négociation avec le M23, Pas d’intégration des groupes armés dans notre armée. Le peuple est vigilant, il veillera. Ils doivent rentrer dans leurs pays pour les uns, poursuivre avec le processus P-DDRCS et pour les autres qui seront bien identifiés par nos services et que leurs politiques congolais qui agissent par procuration, s’apprêtent à affronter le processus électoral que de passer par le chemin des faibles et que justice soit faite. Le M23 est un mouvement terroriste en décomposition qui préfère les compromis et les compromissions, nous n’avons plus besoin d’anesthésie pour le vaincre devant ce soutien phénoménale de la population dont bénéficie notre armée. Il nous faut juste un renforcement du rapport de forces qui permettra la capitulation totale de ces terroristes.

*2. Le retour prochain des refugiés*

Excellence Monsieur le Président de la République, cette question épineuse et délicate est capitale car elle doit nous amener à des reformes pérennes et nous permettre de mettre fin à une cacophonie. Il s’agit également de l’une des solutions envisageables que la région doit entreprendre pour un retour progressif de la paix mais la RDC doit être vigilante pour éviter qu’ils n’introduisent d’autres germes déstabilisateurs et desservir notre cause congolaise.


Pour le collectif des Mouvements Citoyens Amka Congo, la RDC doit travailler sur un mécanisme de traçabilité des refugiés connus et identifiés par le mécanisme conjoint de vérification et nos services. Cette vérification doit se faire en amont et en aval, elle doit être soumise à des témoignages directs ou indirects et même culturelles.
Excellence Monsieur le Président de la République, nous devons organiser « les états généraux sur les statuts des personnes déplacées et les refugiés congolais et étrangers vivants sur notre sol » en collaboration avec le Conseil National des Refugiés, le P-DDRCS, le Ministère des affaires sociales et humanitaires mais aussi, les facultés d’anthropologies dans nos universités, les chercheurs et le Haut Commissariat des Nations Unies pour le Refugiés en qualité d’observateur et pour le traitement des questions spécifiques. Nous devons rassurer les retournés et les assurer de leurs sécurité pour qu’ils contribuent à la stabilisation de notre pays et à une intégration communautaire apaisée qui permettrait un retour coordonné de tous les refugiés Congolais à travers le monde entier. Cette question doit totalement et entièrement être résolue.

*3. La souveraineté autour de l’exploitation des ressources naturelles*

Excellence Monsieur le Président de la République, les ressources naturelles de la RDC appartiennent à la RDC et non pas aux malins qui agissent par procuration et développent une féodalité minière qui affectera les générations futures. Il est pour nous, une occasion de mettre en application notre code et règlement minier et d’assainir le secteur minier qui souffre d’un gangstérisme hors du commun et sortir notre pays du marasme économique.

4. La désescalade et la normalisation des relations diplomatiques entre le Kinshasa et Kigali

Excellence Monsieur le Président, Nous nous retrouvons devant un partenaire cynique et inconscient qui n’a jamais été satisfait. Sa gourmandise amnésique et son arrogance pathologique doit nous éveiller et nous pousser vers un sursaut d’orgueil plus équilibré. Qu’il cesse de « soutenir les terroristes M23 et le terrorisme dans la région et de recycler les FDLR qu’il renvoi ensuite dans notre pays par le Parc de Virunga comme « FDLR » et pour des opérations spéciales, les FARDC, la force régionale et la Brigade d’intervention de la MONUSCO devraient être activés pour mettre fin aux aventures belliqueuses et avec un mandat spécial de quelques mois». La désescalade et la normalisation des relations diplomatiques passent par là, elles dépendront de la bonne foi ; de la sincérité du partenaire et des efforts que nous fournissons de part et d’autres. Notons Excellence Monsieur le Président qu’un travail de fond doit être fait sur le renforcement des capacités de la communication en tant de guerre et de la communication diplomatique pour éviter le fanatisme et les dérapages qui s’observent.

*5. Présence des experts Congolais*

La délégation en mission à Luanda devra être technique et aguerrie sur des questions spécifiques et autour de la feuille de route.

Tout en saluant la performance et les efforts fournis par votre Excellence, Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments les plus déférents.


Le collectif des mouvements citoyens Amka Congo.

laissez votre commentaire