Sud-Kivu : Théo Ngwabidje confirme le détournement des fonds publics en province.

Plus de suspens, le détournement des fonds publics est une réalité et se fait à ciel ouvert. Aucune autorité politico-administrative n'est épargnée de cette mafia financière en province du Sud-Kivu. Le gouverneur de province, Théo Ngwabidje, l'a reconnu. Le détournement se fait dans tous les compartiments du gouvernement et des services provinciaux.

Lors des conférences budgétaires exercice 2023, l'accusé a aussi accusé les responsables de services provinciaux de détourneurs. Théo Ngwabidje confirme les détournements des fonds par des agents (responsables des services) qui touchent mensuellement 500 dollars américains, mais qui construisent des maisons et achetent des véhicules luxueux.

"Combien de responsables qui gagnent 500 dollars américains par mois, mais qui achètent des maisons ici? Des véhicules de luxe? Et qui s'enrichissent au détriment de la population", dénonce Théo Ngwabidje.

L'autorité provinciale se serait déclarée incapable d'arrêter cette hémorragie financière, d'autant plus qu'aucune mesure de dissuasion n'a été prise à l'encontre de ces détourneurs, dont seul Théo Ngwabidje connait leurs identités et modus operandi.

Un voleur qui crie au voleur

Au sein de son cabinet, ça bouillonne. Les agents se plaigent ausssi de non paiement de leurs salaires et font référence au détournement de leur dû de 8 mois d’arriérés. Ces agents qui ont été licenciés lors du dernier réaménagement du cabinet du gouverneur ont, dans leur correspondance adressée au président de l’assemblée provinciale, affirmé que le gouverneur a contracté un crédit auprès d’une banque locale au motif de payer leurs indemnités de sortie, ainsi que les arriérés de septembre, octobre, novembre et décembre 2020, janvier 2021, ainsi que juin, juillet, août et Septembre 2022. Cet argent, selon eux, n'est jamais arrivé a destination. Au gouvernorat de province on reconnaît plutôt 5 mois d’arriérés de salaire repartis sur une période de 3 ans.

D'un autre côté, l'on fait allusion au rapport de l'Inspection Générale des Finances "IGF" qui révèle le détournement de 4.667.562.060 dollars américains par le gouverneur de province Théo Ngwabidje.

Dans ce rapport synthèse, on note le détournement de retrait en espèce d'un montant de CDF 3.809.268.496.00 effectué à la Banque Centrale du Congo à charge des gestionnaires du compte et du comptable public code 0629; le détournement des retraits en espèce retirés auprès des banques commerciales des montants CDF 2.854.677.950,00 et USD 1.328.410,00 à charge du comptable public et des gestionnaires et des différents bénéficiaires. Cet argent était mis à la disposition de la province du Sud-Kivu en faveur des victimes de kasika, kamituga et Nyamugo; la surestimation par la société SOCOC d'un montant de 450.000$ sur un marché public de 3.250.000$ conclu avec le gouvernement provincial, sous traité ensuite auprès de la société TRABEMCO au coût réel 2.800.000$; le détournement par les gestionnaires d'un montant total de CDF 476.170.589,00 sur l'enveloppe de rétrocession destinés aux Entités Territoriales Décentralisées du Sud-Kivu; le détournement par le gouverneur d'un crédit de 1.000.000.000 accordé par la Rawbank en date du 20 juillet 2021 pour le paiement des salaires agents de la province, l'achat de dix bus marque Mitsubishi et l'aménagement d'une gare routière. Ce rapport note aussi le gonflement de près de CDF 798.692.924,90 sur l'enveloppe de la paie par rapport aux états synthèses de paie approuvés par la direction de la paie. L'IGF a également rejeté des écritures comptables des dépenses d'un montant total de CDF 258.808.900, dont 210.681.920 pour l'exercice 2020 et 48.126.980 pour l'exercice 2021, pour absence des pièces justificatives régulières.

Le gouverneur tout comme l'IGF affirment les allégations des acteurs de la société civile et des députés provinciaux du Sud-Kivu, qui, à plusieurs reprises ont tenté de déchoir le gouvernement de Théo Ngwabidje pour megestion et détournement des fonds publics, mais aussi d'autres antivaleurs notamment : la spoliation des maisons de l'Etat, la signature de gré à gré des contrats de partenariat public-privé, la non mairie de la situation sécuritaire de la province, la chlochardisation des agents du gouvernement provincial et de son cabinet, les arriérés de salaires,...