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Sud-Kivu : Théo Ngwabidje, de la mégestion à la terreur

L'intolérance politique s'installe déjà en province du Sud-Kivu où toute voix discordante à celle de l'autorité provinciale est traquée jusqu'au dernier retranchement. Au commande, des services de sécurité et la cellule d'investigation du Gouvernorat sous la main du guide, Théo Ngwabidje.

Tout commence par les critiques sur sa gestion jugée calamiteuse par plusieurs organisations de la société civile et des députés provinciaux qui ont, d'ailleurs, à leur actif deux motions contre le chef de l'exécutif provincial accusé de détournement des fonds publics, la spoliation des maisons de l'Etat, le détournement de l'aide destinée aux sinistrés de Kamituga, kasika et Nyamugo, la signature des contrats publics-privés sans passer par l'assemblée provinciale, manque d'une vision claire de développement, la non maîtrise de la situation sécuritaire, l’exploitation illicite des minerais dans le territoire de Mwenga,...

La société civile du Sud-Kivu a, lors de sa dernière déclaration le vendredi 28 octobre 2022, noté que la province se meurt silencieusement du fait des partenariats publics-privés qui visiblement n'apportent rien à l'Etat congolais en termes d'amélioration des infrastructures et n'ont aucune trace de leur apport dans la mobilisation des recettes, que ce soit au niveau des régies financières ou au niveau des unités sectorielles des mobilisations des recettes et ne sont pas tracés dans les prévisions budgétaires de la province comme source des recettes.

A la question des finances, Théo Ngwabidje, est mauvais maître, selon plusieurs acteurs de la société civile et analystes politiques. Après plusieurs cris sur la mauvaise gouvernance financière au Sud-Kivu, l'Inspection Générale des Finances, a fait état, selon la société civile, de plusieurs révélations de gestion macabre caractérisée par des gonflement des chiffres, des surestimation et des détournements en termes des millions d'argent évalués en francs congolais ou en dollars américains.

De la megestion à la terreur

Critiqué de tout bord, sa tête mise à prix, Théo Ngwabidje, n'accepte plus d'encaisser les coups. Il a donc activé la voix de la terreur pour se faire accepter et diriger à maître absolu la province du Sud-Kivu.

Le 18 Avril 2021,  la police nationale congolaise avait, sous ordre du gouverneur, dispersé à coup des bombes à gaz lacrymogènes le meeting des députés signataires de la motion contre le gouverneur de la province du Sud-Kivu.

Le bilan était de plusieurs blessés, dont un député provincial et un journaliste.   Un des députés, Albert Kahasha dit Foka Mike avait été bousculé et avait reçu des coups des policiers avant l'intervention de ses collègues.  

En décembre 2021, pendant que les députés provinciaux s'apprêtaient à voter la motion de censure contre le gouvernement provincial, des policiers avaient bloqué toutes les entrées de l'assemblée provinciale et le gouverneur avait ordonné le retrait de la garde du président de l'organe délibérant.

La journée fut colorée en sang. Trois journalistes blessés par balles et plusieurs autres tabassés par des membres des forces de l’ordre à Bukavu, alors qu’ils couvraient la plénière à l’assemblée provinciale.

Cette manifestation s’était déroulée avant le début de la séance plénière qui avait conduit à la déchéance du gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi, à la suite de l’adoption d’une motion de censure déposée par douze députés provinciaux. Parmi ces journalistes, Jérémie Baraka et Ishara Masirika (journalistes de kivuavenir.com) et Crispin Murhula de la Radio Télévision Eka, ont été atteints par balles.

Le Mwami Kabare Rugemanizi avait subi le même sort. Tabassé par des policiers, il avait été sauvé de justesse et conduit à l'hôpital Sky Borne pour des soins.

Six mois après sa réhabilitation par la cour constitutionnelle, Théo Ngwabidje, traque désormais tout celui qui ne se range pas derrière son dos.

Après l'arrestation d'un défenseur de droit de l'homme et jeune pétitionnaire, M. Bienfait Zihindula, le 21 octobre, d'autres militants pro-democratie qui ne ménagent pas la gestion de l'actuel locataire de Nyamoma et des journalistes vivent en clandestinité. C'est le cas de M. Alfani BAWILI dit LUMUMBA qui est dans le viseur des services des sécurités de la province du Sud-Kivu car il subit des menaces de mort et craint le mandat d'arrêt lancé contre lui et les autres jeunes pétitionnaires seulement parce qu’ils ont manifesté contre le détournement des derniers publics en province.

Ces services de sécurité et la cellule d'investigation du Gouvernorat ont, cette fois-ci, frappé fort. Le vendredi 28 octobre 2022, ils ont par brutalité ravi des documents et une somme d'argent au député provincial Cubaka Karatwe sous prétexte qu'il était entrain de faire signer une motion de défiance contre le gouverneur Théo Ngwabidje. La cellule de communication du gouverneur a même annoncé l'arrestation de trois députés provinciaux.

Plusieurs analystes dénoncent la violation de la liberté d'expression, pourtant garantie par la constitution du pays. L'autorité provinciale pourra-t-elle instaurer un régime dictatorial pour arrêter tout celui qui dénonce la mauvaise gestion de la province? Wait and see.

Commentaires (Total : 2)

C
Chiko KAVANGA 29/10/2022 18:07:35

Quand on ne sait pas son job description,on est incompétent et tu te retrouves à la tête d'une grande organisation ! On peut échouer mais, pas jusqu'à ce point

R
Roitelet Amani 29/10/2022 15:09:13

Tout ça s'appelle : gestion calamiteuse de la province du Sud-Kivu. Un gouverneur doit être un vrai homme d'État et non un émotif. La population du Sud-Kivu a besoin du développement de leur province, point.

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