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RDC : les sociétés civiles de Goma et Bukavu demandent au chef de l'Etat de rebaptiser le rond-point Signers en rond-point "Mamadou Ndala "

Les forces vives de Goma et Bukavu demandent l'érection d’un grand monument au Rond-Point dit « Signers » dans la ville de Goma, au nom du Feu Colonel Mamadou Ndala Mustafa en mémoire de tous les militaires congolais tombés et/ou massacrés sur le champ d’honneur durant toutes les guerres d’agression de la République Démocratique du Congo par des armées étrangères. Ces structures de la Société Civile ont soutenu cette recommandation dans une correspondance du 16 janvier adressée au président de la République Démocratique du Congo.

Selon elles, Ndala était considéré comme le héros congolais dans la guerre contre les rebelles du M23, qui ont d'ailleurs surgi en 2022 et occupent avec l'aide du Rwanda plusieurs groupements des territoires de Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo.

La Société Civile de Bukavu au Sud-Kivu et de Goma au Nord-Kivu proposent aussi que les dates du 04, 16 et 17 Janvier soient consacrées aux célebrations et recueillements pour des martyrs : Patrice Emery LUMUMBA, Laurent Désiré KABILA, Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, le Colonnel Mamadou NDALA MUSTAFA, le Général Lucien BAUMA AMBAMBA et tous les millions de congolais morts directement ou indirectement pour ces conflits de guerre depuis 1993.

Mamadou Mustafa Ndala (né le 8 décembre 1978 à Ibambi, dans le territoire de Wamba (Province Orientale) et mort le 2 janvier 2014. Mamadou Ndala entre dans l'armée le 6 juin 1997.

Quatorze ans plus tard, le 7 janvier 2011, il est promu au grade de colonel. Il prend le commandement du 42e bataillon des commandos des Unités de Réaction Rapide. Il se fait rapidement remarquer par la population de Goma, en juillet et août 2013, en menant des offensives victorieuses contre les combattants du M23 qui assiégeaient la ville. L'inertie des casques bleus avait fini par lasser la population.

Dans un premier temps, les victoires des hommes de Ndala laissent la population dubitative. L'armée congolaise avait habitué la population à des débandades ahurissantes, comme en novembre 2012 lorsque le M23 s'était emparé de la ville de Goma désertée par l'armée nationale.

Le colonel Mamadou Ndala doit parallèlement intervenir auprès de la population en colère contre la Monusco dont l'attitude ambiguë fait craindre un retournement de situation. Surtout après un ultimatum qu'elle lança contre le M23, suivi d'un rétropédalage. Des foules caillassaient les convois de la Monusco. Seules les interventions du colonel Ndala auprès de la population permettaient d'apaiser la situation. La guerre va connaître un tournant décisif fin août 2013 lorsque le M23 lance des obus sur la ville de Goma.

Une offensive musclée des FARDC appuyées par la brigade d'intervention de la Monusco va mener les troupes de Mamadou Ndala à son plus haut fait d'armes, la conquête des "Trois antennes" dans le secteur de Kibati. La bataille de Kibati cause de lourdes pertes au M23 qui laisse d'importantes quantités de munitions et sombre dans le doute. Après Kibumba, Kiwanja et Rutshuru-centre, l'armée congolaise s'empare de la base de Rumangabo le 28 octobre 2013. Les victoires des FARDC s'enchaînent jusqu'à la reprise de Bunagana, le 30 octobre 2013. Le colonel Mamadou Ndala rentre triomphalement dans la ville de Goma. Dans la foulée, Martin Kobler, le patron de la MONUSCO annonce la fin du Mouvement du 23-Mars en tant que force militaire.

Les combats entre les FARDC et le Mouvement du 23 Mars auront coûté la vie à plus de 900 combattants selon les autorités congolaises. « Depuis le 20 mai et jusqu'au 5 novembre, les FARDC (armée gouvernementale) ont eu 201 morts et 680 blessés. Du côté du M23, il y a eu 721 morts et 543 capturés, dont 72 Rwandais et 28 Ougandais », a déclaré le général Jean-Lucien Bahuma, commandant de la 8e région militaire, qui comprend la province du Nord-Kivu, théâtre des combats. Trois casques bleus de la mission de l'ONU ont également été tués. Conformément à la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l'ONU, l'opération de neutralisation de tous les groupes armés devait se poursuivre.

Le colonel Mamadou Ndala est ainsi envoyé dans le Nord de la Province du Nord-Kivu, en territoire de Beni où sévit un violent groupe armé, les ADF-Nalu, connus pour de multiples exactions dont des enlèvements de civils et des massacres. Le colonel Ndala prend l'engagement devant la population de traquer ces maquisards même sous l'eau. L'armée congolaise, sous son commandement, avait sécurisé le secteur et repris la cité de Kamango qui était tombée, le 25 décembre 2013, entre les mains des combattants venus d'Ouganda. Il s'apprêtait à lancer une offensive générale pour liquider les ADF-Nalu. Les unités de l'armée étaient positionnées.

Le 2 janvier 2014, en fin de matinée, le colonel Mamadou Ndala et son escorte quittent l'hôtel Albertine de Beni-Boikene en direction d'Eringeti (54 km de Beni) à bord d'une jeep montée d'une mitraillette lourde. À hauteur de la localité de Ngadi (environ 10 km de Beni), la section tombe dans une embuscade. Une roquette de RPG-7 frappe l'avant de son 4x4.

Le colonel Mamadou Ndala et trois de ses gardes du corps, dont une femme soldat (prénommée Edith), sont tués sur le coup. La possibilité d'une embuscade tendue par les rebelles ougandais a été rapidement remise en question. Un des gardes du corps du colonel, Paul Safari, rescapé de l'embuscade, a décrit les assaillants comme portant des uniformes de l'armée congolaise et parlant kinyarwanda et lingala.

Les premiers analystes militaires à se prononcer ont également émis des doutes sur la version officielle qu'ils ont ensuite récusée après l'analyse des images. Le très populaire colonel aurait finalement été victime d'un assassinat.

Les enquêteurs ont rapidement privilégié la piste des soldats issus des rébellions tutsies proche de Kigali et Kampala et qui avaient été intégrés dans les rangs de l'armée nationale. Jusqu'aujourd'hui aucune conclusion de l'enquête sur la mort du colonel Mamadou Ndala n'a été rendue publique.

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