RDC-M23 : La situation humanitaire à Goma devient critique, la communauté internationale doit agir immédiatement
La situation humanitaire à Goma, en République Démocratique du Congo, est désormais d’une gravité extrême, nécessitant une réponse urgente de la communauté internationale. Le Coordonnateur humanitaire en RDC, M. Bruno Lemarquis, exprime une profonde inquiétude face aux conséquences dramatiques des affrontements récents dans la ville, qui ont exacerbé les besoins humanitaires déjà massifs et paralysé les capacités de réponse.
Entre le 23 et le 28 janvier, les hôpitaux de Goma, soutenus par des organisations humanitaires telles que Médecins Sans Frontières (MSF), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont pris en charge plus de 1 000 blessés, majoritairement des civils, victimes de tirs et d’explosions d’artillerie. Cependant, le manque de médicaments, d’équipements médicaux et de personnel soignant compromet gravement les soins, augmentant le risque de pertes humaines.
Les services de base à Goma sont presque entièrement paralysés. L'électricité et l’approvisionnement en eau potable sont toujours coupés, exposant des milliers de personnes au risque immédiat de maladies hydriques, telles que le choléra. Les morgues sont saturées et des corps sans vie jonchent les rues de la ville, constituant un risque sanitaire majeur pour les survivants.
Pillage des infrastructures humanitaires
Les attaques ciblées ont également conduit au pillage des infrastructures humanitaires et des entrepôts, compromettant gravement la réponse d’urgence. Des quantités considérables de vivres, de médicaments et de matériel médical ont été perdues, entravant l’acheminement de l’aide essentielle à la population dans le besoin. Bien que les équipes humanitaires continuent à intervenir dans des conditions extrêmement difficiles, l’absence de moyens pour remplacer les stocks détruits, le manque d'accès à Internet et les risques sécuritaires limitent leur capacité à répondre aux besoins urgents.
M. Lemarquis a fermement condamné les pillages des bureaux et des entrepôts humanitaires, soulignant que de tels actes constituent une violation du droit international humanitaire et mettent en péril l’assistance vitale aux populations vulnérables. Il a également appelé toutes les parties prenantes à protéger les civils, à faciliter l’accès aux services essentiels et à garantir la sécurité des opérations humanitaires. Il a insisté sur la nécessité de reprendre les opérations à l’aéroport de Goma, un point d’accès crucial pour le ravitaillement et l’acheminement des secours.
Face à cette crise qui se détériore rapidement, M. Lemarquis a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour intensifier son soutien. Les humanitaires présents sur le terrain sont mobilisés, mais sans moyens adéquats, la situation risque de devenir encore plus catastrophique. Il a rappelé que les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance des acteurs humanitaires sont non négociables et que leur mission est d’apporter assistance et protection aux populations vulnérables, indépendamment des considérations politiques.
La situation à Goma appelle à une action immédiate et renforcée de la part de la communauté internationale pour répondre aux besoins humanitaires massifs et soutenir les efforts de secours dans l'une des crises les plus graves de la région.